Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle Alexia/Pepperland, mais vous pouvez me nommer surnom. J’ai vingt printemps, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille aux dernières nouvelles , à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Kristin Kreuk, parce qu’il faut avouer qu’elle est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à mon ami Google et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est Ok by Zo' Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que Blablablaa .... Jamie est la meilleure ... Blabla. .

Listen when you feel your heart skip a beat ~ eleven year old. Aujourd'hui c'est mon anniversaire et mes parents ont eu la bonne idée de t'offrir à moi. Je suis tellement contente ! C'est bien la première fois qu'on m'offre un journal intime comme cadeau : je vais pouvoir écrire - éviter les fautes d'orthographe aussi - sur tout et n'importe quoi. Pour commencer, je vais te parler de ma journée qui vient de s'achever. J'ai eu droit à onze cupcakes au chocolat et un gâteau au chocolat de la part de tatie Leanne. Phil, papa, a mangé la moitié de mes cupcakes et heureusement que Tara, maman, l'a empêché de manger les autres car mes amis n'auront plus rien eu à manger ! En parlant d'eux, voici ceux qui étaient présents : Carla, Stacy, Daphnée, Louna - mes meilleures amies - Samuel et Ethan - mes voisins - On s'amusait bien tous ensemble à sauter dans le mini-château gonflable, à s'asperger d'eau à l'aide de pistolets en plastique, à faire un concours de bulles de savon. C'était comme si .. Comme si nous étions une grande famille bien que je sois fille unique - à priori -. Fille adoptive d'ailleurs. Ça fait deux ans que je suis 'au courant'. Mes parents m'avaient même contée ma propre histoire, comme s'il était question d'un conte de fées sauf que j'suis loin d'être une princesse. J'étais née à Resolute Bay, une base militaire canadienne située sur l'île Cornwallis puis placée dans un orphelinat à Montréal avant qu'ils ne m'adoptent. J'avais moins d'un an lorsqu'ils ont décidé de déménager de leur beau quartier de Montréal pour s'installer à Ottawa où mon père dirige une graaaaande entreprise basée dans l'agroalimentaire. Ma mère, Tara, enseigne les sciences à la faculté de la ville. Pour moi, ils sont mes véritables parents. Ils me comblent d'amour et c'est tout ce que je recherche. Sans compter qu'à onze ans, on ne cherche pas vraiment à connaître ses 'vrais' parents - parents biologiques qu'ils disent -. Dans mon cas, j'm'en fiche. Papa m'a dit que maman et lui ne pouvaient pas avoir d'enfants et donc lorsqu'ils m'avaient vu à l'orphelinat, j'avais été leur 'lueur d'espoir' ou leur 'rayon de soleil' j'm'en rappelle plus. Je sais juste qu'ils m'aiment et qu'ils me chouchoutent. Je suis une enfant gâtée, je le reconnais mais je ne cherche pas à .. profiter de leur argent - car faut dire ce qu'il est, ils en n'ont énormément - sauf peut-être lorsqu'on est passé dans cette animalerie la dernière fois. J'me rappelle avoir piqué une crise monumentale contre mes parents lesquels refusaient de m'acheter un chien. Je demandais pas qu'ils me décrochent la lune quand même .. Je voulais juste avoir un chiot pour qu'il grandisse avec moi. Non catégorique. Résultat : j'avais pleuré durant tout le trajet en voiture jusqu'à ce que maman n'en vienne à me gifler pour me calmer. A une époque, j'avais eu une razzia de gifles mais cette fois-ci, j'avais été tellement étonnée que mes pleurs s'étaient stoppés sur le champs. J'aime pas pleurer. J'me sens nulle et après, je renifle et j'ai les yeux tout rouge et tout enflés. Un peu comme ceux de Stacy qui avait récolté une gifle parce qu'elle avait fait tomber sa part de gâteau sur sa jolie robe bleue. Mais très vite, elle avait reprit le sourire lorsque j'avais fait mon apparition avec mon tutu de danse et mes ballerines. Je voulais leur montrer que j'étais douée en danse classique, ma passion, et j'avais enchaîné les entrechats (...)
« Tu veux être ma p'tite-copine Evy ? » les yeux de Samuel brillèrent alors que ses pommettes virèrent au rouge tomate. Il m'avait demandée d'être sa copine au beau milieu du château gonflable alors que tous les autres mangeaient des friandises non loin de nous. Je trouvais trop mignon. « Oui, je veux bien Samy. » Je m'étais penchée en avant et avais effleuré ses lèvres. A onze ans, je ne savais pas ce que c'était qu'avoir un 'amoureux'. J'y connaissais rien. Samuel avait paru déçu mais voulait tenter sa chance. Il m'empoigna les mains et s'approcha de moi, très lentement, lèvres tendues en ma direction. « Samuel ! On y va, c'est l'heure ! » J'ai sursauté lorsque la voix de sa mère avait retentit mais j'ai trébuché sur l'une de mes chaussures et j'ai collé mes lèvres contre les siennes. Premier baiser donné par maladresse. J'suis la princesse et lui mon prince. Cette journée restera inoubliable (...) Au final, Sam était parti le premier suivi de mes quatre meilleures amies et enfin d'Ethan qui avait entraînement de foot. A l'heure actuelle, j'dois te laisser, j'ai un exercice de maths à terminer et une belle lettre d'amour à écrire à mon nouveau chéri.

i am not the only one ~ seventeen year old. Pourquoi j'lui ai pas foutu un coup de pied dans ses parties ?! Pourquoi je ne me suis pas défendue ?! Pourquoi je n'ai pas crié, bordel ? DÉBUT DU FLASHBACK ~ Daphnée avait décidé de faire une soirée chez elle. LA soirée où tous les lycéens devaient se trouver. Ses parents n'étaient pas là et il était hors de question de rester chez moi à regarder 'Qui veut gagner des millions ?' avec les miens. « N'oublie pas que tu as ta compétition de danse demain ma chérie ! » Évidemment, ma mère me le rappelait une énième fois après tous les post-it qu'elle avait collé sur le frigo histoire que j'y jette un œil. « Je sais m'man ! J'y vais. Je dormirai surement chez Stacy ou Sam me ramènera ici, je vous enverrai un message pour vous prévenir ... si j'y pense. Ne vous inquiétez pas. » Samuel, parlons en justement. J'avais rompu avec lui il y a bien deux ans maintenant et il semblait avoir cette rupture au travers de la gorge. J'avais préféré ne garder qu'une base amicale avec lui pour la simple raison qu'il avait voulu coucher avec moi à 14 ans et que j'avais refusé. Pourtant, il m'avait paru patient sauf que je n'avais pu contrôler ses pulsions et avais donc préféré mettre un terme à notre relation. C'était mon choix que de ne pas faire l'amour à cet âge. De plus, j'avais bien senti qu'il ne supportait plus les regards incessants que d'autres hommes portaient à mon égard. A l'époque, je me fichais bien des autres puisque seul Samuel comptait pour moi. Encore aujourd'hui, je le soupçonne de m'épier au lycée lorsque je vais rejoindre mon partenaire de labo pour travailler sur un projet. Il sait que j'ai horreur lorsqu'il me suit. Ah .. Je ne comprendrai jamais les hommes. Trêve de bavardages, je venais de pénétrer dans l'immense demeure de Daphnée où tous les jeunes des villes avoisinantes s'étaient donnés rendez-vous. Je tentais d'ailleurs, de me frayer un chemin parmi eux, débordants d'énergie et de gaieté. En chemin, j'attrapais un gobelet en plastique que l'on m'avait tendue, buvant le doux nectar gorgées après gorgées. De la vodka, dégueulasse. Je ne suis pas spécialement fan d'alcool et j'avoue en boire de temps-en-temps juste pour me donner un air 'cool' et ne pas paraître la campagnarde du coin. « Evy ! Il faut que j'te parle, s'te plaît ... Tu .. Tu me manques. » Je n'avais même pas déboulé dans le salon que Samuel me saoulait déjà. A présent, il était devenu le gars hyper-cool du lycée, flirtant avec les cheerleaders, collectionnant les petites culottes de ses supportrices. Petit détail : il est l'un des défenseurs offensifs de l'équipe de hockey sur glace du lycée. Il avait changé mais dans le fond, il restait toujours mon Samy « On en reparlera plus tard Samy, il faut que je trouve Daphnée. » Je me demandais alors pour quelle raison il s'intéressait à une pauvre fille comme moi alors que la moitié des lycéennes lui couraient après. Lui tapotant succinctement l'une de ses épaules, je le dépassais et fis irruption dans la salle à manger où un concours du plus grand buveur de bières avait débuté. Nouvelle pièce, nouveau vacarme et aucune trace de Daphnée ni même de mes autres amies. Je finis par faire le tour de la bâtisse toujours à leur recherche, collectant par la même occasion les verres d'alcool que l'on m'offrait. Aucune présence. Une lumière jaillit du premier étage et attira finalement mon attention. Lorsque je déboulais dans la maison, j'avais cette sensation d'être oppressée et d'étouffer. Non loin de moi, Samuel me surveillait, je le sentais. Détachant mon veston, je grimpais les quelques marches menant jusqu'au premier étage avec cette impression de parcourir un marathon. Mon front était perlé de sueur et mes membres fébriles. A tâtons, j'ouvris la première porte qui se présentait devant moi et m'y engouffrais. Nouvelles palpitations, nouveaux bruits. Cette fois-ci j'me faisais du soucis pour ma petite personne et non pour les autres. Une présence s'était immiscée derrière moi ; ma vue se floutait tandis que j'entendis avec peine, le verrou de la chambre se refermer. On me banda les yeux et propulsa mon corps sur le lit. Plongée dans une torpeur dévastatrice, je ne pouvais me défendre, je ne pouvais rien faire face à cette menace .. ~ FIN DU FLASHBACK
J'avais bu la drogue du violeur (GHB) avant de me faire violer. Le lendemain matin, je m'étais retrouvée dans la même chambre, ma robe à moitié chiffonnée et mon sous-vêtement trainant à même le sol. J'avais compris ce qu'il s'était passé. La trace de sang qui inondait le dessus de lit n'avait pas été présente pour faire joli. J'en tremblais. Je n'avais souvenir de rien. Je pensais alors à mes parents, à la trouille qu'ils pouvaient avoir, à mes amis que je n'avais pas vu depuis vingt-quatre heures ... En fait, j'étais tellement chamboulée que tout me semblait irréel. Coincée dans cette spirale infernale, je ne trouvais pas la sortie. Brisée, j'avais repris mes affaires et m'en étais allée seule, jusqu'à chez moi, sanglotant comme jamais le long des avenues. Le pire dans tout ça était que je n'avais souvenir de rien et qu'il m'était impossible d'identifier mon violeur. Alors, je m'étais promise de garder ce secret et de ne le dévoiler à personne. A personne.


Let's keep smiling, let's be happy. ~ twenty two years old. Nouvelle vie, nouveau départ. On remet les compteurs à zéro. J'ai - enfin - déménagé pour la région de Rhode Island puisque je suis actuellement en quatrième année, poursuivant un cursus médical, à Brown - l'une des plus prestigieuses universités des États-Unis -. Certes, mon déménagement a fait grand bruit à Ottowa et j'ai du couper quelques contacts auprès de mes plus proches amies - à commencer par Louna et Stacy - sans parler du fait que j'avais besoin de changer d'air. Je vous épargne les longs mois de dépression dont je fus la principale victime suite à mon viol. Je ne m'alimentais plus, n'osais plus me regarder dans le miroir. Mentant en permanence à mes parents, mes amis, j'avais préféré leur dire que Samuel ne voulait plus de moi plutôt que de leur annoncer la soirée chaotique qui s'était déroulée chez Daphnée. Je m'étais jurée de ne rien dire à personne sauf que la psychologue scolaire de l'époque n'était pas dupe et ce fut au bout de la vingtième séance que je finis par craquer. D'un calme déconcertant, je lui avais avoué ce qu'il s'était certainement produit le lendemain matin, dans cette chambre d'amis. Tenue par le secret professionnel, j'avais sa parole qu'elle ne dira rien. Dès lors, je m'étais trouvée un nouveau hobby : le taekwondo. J'ai commencé à en pratiquer à 17 ans et demi jusqu'à mes 22 ans.

Mon état actuel ? Tout va bien. Je reprends goût à la vie grâce à mes études qui semblent se dérouler avec brio. J'étudie beaucoup, je sors de temps à autres entre amis et n'oublie pas de prendre ma bombe lacrymogène dans mon sac. Je suis méfiante, trop peut-être. Depuis Samuel, je n'ai pas vraiment eu de relation sérieuse, juste deux étudiants du campus mais cela n'a pas duré. Je n'ai plus eu de nouvelles de Samy depuis mon agression (...) je ne cherche même plus à en avoir. A Brown, je navigue généralement entre la bibliothèque, les amphithéâtres, le bar/café et le petit parc où j'ai l'habitude de faire mon footing, histoire de décompresser. Depuis les quelques années passées à Providence, j'ai réussi à me fondre dans la masse de tous ces étudiants. Je m'y suis fait une place, mettant de côté mon passé et allant de l'avant.