Ce jour-là, je pouvais enfin faire une pause puisque le professeur de droit n'était pas là, et l'endroit idéal pour se détendre, se reposer et s'amuser entre amis, c'est le jardin, un magnifique endroit vert, avec des étudiants qui pique-niquent, qui dorment en prenant leur sac en guise d'oreiller pour terminer leur nuit et qui délirent entre potes. Moi, j'étais tout seul. Non pas parce que je n'avais pas d'amis, mais plutôt par choix pour réfléchir au prochain morceau que je devais écrire pour le montrer à mon groupe et peut-être le composer à la guitare, la basse et la batterie. Alors je prenais mon sac et m'asseyais contre un arbre, le sac en dossier et j'écrivais toutes les idées qui me venaient en tête. Cela passait par des idées morbides à des idées complètement folles. J'aimais écrire, ça me défoulait et ça me permettait de me détendre à ma façon.
Et c'est la où je vis la fille, Jamie, une fille qui a plutôt l'air de m'apprécier pour mes pectoraux, puisque l'on s'était rencontrés alors qu'elle m'avait foncée dedans avec son café bouillant, alors j'avais du enlever mon t-shirt devant ses yeux ébahis. Je trouve cette fille plutôt mignonne, mais à vrai dire, je ne suis pas un dragueur né, je suis fait pour éloigner les filles à chaque fois que je les aborde, même si des fois, ça m'amuse de les voir tirer une tête dégoûtée.
Je courais pour la rejoindre.
JAMIE ! Attends-moi !

Depuis ce fameux soir où j'étais sortie prendre un verre en compagnie de mes amies, je n'avais cessé de songer à cet homme au regard si troublant qui avait partagé la scène du bar. Ses yeux bleus m'avaient littéralement percés et je ne saurai dire combien de décharges électriques j'avais pu recevoir lorsque sa voix avait fredonné cette mélodie que toutes les personnes présentes en ce soir connaissaient. Peu de temps après, je m'étais rendue compte qu'il s'agissait du même homme que j'avais percuté dans une allée de l'université et - grâce ? - à cause de ma maladresse légendaire, mon café s'était déversé sur son tee-shirt. L'homme en question ne s'était pas gêné pour l'ôter et dévoiler sous mes yeux pétillants, sa musculature parfaite. Pas un gramme de graisse, que du muscle sur une chair tendre et ferme. J'aurai pu baver, j'aurai pu lui sauter dessus telle une furie mais au lieu de ça, je m'étais contentée de plonger mon regard dans le sien. Inutile de dévier sur ses beaux pectoraux ... Il devait très certainement savoir qu'il attirait foule. De fil en aiguille, nous avions réussi à tisser des liens amicaux. Il m'avait appris qu'il jouait dans un groupe et participait à quelques concerts locaux. J'avais fait mine d'être étonnée bien qu'il ne s'était pas douté que j'avais été l'une de ses groupies lors de sa dernière apparition.

Bis repetita placent. Je longeais tranquillement les allées fleuries dont regorgeaient le parc de Brown. Sac dans une main, livres de cours dans l'autre, je m'étais clairement mis en tête d'aller réviser sous ce beau soleil malgré que mes sœurs de sororité avaient insisté pour que je participe à l'un de leur quiz hebdomadaire basé sur les plus beaux étudiants de l'université. J'avais clairement opposé mon refus à ma venue. Ayant un examen de phonétique américaine le lendemain, pour une fois, j'opterai pour la carte de l'égoïsme et irai sagement me poser sur l'herbe fraîche du parc. « JAMIE ! Attends-moi ! » Surprise, je faillis déverser toutes mes notes de cours au sol avant de voir débouler .. « Shawn ! Hey, comment tu vas ? » Mince, moi qui ne voulait pas penser à ses beaux pectoraux, voilà qu'il arborait un tee-shirt près du corps qui me laissait songeuse quant aux vulgaires pensées qui s'échappaient de mon esprit. M'écartant du chemin principal - histoire de ne pas gêner ceux qui désiraient passer - je resserrai fermement les sangles de mon sac de cours avant d'orienter mon attention en direction du jeune homme. « Justement je pensais à toi. » .. ou plutôt à ton corps si désirable qui semblait crier mon prénom. Note à moi-même : arrêter de ne penser qu'au sexe.