Reyne & Neven

Assomant, voilà comment avait été ma matinée de cours en ce lundi assez ensoleillé. Je n'aspirais qu'à une seule chose, déjeuner toute seule dans mon coin et en dehors du monde qui emplissait la cafétéria de Brown. D'habitude, je déjeunais à la table des Iotas mais aujourd'hui j'avais juste envie de souffler de toute cette pression constante que je subissais quotidiennement. Me poser sur l'herbe dans un petit coin à l'écart, près d'un arbre et lire un bouquin. Oui comme une intello, ouais fort bien mais ça peut paraître étrange mais j'adore lire dans mes moments perdus. Quand ma vie trépidante me le permet. Je venais tout juste de terminer ma salade et je m'apprêtais à sortir mon bouquin quand j'aperçus ce gars qui venait dans ma direction. Oh non pas lui, mon dieu pas encore... pensais-je immédiatement. Je l'avais reconnu, cette dégaine, ce regard sombre. Pitié pas encore. La première fois que Neven était venu à ma rencontre c'était pour me draguer. Moi Reyne, quelle étrange idée. Il pensait réellement que j'allais croire un seul instant que je l'intéressais. Mais on ne me la fait pas à moi. Je sentais que c'était bien trop poussé pour être sincère. Après deux ou trois fois où je l'avais clairement rembarré, je pensais qu'il allait lâcher prise. Mais le voilà qui était de retour. J'aurais finalement mieux fait d'aller déjeuner avec les filles!

Il arriva à mes côtés et moi je tentais de regarder partout mais surtout ailleurs. Je n'avais pas envie de jouer à ce petit jeu aujourd'hui. Bon sang, c'était pas compliqué, tout ce que je voulais s'était avoir la paix ne serait-ce qu'une petite heure. C'était trop demander peut-être? J'allais devoir trouver une échappatoire ou devoir subir une autre joute verbale où finalement aucun des deux ne seraient gagnant. Me tenter, jamais il n'y arriverait et de toute évidence, moi je n'arrivais pas à le décourager suffisamment. C'était assez étrange parce que j'en avais dégouté plus d'un avec mes remarques et mes moqueries constantes ou encore avec mes coups de garce que je m'étais un point d'honneur à soigner pour tenir ma réputation de manipulatrice bien connue à Brown. Mais lui rien à faire, il était revenu à la charge. Il était obstiné ou alors complètement fou, au choix! Apriori, j'avais souvent constaté que quand on m'était un râteau à un gars, il ne venait pas en redemander question d'orgueil de mâle. Maintenant, tout le monde n'est pas pareil, c'est clair! Mais quand-même au bout de deux, voir trois refus, il aurait du tourner les talons. Finalement, tout ça me rendait encore plus suspicieuse, que me voulait-il réellement?? J'espérais encore qu'il passe son chemin, qu'il passe à côté de moi sans me regarder, sans me parler, juste qu'il me snobe, ça aurait encore été le mieux. Mais je sentais qu'il venait de s'arrêter juste à ma hauteur me faisant de l'ombre. Je relevais alors le regard vers lui, peut-être allait-il changer d'avis et tourner les talons en voyant mon air boudeur.

Citation :

HS: voilà comme prévu, une vingtaine de lignes (a) pas plus

Reyne & Neven

Je sortais de chez les Kappa Tau pour prendre l’air, déjà que j’ai loupé toute la matinée de cours car je n’ai fais que dormir. Ouais, faire la fête jusqu’à 6h du mat ça tue bien. J’étais défoncé, on aurait dit un zombie, mais étrangement lorsque je me regardais dans la glace je ne faisais que rire connement. Ca, ça doit être à cause du shit que j’ai fumé, dés que je prends un peu de drogue, j’ai le rire facile et je passe pour le pire des imbéciles. Mais le pire dans tout ça, c’est quand je m’en rends à moitié compte, genre là comme maintenant. Je suis assez en bon état mais en même temps je suis ailleurs, c’est affreux. Donc j’ai beau m’asperger d’eau glaciale pour me réveiller et me ressaisir, j’ai encore ce putain de rire qui me lâche pas. Voulant éviter les rires de mes frères, je préfère prendre l’air et marcher dans le parc. Voir des établissements scolaires ça saoule vite un moment, même un jour ça m’a carrément fait vomir et j’dis pas ça en déconnant, j’en suis devenu réellement malade. Bon ok, peut être que ça avait un rapport avec la cuite monumentale que je me suis pris la veille, mais non… J’ai envie que ce soit à cause de la fac, cherchez pas à comprendre ma logique, y’en a pas.

Je marchais tranquillement dans la cours avec une allure assez lente par rapport à d’habitude. J’avais mis mes lunettes de soleil à cause de la luminosité intensive que me projetait ce dernier. En fait, c’était pas super ensoleillé, mais pour moi ça l’était trop, là mes yeux supportaient plus rien. Ils avaient été dans l’obscurité depuis 22h la veille jusqu’à midi et demi, ils s’étaient trop habitué au noir, là un peu de lumière et vas y que c’est l’apocalypse dans ma tête. Mais malgré mes yeux à moitié plissé à travers mes lunettes j’ai reconnu Reyne, assise dans son coin toute seule. Alors comme cela Madame n’a pas d’amis ? En même temps avec son caractère faut pas s’étonner. Petite pimbèche de service qui fou la merde partout où elle passe, non c’était pas pour moi tout ça. Pourquoi je porte mon attention sur elle alors ? Tout simplement, je veux savoir qui elle est réellement. J’aime les défis, et là mon défi c’est de découvrir la vraie Reyne et non l’image de peste qu’elle essaie de se donner auprès des autres pour qu’elle soit inatteignable donc incassable avec un cœur de pierre. Or, si j’ai pris philo c’est que j’ai un certain sens pour étudier l’Homme en général et me poser les bonnes questions et là avec Reyne c’est ce qu’il se passait. Au début, c’était juste une proie parmi tant d’autres, mais là, elle est bien plus que ça, c’est un challenge.

Je m’approchais donc vers elle et je vis de suite le regard noir qu’elle me lançait. « Trop gentil ». Lui dis-je en restant positionner devant elle en affichant un léger sourire. Que pouvais-je dire de plus ? Ah si je sais. « Alors ma chère Reyne, on reste toute seule entre midi et deux avant de reprendre durement les cours ? » Je gardais encore un petit sourire au bout de mes lèvres. Je m’en doutais qu’elle allait me rembarrer, limite, ça m’étonnerait pas qu’elle se lève et parte en me laissant en plan, mais si elle vient à faire ça, j’hésiterais pas à la suivre de près comme de loin, juste histoire de garder l’œil sur elle pour voir comment elle fonctionne au quotidien. Je lâcherais pas l’affaire jusqu’à que je découvre sa véritable facette et le secret qu’elle me cache. Le secret qu’elle cache à tout le monde.

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Le voilà planté à côté de moi, je le toise de toute sa hauteur puisque je suis assise et lui debout. « Trop gentil » Trop gentil, merci? Trop gentil, il me trouvait gentille? Pas assez vindicative? Gentil quoi bordel??? pensais-je intérieurement. Ce gars était vraiment trop étrange, j'avais beau me montrer exécrable au possible, il ne lâchait jamais prise. Je posais alors les yeux sur mon livre entrouvert avant de la refermer d'un claquement. Mon visage se releva alors vers lui lentement. Je peux pas encore lancer des éclairs avec mes yeux, dommage! et puis contre toute attente c'est un sourire qui s'étira sur mes lèvres. Je plaisantais. Oui me voilà en train de plaisanter avec ce gars. Enfin du moins j'essayais de faire un petit trait d'humour car je ne voyais pas comment j'aurai pu le regarder plus méchamment que ce que je venais de faire. Je pense qu'inconsciemment, j'avais peur qu'il me parasite ma journée. Je n'aimais pas que l'on s'accorche à tenter de comprendre ma facette que j'offrais aux autres étudiants du campus. Si je m'étais isolée en ce midi ce n'était pas pour des queues de cerises, j'avais envie de m'éloigner de tout ce fatras qui me pesait bien lourdement parfois. Mais je ne cherchais nullement à ce que l'on remarque la moindre petite différence dans mes habitudes. Ce qui pour le coup, je l'avoue était finement raté puisque lui... Oui lui là, il venait de le remarquer!

La question était vraiment bateau, carrément bidon même mais je m'en fichais un peu, finalement sa présence ne me gênait pas plus que cela. Je regardais autour de moi, puis en reposant mes yeux sur les siens, j'esquissais un sourire en coin. Bah non voyons, tu ne le vois pas, je suis avec mon ami imaginaire Casper, le petit fantôme! Décidément mon humour volait bien bas. Je ne sais même pas ce que j'attendais de moi-même en lui répondant de cette manière. Ironie, pathétique, humour, tout se mélangeait dans ma tête. Ses diverses tentatives me m'étaient face à l'imprévu, moi qui aimait tant que tout soit sous contrôle dans ma vie. Mais en ce moment, tout m'échappait, tout glissait entre mes doigts. Je range alors mon bouquin, je suis résolue, je n'aurais pas l'occasion de lire ce midi, tans pis ce sera pour une prochaine fois. Je me lève alors, mon regard n'a pas dérogé du sien. Je baisse rarement les yeux devant les autres. Et toi? ... je marque un temps d'arrêt évident car je viens de m'apercevoir que je n'ai pas retenue son prénom. Mais en fait c'est quoi ton petit prénom à toi? Pour le coup, j'en avais oublie la question que je voulais lui poser. Lui connaissait parfaitement le mien par contre. J'avais fini de déjeuner donc je rangeais rapidement mes petites affaires dans mon sac en m'abaissant et en attendant qu'il me réponde, puis je passais le tout sur mon épaule en croisant les bras. Allait-il finir par tourner les talons? Et puis voilà que je les baissais les yeux, regardant le sol comme s'il était plus intéressant que n'importe quoi d'autres. En fait, il me gênait, je ne savais pas comment me comporter vis à vis de cet acharnement qu'il m'était à m'adresser la parole.

Reyne & Neven

« Je peux pas encore lancer des éclairs avec mes yeux, dommage! » Enfin elle ose me lancer des pics, ce qui était plutôt bizarre. Elle avait bu ou quoi ? « Dans ta bouteille d’eau c’était juste de l’eau ou de la Vodka ? » Je continuais à la regarder fixement dans les yeux en faisant bouger mes sourcils comme un petit pervers pour la taquiner davantage. D’habitude elle me rembarrait sèchement, froidement, du genre je suis une merde à ces yeux. Déconner avec moi ? Je savais même pas qu’elle avait un sens de l’humour d’ailleurs. Enfin si je me doutais qu’elle en avait un, mais pas avec moi. Non, avec moi faut qu’elle se montre froide, distante pour bien me faire comprendre qu’elle est mieux que moi et que rien ne l’atteint, sauf que ça marche pas comme ça avec bibi. Je suis en ma 4ème année de philo donc je ne m’arrête pas à une simple impression, des questions je m’en pose des tonnes et j’essaie de voir la face cachée de tout le monde et justement cette petite Reyne me paraît être un cas intéressant à étudier. Pourquoi changer de comportement si soudain à mon égard ? Elle s’est dit que si elle me répondait d’une manière différente que je me casserais ? Si c’est le cas, elle se trompe.

« Bah non voyons, tu ne le vois pas, je suis avec mon ami imaginaire Casper, le petit fantôme! » Soit je la mettais à l’aise et elle se permettait de se lâcher mais là j’avoue qu’elle me… Pas choquait, mais étonnait plutôt ! En bien, bien évidemment. Pour rire, je regardais autour d’elle d’une façon innocente et je me mis accroupi face à elle. « Désolé j’vois pas Casper chéri, c’est triste hein. » Je lui fis un large sourire à la colgate blancheur comme dans la pub. Moi et mon sourire, personne ne peut nous résister. Enfin si, mais bon, laissez moi rêver. Surtout que là j’essayais même plus de la conquérir, ça s’était du passé, là je voulais savoir qui était la vraie Reyne, non la fille sans cœur qu’elle essaie de faire croire qu’elle est. Ca marche pas avec moi.

J’étais encore accroupi face à elle en ne la quittant toujours pas des yeux lorsqu’elle se leva. Ah ? Elle va me fuir encore ? Je vais devoir la chasser, sérieux si je m’écoutais parler on aurait dit un psychopathe. « Et toi? ... Mais en fait c'est quoi ton petit prénom à toi? » Et là le mythe se brisa ! « Oh belle Reyne, comment oses-tu ne plus savoir mon prénom, pourtant je me suis présenté pleins de fois devant ta tête d’ange. » Je me relevais d’aussitôt et je me positionnais face à elle en m’écartant légèrement tout de même, histoire de ne pas l’oppresser et ne pas la faire fuir trop vite. « Je te laisserais le plaisir de le découvrir par la suite, seulement si tu veux bien. » Je lui fis un bref clin d’œil puis sans comprendre pourquoi je baissais les yeux au sol. Me demandez pas pourquoi, j’en sais rien. Je voyais pleins de fourmis autour de mes pieds, à croire qu’il y avait un putain de nid pas très loin. Oh je sens que je vais faire comme les gosses et tout explosait si ça continue. Donc en continuant de lui parler, j’essayais d’écraser délicatement les fourmis qu’il y avait sous mes pieds. « Donc comme cela mademoiselle Campbell a décidé d’être seule entre midi et deux avant de reprendre durement les cours de cette après-midi ? » Je devais être con à faire mumuse avec les fourmis tout en continuant à lui parler, mais vu qu’on était dans la façade « je déconne » je trouve que mon attitude était adéquate à la situation. Elle déconnait pour un oui ou pour un non, donc bon, faire le con à écraser des fourmis ça devait être adapté à son humeur du jour.

HJ : Je me devais de parler des fourmis ! Il le fallait, c'était primordial ! xD

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Il pensait que j'avais bu... Tiens ça s'était marrant pour le coup. Croire qu'il fallait que je boive pour être ne serait-ce que marrante moi-même ou un peu sympathique. Cela prouvait à quel point les autres ici n'avait vraiment pas idée de ma véritable facette. Et bien que parfois cela me coûtait, ça me réjouissait aussi que j'arrive à tenir si parfaitement mon rôle de garce, de vilaine fille qui bouffe le nez de tous le monde et qui est antipathique à souhait. En fait, j'aurais peut-être du me lancer dans le cinéma ou le théâtre. Faire paraître et jouer un rôle de composition. Tu m'prends pour une alcoolique ou quoi? lui répondis-je en fronçant les sourcils. Non cette fois-ci, il n'y avait pas de vodka à la place de mon eau, mais ça m'était déjà arrivé d'utiliser ce subterfuge.Faut avouer que j'avais un peu trouvé refuge dans ce vice et d'en d'autre aussi d'ailleurs. Je regardais alors autour de moi. Un sourire moqueur aux lèvres. Il ne voyait pas Casper, tiens donc! Bah, oui c'est normal. Il s'est cassé quand il t'a vu arriver, c'est malin avec qui je vais me promener maintenant? Toi? Est-ce que je me trouvais marrante, peut-être pas autant que cela. Mais je ne savais vraiment pas par quel bout prendre cet énergumène qui me gravitait ainsi autour. Je sais pas jusque là je l'avais toujours envoyé bouler comme tous les autres du campus, comme tout les mecs en général en fait. Pas que je n'aime pas les hommes bien le contraire même. Pourtant malgré ma réputation, malgré que je sois une Iota. J'étais loin d'accumuler les coups d'un soir.

Devant ma tête d'ange. Voilà autre chose, un compliment ou de l'ironie. La seconde très certainement. D'ange j'en avais alors vraiment que la tête. Mais l'aurais-je atteint dans son orgueil de mâle en prétextant ne pas me souvenir de son prénom. Parce que son prénom, je le connaissais. J'étais blonde mais je n'étais pas idiote et j'avais très bonne mémoire. Prétendre le contraire était juste une manière de faire croire qu'il m'était complètement insignifiant. Par la suite? Si je veux bien... Serait-ce une façon déguisée de me demander un rendez-vous? dis-je pour plaisanter encore une fois, ou peut-être pas... Alors que je le regardais s'affairer à écraser de pauvres petites fourmis sur le sol. Mais que faisait-il donc, ce mec me faisait penser à un alien. Complètement bizarre à mes yeux. Enfin laisse donc ces pauvres fourmis, elles ne t'ont pas bouffé le pied aussi... en plus tu te répètes. C'est évident non, oui je suis seule. Je secouais la tête négativement, mais j'avais un sourire collé au visage, un sourire venu de je ne sais trop où parce que celui-ci n'était pas du tout moqueur juste... aimable. Non moi aimable? Avec lui? Impossible. Pourtant, c'était comme s'il venait d'égayer ma journée alors que je n'avais pas forcément le moral. Mais je ne lui dirais en aucun cas merci, plutôt me mordre la langue que de faire une chose pareille devant un mec que je ne connaissais pratiquement pas et dont en plus je soupçonnais une entourloupe monumentale. Pour moi en revenant tout le temps à la charge, j'étais presque certaine que cela cachait un truc pas très catholique. Et méfiante, je l'étais de nature et ce bien avant de me construire cette "armure".

Citation :

HJ: et tu l'as placé brillamment XD lool.

Reyne & Neven

Décidément cette fille était vraiment à part. C’est vrai, jouer un rôle pour laisser paraître aux autres qui l’on est pas, c’est beaucoup plus simple et moins risquer que de se dévoiler sur notre véritable couverture. Je crois qu’elle a une très mauvaise estime de moi, mais je lui pardonne, vu ma réaction à son égard je me doute bien qu’elle ne risque pas de sauter dans mes bras et de me couvrir de mille baisers en se dévoilant. Et heureusement ! Cette fille me laisse songeur, je ne sais pas quoi penser d’elle. Elle a beau faire la fille détestable à cause de sa mauvaise réputation, au fond de moi je sais bien qu’elle n’est pas comme cela. Dommage pour elle, elle ne s’est pas adressé au dernier des idiots, même si elle doit penser que si. « Une alcoolique ? Non, non ! Je te prends pour une maniacodépressive qui est en gros manque affectif et qui noie sa peine dans une bouteille d’eau minérale voyons ! » Je lui fis un bref clin d’œil. Ma phrase devant lui sembler bizarre mais c’était ma façon à moi de lui lancer une petite pique sur sa face cachée que je soupçonne qu’elle a. C’est si courant après tout. On fait du mal à quelqu’un, donc cette personne en fait aux autres. Un vrai cercle infernal, peut être que là ça serait le cas, mais je peux tout aussi bien me tromper, donc je demande à vérifier. « Bien sûr que tu te promèneras avec moi ! Quelle question stupide d’une telle tête angélique ! » Je dis cela sur ton moqueur, mais à chaque fois j’accentuais son côté ange, son côté gentil, pour lui faire comprendre qu’avec moi son côté de pimbèche ne passait plus même si elle devait croire le contraire. Quoique ça ne me dérangerait pas de jouer dans son jeu et de lui donner l’image qu’elle veut, c'est-à-dire un mec qui la prend pour ce qu’elle parait, donc une véritable peste qui ne doit être que détestée et non aimée. Je verrais cela au fil de notre conversation, c’est elle qui la mène moi je ne fais que improviser.

« Une façon déguisée de te demander un rendez-vous ? C’est toi qui a proposé à que je remplace ton ami Casper j’te signale. » Elle était si touchante, je crois que ma présence l’agaçait en fait et qu’elle se perdait dans ces propres propos, ce qui m’avait fait légèrement rire, j’en avais même oublié mes amis les fourmis ! Ah mes fourmis, mes chères et tendres amis que je chérie tant ! Je serais prêt à tout pour elle tellement elles sont chers à mon cœur, je les aime d’une façon démesurée que ça en est affolant… C’est pour cela que je m’éclate à les écraser pour mon pur plaisir sadique. « Les fourmis et moi, c’est une grande histoire si tu savais ! » Je continuais à faire le pitre devant elle en voyant que malgré elle, elle baissait sa garde face à moi en riant de ma connerie. Je me déplaçais donc ensuite à ces côtés, en la tirant vers le bras pour aller un peu plus loin, juste histoire de m’éloigner de ce nid de fourmis qui allait vite me saouler. Oui, les fourmis ce sont mes mégas potes mais juste pendant 1 minute, après je les déteste et je fuis. Et oui, Neven Chandler est comme ça ! Une fois arrivée à 10 mètres plus loin de l’endroit où on était, je fis un large sourire et la regardai droit dans les yeux. « Voilà, on est pas mieux là tous les deux ? Sans nos amis les fourmis que tu as l’air de tant chérir vu que tu as pris leur défense… » Je riais d’une façon assez grave mais que très brièvement en essayant de vite reprendre mon sérieux. Plaisanter un moment, c’était bien, mais tout le temps, ça pouvait la faire fuir, je devais faire attention.

HJ : Je sais, j'ai géré ! *-* xD Neven et les fourmis... A love story...

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Une maniaco...quoi? Dépressive? Avais-je bien entendu, je pense qu'il du très certainement remarquer les yeux tout ronds que je lui fis quand il lâcha sa phrase comme il lâcherait une bombe. Mon manque affectif, je ne manquais pas d'affection du tout et même que du contraire. J'avais beau avoir un caractère merdique, parce que celui-ci n'était pas uniquement une façade non. Je n'étais pas une garce, du moins pas celle que je tentais de faire croire à tous le monde, mais j'étais lunatique. J'avais mes humeurs, si je me sentais bien, heureuse alors je déconnais sans complexe, mais si j'avais le malheur d'avoir une petite baisse de moral plutôt que de le montrer, je mordais... Oui comme un chien ou encore je piquais comme un scorpion pour cacher à quiconque que je pouvais avoir des moments de faiblesses. Pourquoi? Tout simplement parce qu'un jour alors que j'étais au plus bas, la personne qui comptait le plus pour moi m'avait tourné le dos juste parce qu'à ses yeux j'étais une trop grande prise de tête pour lui... Un mal de chien, voilà ce que ça m'avait fait. Alors aujourd'hui, plus personne n'aurait droit à ce que je m'ouvre ainsi à lui ou elle. Même pas June, même pas ma cousine Rox... Je ne voulais tout simplement plus tomber de haut comme j'étais tombée. Pourtant ce Neven, parce que oh que oui que je savais très bien quel était son petit nom. Je jouais juste les ravissantes innocentes. Ce Neven venait de m'arracher un autre sourire que je ne pu dissimuler tant il fut spontané. Cet aplomb et cette confiance en lui qu'il avait de me dire que "bien sûr je me promènerais avec lui" venait de me laisser pantoise. Je devais avouer que son caractère me paraissait attrayant.

Mais ce serait une grossière erreur de ma part. J'avais pris mes renseignements, ce gars c'était un KAPPA et les Kappas nous devions les éviter comme la peste. Je ne sais pas d'où remonte cette petite guerre entre eux et nous mais l'une des règles de notre très chère sororité était de ne pas leur accorder le moindre crédit... Une règle peut-être idiote après tout. Arrête de parler d'ange, si tu t'es cru au paradis je crois que tu t'es trompé d'endroit. Ici c'est la fournaise du diable. Phrase imagée, je ne parlais pas particulièrement de moi, mais de tout ça... De ce campus, des gens en général. Oh oui, il y avait des gens bien mais pas que des gens bien, sur ce campus il régnait parfois un esprit de fourberie flagrant et surtout depuis l'ouverture de la Rush Week. Et puis tourne pas mes paroles, j'ai rien affirmé, mais j'ai posé une simple question. Ben oui, non mais alors quoi, il n'était pas bien dans sa tête lui? Je lui ai jamais demandé de remplacer qui que ce soit. Que ce soit Casper ou le Pape en personne. Non mais, comme si moi j'allais m'abaisser à demander un peu de compagnie, sérieux ce mec devait avoir une araignée au plafond. Mais j'avais à peine eu le temps de répliquer qu'il me prit par le bras pour m'entrainer un peu plus loin hors du champs d'atteinte des fourmis. Et puis moi, non je fais quoi là? En fait je le suis sans piper un seul mot. Oulah Reyne, ça va pas toi aujourd'hui! En toute logique, je me serais dégagée de son emprise et je lui aurais retournée une claque en pleine figure de se permettre de me toucher de cette manière. Mais non, je l'avais suivit et je me retrouvais là debout comme une plante verte stupéfaite à le regarder droit dans les yeux. Elles ne t'avaient rien fait mais en fait, je crois que tu dois être plus copain avec les araignées parce que t'en a une solide au plafond mon gars! dis-je avant de finir par exploser de rire. Pas méchamment non, du tout même c'est juste que sa manière de se comporter aussi ouvertement avec moi, m'avait littéralement scotchée. Et pour me scotcher, il en faut beaucoup croyez-moi. C'était un jeu dangereux! Baisser ma garde devant un KAPPA était inimaginable et pourtant j'étais en train de lui accorder du temps!

Reyne & Neven

« Qui te dit que je ne préfère pas les diablesses aux angéliques ? » Ces Lota toutes les mêmes. On a beau dire tout et n’importe quoi à leur sujet, moi elles ne m’ont rien fait donc je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas en fréquenter. Enfin, si un de mes frères me dit que je dois tout arrêter, je le ferais car mes frères passent avant tout, mais cette nana ne m’a pas pourri la vie ou lancer des rumeurs à la con sur ma gueule, pourquoi donc la mettre de côté ? Pour lui donner raison ? Plutôt rêver. Moi la seule fraternité que je détestais au plus haut point c’était les Delta parce que Faust y était et que leurs critères ne me correspondaient pas du tout ! Les Alpha apparemment certains de mes frères les ont en travers, c’est vrai qu’ils sont aussi spéciaux, mais aucun d’entre eux m’ont fait un coup de pute personnellement, juste à certains de mes frères. Certes, j’les porte pas dans mon cœur non plus, mais je fais avec. J’essaie de pas trop me prendre la tête sur quelle fraternité aime X ou Y j’en ai rien à battre à vrai dire, je sais laquelle je déteste, ensuite si je devais écouter tout le monde, je devrais détester le reste de la fac et être antisocial c’est pas trop mon délire ! « Je ne déforme rien du tout, je ne fais que constater miss rabat-joie. » Je dis cela sur un ton assez joyeux pour ne pas que mon « miss rabat joie » soit mal pris. Certes je le pensais car elle adorait me casser, ou casser les gens en général, mais moi ça me touchait pas tant, même si peut être elle aimerait pour se sentir au dessus de moi.

On était enfin dégagé de ce nid de fourmis, en fait je m’en foutais pas mal de ces insectes à la con, j’en écrasais tous les jours même sans m’en rendre compte et me retrouver dans un nid de fourmis me faisait ni chaud ni froid, là c’était juste histoire de bouger et de continuer à parler à la belle blonde, même si elle semblait réticente. Pourquoi ça m’étonne pas ? En même temps ça m’aurait choqué de la voir docile comme une agnelle et assez déçu. Si je fais tout ça, c’est pour la connaître elle, réellement, car elle m’intéressait assez. J’aimais les défis et là mon but c’était de percer son secret même si ça devait me coûter. « Les araignées c’est la vie Reyne, je te le dis ! » Je lui fis un clin d’œil après sa remarque. Elle avait beau se montrer distante, ou se donner une allure de madame je sais tout et j’en passe, sa façon de me parler la trahissait. Pour quelqu’un qui est censé ne pas m’aimer et me trouver merdique, je la trouve assez à l’aise avec moi. En même temps, j’ai le don de mettre les gens à l’aise vu que j’ai la déconne facile. « Reyne rire ? Serais-je donc chanceux ou ai-je eu une hallucination ? » Je dis cela sur un ton assez noble avec un petit accent british pour encore accentuer tout cela. J’aimais bien la faire chier et je me demandais bien comment elle pourrait réagir face à ça. En me traitant de mec pathétique ? Haha, je demande à voir. « Si tu préfères les araignées aux fourmis, j’t’emmène quand tu veux voir une grosse mygale et même si on a de la chance, tu pourras l’avoir sur ton petit bras frêle ! »

Qui me dit que... qui me dit. Bah personne me dit rien, j'ai pas demandé si tu les aimais les anges d'abord! C'est fou ce que ce gars me dresse les cheveux sur la tête avec ses répliques bien réparties mais toujours un peu à côté de la plaque. En plus de me traiter d'ange, de je sais pas quoi, il me traitais aussi de miss rabat-joie mais bon qu'importe. Sur le fond, il avait plus ou moins raison, même si je n'allais très certainement pas le lui avouer ça. Plutôt me faire bouffer crue les jambes par les fourmis que d'avouer qu'il avait raison. Mauvaise foi moi? Pas du tout, juste un peu fière, rien de plus. Trop fière pour donner raison à un garçon. Je pense que si Neven avait réussi l'exploit de me faire rester jusque maintenant, c'était justement parce qu'il était un peu spécial et incalculable. J'étais incapable de prévoir ses réactions et encore moins ses réparties. C'était un peu comme s'il était divertissant et qu'il égayait une journée que je trouvais au départ totalement morne. Je le regardais, les bras croisés sur ma poitrine déblatérer sur les araignées. Il n'avait même pas pris ma remarque de travers. Pourtant je venais de lui dire que je le prenais pour un fou. Mais rien, il prenait ça naturellement et avec le sourire même.

Pourtant la suite me ragoûta moins, il parlait de m'emmener voir une grosse mygale... Comment ça, il y avait des mygale à Providence? Rien qu'à l'évocation d'une promenade sur mon bras, je sentis le peu de poil incolore que j'avais sur celui-ci se hérisser de frayeur. Les araignées moi j'aimais pas du tout ça, pire j'en avais une véritable trouille bleue. Rien que les voir courir par terre ou contre un mur et c'est bon c'est la crise d'hystérie. Je sais pas d'où me vient exactement cette peur, mais c'est ferme, elles me foutent les jetons! Essaie même pas, tu fais ça et je te colle mes cinq doigts en pleine face, Neven! Réaction épidermique! Du coup, je venais de l'appeler par le prénom que j'étais censée ignorer complètement. Clap, clap! Bravo Reyne, tu peux presque t'applaudir à deux mains, tu viens de te trahir en beauté. Rah lala, l'impulsivité hein. Bref, je le regarde pas vraiment rassurée. Il était en train de plaisanter hein, il y avait pas de mygale dans le coin? Imaginez un instant qu'elle s'échappe de sa, son ben je sais pas de son lieu clos. Je tenais vraiment pas à tomber sur une de ces horreurs dans les douches des filles ou n'importe où d'autre d'ailleurs.

T'étais pas sérieux hein, là?? lui demandais-je d'une petite voix qui n'avait plus rien de la fougue qu'avaient mes répliques jusque maintenant. Ben quoi, oui j'ai peur de quelque chose, c'est pas une honte si? J'étais en train de baisser ma garde, sans même m'en rendre compte, dévoilant un certain côté plus fragile de ma personnalité. Un côté moins incisif, pour le moment j'étais plus préoccupée par l'idée de cette monstruosité poilue que j'abhorrais clairement que de me soucier de l'apparence que je lui donnais d'un coup... J'eus alors un énorme frisson qui me secoua. Je n'avais pas froid non, il faisait même plutôt bon aujourd'hui. C'est malin, tiens. Je vais en faire des cauchemars cette nuit. Puis je fini par esquisser un léger sourire confus. Faire un tel tintouin pour une petite bébête, je devais vraiment avoir l'air d'une belle idiote. Mais bon, quand il s'agissait de madame huit pattes, j'étais carrément pas valeureuse du tout.

Reyne & Neven

« Essaie même pas, tu fais ça et je te colle mes cinq doigts en pleine face, Neven! » Décidément elle avait de la répartie cette petite, ce côté faussement rebelle m’attendrissait assez je devais l’avouer. En fait, avec sa tête de poupée barbie, c’était très dur de la prendre au sérieux. Pourtant elle me menaçait de me frapper là ! Pourquoi ? Je sais même plus, je suis trop préoccupé à me l’imaginer en poupée barbie pour penser à autre chose. Si seulement elle savait en quoi je l’imaginais dans ma tête, à cet instant précis, je crois qu’elle me la collerait directement cette fameuse claque dont elle me parle tant. Sans attendre je me mis à glousser en mettant ma main sur le haut de son crâne et je lui caressais ce dernier avec un air d’ahuri. « Pauvre petite… » Je continuais à rire légèrement sans pour autant tomber dans le fou rire, non, non, avoir un fou rire pour si peu c’est pas vraiment mon genre même si j’avoue que là, cette petite Reyne essayait d’avoir un peu d’humour en ma compagnie alors que d’habitude c’est genre : tu me regardes, je te tue. Je suis tombé sur un bon jour ou quoi ? Je devrais penser aller jouer au loto, on sait jamais. Bon ok, j’ai déjà assez d’argent, je suis pas à plaindre de ce côté-là, mais là gagner un million de dollar à moi tout seul, qui allait y cracher dessus ? Personne. Sauf si la personne est folle, ce qui ne m’étonnerait pas étant donné que dans les parages y’a pas mal de fous alliés. Je pense à la confrérie des Kappa qui sont dans ma ligne de mire ou même encore à cette petite Reyne qui n’est pour moi que mystère. Mais je ne devrais pas tarder à découvrir son vrai elle, du moins je fais tout pour. Elle est déjà sortie avec un de mes frères, comment il aurait pu sortir avec la pimbèche qu’elle donne l’impression d’être ? J’en suis sûr qu’elle a d’autres faces qui sont bien enfouies et qu’elle veut absolument nous cacher pour je ne sais quelles raisons.

Elle continua à parler d’une araignée, le truc bien commun. C’est le truc des nanas, ça j’ai remarqué. Avoir la phobie monstre des araignées ou divers insectes. Persos, je les aime pas non plus, mais de là à en avoir peur et de crier au secours à la vue de ces bêtes, non. Je préférais les écraser sans attendre ou de tracer mon chemin parce que j’ai autre chose à faire de ma vie que de m’amuser à faire le grand géant qui écrase la petite population des insectes. Moi ma phobie c’est les poissons, je sais pas pourquoi d’ailleurs, mais si on m’invite dans un musée de la mer, ou une connerie du genre où les espèces sous marines sont nombreuses, je décline sur le champs l’invitation en essayant même pas de négocier tellement ça m’horrifie. D’ailleurs personne sur le campus est au courant de cette frayeur, même pas Faith ma meilleure amie. Savoir qu’un Chandler a peur des poissons, je n’ose imaginer les vannes qu’on pourrait me faire par la suite, surtout nous, les Alphas on est réputé pour être les pseudos bad boys de service, donc là un bad boy à la phobie des poissons rouges, c’est limite. « Oh tu ne veux vraiment pas sympathiser avec Betty l’araignée ? » Je fis une petite moue mignonne comme un gosse qui est attristé devant une quelconque scène qui a pu le toucher. « Ouais je suis si proche d’elle, que j’lui donne un nom. » Pour charrier davantage la belle Reyne, je lui fis par la suite un clin d’œil. Ca fait plaisir de parler à Reyne, la fille cool et non la petite sorcière de service qui veut pourrir son monde pour X raisons.

On discutait comme si nous nous connaissions bien et pourtant, que du contraire. Je ne savais pas grand chose sur ce Neven et lui en savait encore moins sur moi, du moins en dehors des bruits de couloirs du campus. Puis alors que je ne m'y attendais pas, il eut ce geste un peu trop... amical envers moi. Sa main vint se poser sur ma tête qu'il caressa de manière désinvolte. Instinctivement je m'étais reculée d'un mouvement bref mais assez vif. Pauvre petite, qu'il me sortait. J'aurai pu le prendre de travers pourtant ce n'est pas des insultes qui sortirent de ma bouche.
Héé stop, t'es en train de me décoiffer là... C'était étrange, si quelqu'un d'autre s'était permis ce genre de geste avec moi, je l'aurais très certainement remis à sa place plus vivement mais là ben... non. C'était un peu comme si à force de tentatives de sa part, je m'étais un peu résignée à le laisser m'approcher sans peur que je lui morde le bout du nez. Une faiblesse de ma part? Peut-être ou peut-être pas. Mais s'il comptait réellement me présenter une mygale, j'aurais vite fait de le fuir. C'était plus fort que moi, c'était compulsif j'en avais une trouille effarante de ces petites bêtes là.

Charmant prénom, mais merci sans façon ouais. Je sais pas d'où remonte cette trouille bleue mais j'en ai une sainte horreur. lui confiais-je un peu trop rapidement. Sait-on jamais des fois qu'il lui prendrait l'idée de me faire chier avec ces horreurs là ou encore d'aller le raconter à qui bon lui semblait que la grande Reyne avait finalement peur de plus petit que soi. Après tout je ne le connaissais pas suffisamment pour prétendre connaître ses réelles intentions envers moi. Et méfiante, je l'étais devenue plus que jamais. Bon toujours est-il que je restais là plantée à le regarder bêtement. Nous devions avoir l'air de deux nigauds et en plus les autres commençait à affluer dehors à présent. Le déjeuner fini, ils profitaient aussi du temps agréable de cette journée. Je ne sais pas ce qui me poussa à lui demander, ce que je me préparais à lui demander. Etait-ce le fait qu'on puisse nous voir discuter ensemble et de craindre que de nouvelles rumeurs ne circulent. Non, je ne suis pas paranoiaque, les bruits de couloirs ici fusent plus vite que l'éclair en pleine tempête. Toujours est-il que je le fis.

Bon on reste planté là comme deux andouilles ou bien tu me raccompagnes jusqu'au pavillon. J'ai pas cours avant une bonne heure moi. J'étais moi-même étonnée par cette phrase qui avait fusé. J'aurais très bien pu prendre congé tout simplement et l'envoyer une nouvelle fois balader bien gracieusement. Décidément, je devais être dans un bon jour aujourd'hui ou peut-être qu'à force de le voir graviter je m'étais fait à sa présence quelques fois. Après tout on ne peut pas tout le temps échapper aux autres en leur glissant entre les doigts constamment, non? Je pris alors seulement le temps maintenant de remettre de l'ordre dans mes cheveux impeccablement lissés, à force de parler j'avais failli les oublier. Mon regard n'avait pas bougé, attendant qu'il se décide soit à s'en aller soit à m'accompagner et plus je regardais Neven plus je me disais que ce devait être une certaine curiosité, quelque chose que je ne calculais pas chez lui qui devait me pousser à me montrer un peu plus aimable avec lui qu'avec d'autres.

Reyne & Neven

Elle avait agit étrangement avec moi, j’eu le malheur de lui toucher le haut de son crâne qu’elle fit un pas en arrière comme si j’allais l’agresser. Elle était si associable que cela ? Si sauvage que cela ? C’était un étrange personne que j’avais en face de moi. De ces gestes, elle était très froide, voir détestable avec moi, mais pourtant, de sa bouche ne sortait que des mots doux. Enfin, des vagues plaisanteries. Cherchait-elle à me tester en agissant de la sorte ? Juste histoire de voir à quel point je semblais tenir à elle pour ne pas lâcher l’affaire Reyne ? Non pas quand même, ça serait bien trop calculé et on serait à un stade de paranoïa et de folie furieuse assez élevée. Quoique, être en face d’une folle qui a peur de petites araignées ça ne serait pas si déplaisant en fait. J’aime l’originalité, que ma vie ne soit pas un long fleuve tranquille, donc là avec elle, j’étais sûr d’être servi. Mais je ne la connaissais pas assez pour juger son état d’esprit assez stable ou non. Elle sait si bien jouer la comédie que je viens même à me demander si elle sait qui elle est réellement. Tant de questions qui n’auront pas de réponses de suite, étant donné, que je cherche à la connaître et à percer son secret. Mon Dieu, à m’entendre on me croirait dans une série américaine où je suis l’inspecteur qui vit dans un bahut étrange et où je dois résoudre tous les mystères qui m’entourent. Pathétique, mais fun à la fois, d’ailleurs rien qu’en y pensant, j’en ris légèrement. Elle devait me prendre pour un idiot, mais on va dire que je peux rire face à la dernière réflexion qu’elle m’a faite sur le fait de la décoiffer. « Pauvre choute ». Lançais-je immédiatement sans réfléchir à quoique ce soit d’autre avant de le lancer. Je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire assez bête face à sa bouille d’ange, qui devait en cacher bien des choses. Mais que me cache-t-elle exactement ? Pourquoi cherche-t-elle à se forger une telle carapace ? Et si je me trompais après tout ? Peut être qu’elle était réellement peste et détestable comme on l’entend dire. Mais comment ça se fait qu’elle soit amie avec Faith alors ? Faith l’aurait dégagé si elle serait si détestable j’pense. Aurait-elle un problème avec les hommes ? OH STOP NEVEN. Je me prends la tête pour rien là, mais cette fille m’intrigue d’une force, que vous ne pouvez même pas vous imaginer. « Tu n’es donc pas l’amie des insectes ? Tu me déçois ma belle. » J’haussais les épaules sans trop savoir comment agir, je ne pouvais pas la toucher, sinon elle allait se frustrer et elle risquait de partir en courant, risque que je ne veux pas prendre, vu que je veux la connaître davantage puis là elle me dit une phrase qui me fit presque tomber par terre. « Bon on reste planté là comme deux andouilles ou bien tu me raccompagnes jusqu'au pavillon. J'ai pas cours avant une bonne heure moi. » Euh j’avais bien entendu ? C’est elle qui me proposait de l’accompagner à son pavillon, c’est elle qui a pris l’initiative de rester avec moi quelques minutes de plus. Qu’est-ce-qui se cachait derrière cela ? « Les désirs de madame sont des ordres. » Lui disais-je sur un ton assez aristocrate pour la taquiner. J’avais beau dire cela sur le ton de la plaisanterie, au fond, je me demandais pourquoi un tel changement de situation assez soudain. Il y a quelques jours elle était limite à me tuer du regard, et là, elle vient carrément à me demander cela, bon certes, ce n’est pas grand-chose, voir rien du tout, c’est pas un rencard ou quoique ce soit, mais on risque de la voir avec moi, et blablabla, ça risque pas de nuire à sa réputation de Miss Parfaite de traîner avec le Chandler du coin ? « T’as des trucs prévus cet aprem pour vouloir rentrer dans ta chambre aussi rapidement après le déjeuner. Ou chercherais-tu à éviter des gens peut être ? » Je commençais à marcher vers le pavillon de Reyne, qui se situait à l’opposé du Campus, ça allait en faire une trotte de marche, mais pourtant on va vite y arriver à pied. Ok, Brown, c’est grand, mais pas de là à faire l’aller-retour en 30 minutes de ce dernier, Brown, c’est une fac avant tout, non THE big city.

"Pauvre choute", "ma belle", que d'appellations auxquelles je n'étais vraiment pas habituée. C'était trop dégoulinant, depuis toujours ou presque, -non toujours en fait- même avant de devenir un joli papillon, je n'avais jamais pu supporter que l'on me donne de petits noms de ce genre. Quand j'étais petite, je pensais que ce n'était pas sincère, au jour d'aujourd'hui ça me laissait complètement blasée. Pourtant n'importe quelle fille serait ravie d'entendre ce genre de petits surnoms, ou encore des compliments. Moi, quand on m'en donnait, je sais pas, je crois que je les refusais tout bonnement. Un soucis remontant à l'enfance, un soucis avec la propre image que j'avais de moi? Oui, c'était une éventualité plus que probable. Mais là, pour rien au monde, je n'aurais été me confier sur le divan d'un psychanalyste, un pur inconnu chez qui je raconterais mes petits malheurs. Très peu pour moi, un exploit que je n'accomplirais jamais. Je le regardais, j'aurais pu le houspiller, lui dire de ne pas m'appeler ainsi, faire ma chieuse ou ma garce comme je savais si bien le surjouer, mais non... En faisant cela, je risquais fort bien de dévoiler une nouvelle facette de ma personnalité, facette que je taisais à un peu près tout le monde. Avouer que j'étais complexée, que je ne me trouvais rien de valorisant, non c'était personnel, c'était ma propre vision de moi-même. De mon assurance légendaire, de la grande Reyne, je n'en avais que les airs et vraiment pas la chanson. Tout n'étais que faux-semblant et parodie. Avec les filles, j'avais ce sourire un peu hautain, cette manière d'opérer qui leur faisait penser que j'étais l'élite des Iota. Avec les autres, je prenais cet air distant, froid, blasé et calculé. Une protection minime mais active. Mais dans le fond, amis, ennemis, connaissances... Seule une personne, une seule connaissait réellement celle que j'étais, ma cousine Roxley Decken. Elle me comprenait parfaitement, savait lire dans mes pensées, savait quand quelque chose me touchait ou non.

En ce moment nous étions en désaccord, nous nous boudions un peu, mais elle restait l'une des personnes les plus importantes à mes yeux. Une des rares personnes que si je venais à perdre, ça me ferait un mal de chien! Etais-je déjà en train de la perdre, je n'en savais rien mais c'était la dernière chose que j'aurais voulu. C'est pas grave, j'ai l'habitude de décevoir mon monde...lâchais-je sans réellement me rendre compte de la teneur de mes propos, ni de l'interaction que cela aurait sur Neven Chandler. Je levais alors les yeux vers son regard, comme si je cherchais une quelconque réaction chez lui. Puis je lui décochais un franc sourire pour détourner le fait que je ne sois pas tout à fait dans mon assiette aujourd'hui. Je n'avais pas envie de palabrer deux cents ans sur mes déboires et mes humeurs. Je marchais donc à côté de lui alors que le campus s'emplissait de plus en plus. Etrange spectacle sans doute que nos deux personnes marchants en discutant comme si nous avions l'habitude de le faire. Comme si nous étions amis. Des regards se tournaient d'ailleurs vers nous, regards que j'évitais avec soin. De toute manière, cette demande de m'accompagner venait de moi seule, alors autant assumer ça et me résigner à laisser courir les langues. C'est une évidence, j'ai pas envie qu'on nous lorgne pendant de longues minutes et qu'on ne me prête un nouveau petit copain à mon actif! lui répondis-je sans me préoccuper du fait que je pourrais peut-être effectivement le blesser avec ces propos. Neven était joli garçon, il n'y aurait eu aucune honte à cela, sauf que cela détruirait immédiatement l'image d'innacessibilitée que j'aimais tant entretenir!

Reyne & Neven

« C'est pas grave, j'ai l'habitude de décevoir mon monde... » Waw là, l’ambiance entre nous deux changea en moins de 5 secondes. Elle m’avait lancé ça sur un air déçu, triste que j’en tombais presque sur le cul. Accepterait-elle de me montrer ces faiblesses en commençant de la sorte ? Des personnes l’ont tant abandonné dans sa vie pour qu’elle agisse ainsi ? Pourquoi j’avais une soif de savoir la concernant ? Je suis pas d’un naturel très curieux à la base, du moins, si mais sans plus quoi, mais là avec Reyne ce côté de ma personnalité était accentué. En même temps, c’était THE défis de voir la véritable facette de Miss Reyne, qui est vraiment la petite blonde au visage angélique et à l’allure de démone ? Là est le mystère, d’ailleurs j’me demandais même comment Faith faisait pour être amie avec si vraiment Reyne était THE peste du siècle. « Désolé. » Lançais je à voix basse en raclant ma gorge comme si j’étais un peu gêné. La voir soudainement si faible par rapport à moi, ça me mit mal à l’aise, je ne voulais en aucun cas la blesser et la mettre à genoux pour qu’elle me montre son côté faible, j’essaierai de faire cela doucement mais sûrement en essayant d’éviter un maximum les dégâts. Faire pleurer les filles c’est pas trop un de mes passes temps favoris.

On continuait à marcher vers sa maison, d’un pas assez rapide, je voyais que pas mal de gens nous regardait mais j’y prenais pas plus attention. Pourquoi ? Bah je m’en fichais assez, au contraire, voir Neven Leheren Chandler avec la pimbeche de Brown, c’est juste WAW. Ouais, j’en perds les mots, mais en quelque sorte, ça pourrait me faire respecter par les autres mâles du coin, en voyant que j’ai réussi à amadouer la petite tigresse sauvage qui ne demandait qu’à être domptée. Rien que de penser cela, je me mis à rire légèrement en affichant un sourire pervers quand sa phrase vient me stopper. « C'est une évidence, j'ai pas envie qu'on nous lorgne pendant de longues minutes et qu'on ne me prête un nouveau petit copain à mon actif! » Ah je vois que la petite boule de poil a repris du service ! Le fait qu’elle soit faible, elle ne l’a montré que quelques secondes, serait-elle lunatique pour passer du stade « faible » au stade « tu me mords je te tue » ? Intéressant tout cela, je prends note. La pauvre, si elle savait ce qu’il se tramait dans ma tête la concernant, j’crois qu’elle prendrait peur. J’ai l’impression que c’est mon petit cobaye et moi le chercheur fou allié qui cherche à tout prix à trouver THE remède pour la guérir. « La lionne is back. » Disais-je sans trop me contrôler, en fait mes pensées avaient pris le dessus. « Madame ressent tant de honte à qu’on la voit à mes côtés alors que c’est elle-même qui m’a gentiment proposé de la raccompagner jusqu’à sa maison ? Intéressant tout cela. » Je tournais ma tête vers elle en lui faisant un bref clin d’œil, j’crois qu’en réalité j’aimais bien la taquiner et provoquer pour tester ces limites en ma compagnie.

Il s'excusa, je failli bien stopper net sur place en entendant ce petit désolé qui sonnait tellement pitoyable. Enfin non, c'est moi qui avait du faire une pitoyable impression sur Neven. J'avais lâché cela tellement machinalement, que je n'avais même pas pensé que cela puisse sonner comme une plainte. Je ne voulais pas qu'on me croit triste, je ne voulais pas paraître faible, non pour rien au monde je ne voulais apitoyer les gens. Je choisis donc délibérément de ne pas relever cette excuse. Pourquoi aurais-je brodé autour de ça de toute manière. Et puis je n'allais pas commencer à me confier à un mec tout de même, quand bien-même celui si pouvait me sembler sympathique. J'avais vraiment conscience d'être un bien drôle de phénomène à moi toute seule. Comme une vague poupée de cire sans aucune réelle personnalité dans le fond puisque tout n'était toujours que putains d'apparence. Pourtant même en étant consciente que cela me mettait quelque fois à part des autres et que ce n'était pas forcément ce que je désirais. Je n'arrivais pas à changer d'attitude. Une lionne, oui il voyait juste. La lionne, la grande méchante dévoreuse d'hommes enfin pas dans le sens d'une nymphomane, j'étais même assez sage de ce côté, tout encore une fois n'était que des airs. Mathéo m'avait même un jour traité d'allumeuse prude. Juste parce que ce soir là en me raccompagnant, il avait imaginé terminer sa nuit dans mon lit et qu'à la place je l'avais poliment congédié sur le pas de la porte sans autre formule proche... Pas même un baiser. Il avait beau être très attirant, ce n'était pas pour cette raison que je lui aurais cédée.

Mais pas du tout... Tu ne sais rien de moi. Les gens peuvent bien parler je m'en tape complètement. lançais-je alors en m'arrêtant complètement alors que nous n'avions pas encore quitté les espaces verts du campus. Je me mis à sonder son visage, comme si j'y cherchais quelque chose de particulier. Mais je ne sais pas trop quoi finalement. Non je m'en fichais qu'une rumeur, une nouvelle ne coure encore sur mon compte. Mais je ne sais pas, sans doute que je voulais qu'on ne m'associe pas au côté séductrice aux multiples conquêtes que beaucoup imaginait des Iotas. C'est vrai que la plupart de mes soeurs enchaînaient les petits flirts, les copains et j'en passe. Moi j'étais chargé du respect des règles et des bizutages mais si j'avais eu pour rôle de faire attention à l'image de marque des Iotas certaines m'auraient entendu tempêter sur le peu de discrétion qu'elles avaient. Je me rendis compte que j'étais sur la défensive là et que je venais un peu de m'emporter, d'ailleurs intérieurement j'étais en train de bouillir, je le sentais bien. Pourtant, il n'avait rien dit de mal en fin de compte, mais j'étais impulsive plus que raisonnable. Pourquoi c'est ça que tu cherches depuis le début en me tournant autour? Tu cherches à être vu en ma compagnie qu'on croit que tu as su apprivoiser la reine des glaçons? dis-je en faisant un bien mauvais jeu de mots avec mon prénom. Mais je savais que beaucoup me voyait comme un iceberg insensible voir inaccessible et encore bien d'autre qualificatifs qu'on me prêtait juste à cause de ma petite mascarade.

Si Neven jouait un jeu avec moi, je n'allais pas apprécier du tout. Je détestai faire partie d'un putain de jeu dont j'aurai été la cible. Il s'était aussi arrêté et je pense qu'il devait se poser pas mal de question, mais je me remis en marche en le bousculant de l'épaule au passage. Bon alors tu viens! Dans le fond, j'étais aux antipodes de ce que je prétendais être, enfin c'était relatif. Parfois, il m'arrivait vraiment d'être une grosse chieuse capable d'écraser celui ou celle qui me gênait comme un vulgaire cafard et parfois je pouvais avoir un coeur en or, j'étais assez lunatique ou peut-être un peu paumée entre les diverses manière de procéder.

Reyne & Neven

« Mais pas du tout... Tu ne sais rien de moi. Les gens peuvent bien parler je m'en tape complètement. » C’est moi où elle devenait vraiment agressive ? Le fait que je l’appelle lionne l’a tant énervé que cela ? Dans ma bouche, ça sonnait comme un compliment, les petites filles bien sages et inintéressantes c’est pas pour moi, là le mot « lionne » sonnait plus comme quelqu’un d’agressif qui a du répondant et un sacré caractère qui est attirant. Pourtant là, j’en avais rien à faire d’elle, dans le sens où la foutre dans mon lit c’était pas ma préoccupation première. Je voulais juste savoir qui elle était réellement, ce qu’elle me cachait, ce qu’elle cachait à tout le monde, peut être même e qu’elle se cachait à elle-même. En effet, mes petits défis quotidiens c’était d’avoir telle ou telle fille le soir dans mon lit, mais là, Reyne c’était un autre défi que je trouvais peut être tout aussi excitant que le fait de collectionner les filles, voire même plus. Etrange non ? Mais depuis que Faith m’a ‘embrassé et m’a avoué ces sentiments, je suis très étrange selon les femmes, je ne me sens plus si attirée que cela par les autres femmes, pourtant j’enchaîne encore quelques conquêtes féminines, mais c’est comme si j’prenais moins mon pied. Heureusement que mes frères Alphas sont là pour m’écouter et m’aider, du moins Nico, ou Nicotine comme j’l’appelle. Il est là pour m’aider à traverser cette période qui est assez compliquée pour moi, on a même passé un pacte qui est de rester célibataire jusqu’à nos 30 piges et je compte bien m’y tenir. Décevoir un frère ? Jamais. « Pourquoi es-tu tant sur la défensive Reyne ? » Vu qu’elle s’était stoppée, je fis de même et lorsque ces yeux plongèrent dans les miens, je fis de même. Si elle voulait m’effrayer en me montrant son air hautin et menaçant, elle pouvait courir. Elle avait affaire à un Alpha non à un petit puceau qui se pisse dessus lorsqu’une femme ose poser son regard sur lui. « Reine des glaçons ? Tu te qualifies donc comme cela ma petite ? » J’ignorais ces précédentes accusations à mon égard, elle devait me connaître car après tout ces propos ne sont pas faux, enfin là, si, dans cette situation ils le sont, mais en règle générale si j’abordais une fille, c’était pas pour avoir un malheureux baiser sur le bout des lèvres ou encore jouer aux scrabbles le soir même, ah ça non. « Ô ma chère amie, je suis si triste par tout ce que tu me dis… » Vu qu’elle avait démarré au quart de tour sans trop que je ne comprenne pourquoi, je préférai déconner de ces propos, plutôt que d’augmenter le volume de ma voix et de me mettre en colère contre elle et de prendre la fuite en prétextant qu’elle est conne et donc inapprochable. Heureusement, j’avais des larmes sur mes index en guise de tatouage et je les avais mis en dessous de mes yeux en faisant mine de pleurer, en me forçant à faire une grimace plutôt affreuse pour lui faire comprendre que je voulais la faire rire et non la mettre en colère. Puis surtout lui montrer, que je m’en foutais de son cul, même si c’était une belle femme. « Ecoute, franchement, de ton cul j’en ai rien à faire ma belle. Tu m’as assez dégagé assez de fois, au bout de 2 voire 3 refus, j’me tire et j’vais chercher une autre fille tu vois ? Je suis pas le genre de mec à courir après la gente féminine, si une femme refuse mes avances, je ne bataille pas pendant 100 ans et j’passe à autre chose. Puis bon… » Je m’arrêtais quelques secondes et m’approchais d’elle, à quelques centimètres de son visage, toujours sans détourner mon regard du sien. « … Si vraiment j’aurais voulu t’avoir dans ma poche, quel serait mon bénéfice ? Avoir l’honneur de dire que j’ai eu la chance d’avoir Miss Lionne 2012 dans mon lit pendant une nuit ? » Mais qu’est ce que je dis ? Ca serait un putain de défi à relever ça, mais non, c’était pas mon but, merde ! Je me mis à souffler légèrement en passant ma main dans mes cheveux, en riant doucement. Une de ces mèches blondes cachait son visage, alors je me permis de lui mettre derrière son oreille pour lui dégager son petit visage angélique. « Mais un truc que j’pige pas, si vraiment tu crois que mes intentions sont celles là, pourquoi aujourd’hui tu t’es laissée approcher ? » Je lui fis un bref sourire assez taquin avant de reculer d’un pas vu qu’elle m’a bousculé légèrement pour repasser devant moi en me disant de venir. Je la regardais partir devant moi, un peu blasé. « Miss Lionne, t’as pas répondu à mes questions ! » Je ris d’une façon assez grave en la rattrapant en courant pour être à son niveau et marcher à ces côtés jusqu’à sa maison. « Sérieusement Reyne. » Je lui pris son bras et la força à s’arrêter. Je sentis son regard froid se poser sur moi, mais je passais au dessus de ça. « J’en veux pas à ton cul, ok ? Oui, je suis un mec qui adore les défis, oui j’adore les femmes, oui j’enchaîne les conquêtes. » Je plongeais mon regard dans le sien, en me perdant dans ces yeux, tout en relâchant son bras, ne voulant pas lui faire peur. « Mais lorsque je te dis que je ne perds pas mon temps à courir après des femmes et que si je suis avec toi là, ce n’est pas pour t’avoir dans mon lit ce soir, c’est sincère. »

« Pourquoi es-tu tant sur la défensive Reyne ? » me disait-il. Pourquoi, oui pourquoi, tout simplement parce que je fonctionnais comme ça et pas autrement. J'étais toujours sur la défensive avec presque tout le monde et pas exceptionnellement lui. Et puis d'abord, je sais pas pourquoi. C'est juste comme ça! Me qualifiais-je ainsi moi-même, c'est possible enfin en tous les cas s'était un peu l'image que je cultivais sur le campus sciemment, et j'avoue que la plupart du temps c'était bon on me fichait la paix. J'haussais les épaules à sa question, quoi et alors? Il faudrait vraiment débarquer de Mars pour ne pas avoir entendu ce qui circule sur le campus.répondis-je négligemment. Mais voilà qu'il recommençait à me traiter comme une pauvre petite fille esseulée quand bien même ceci avait été lancé assez ironiquement, limite sur le ton de la rigolade. Je le regardais effectuer sa petite mascarade avec ses tatouages bizarres sur les doigts. Neven était vraiment un étrange personnage, en même temps il faisait partie des Alpha ceux qu'on considère comme les dragueurs du campus et en même temps son "personnage" me semblait complètement hallucinant. Je ne pu m'empêcher de retenir le sourire qui vint poindre sur mon visage. Je du même réellement me retenir de ne pas rire carrément, non il ne fallait pas que je rie à ses âneries. Vous connaissez la maxime,non? Cela aurait été lui accorder un point sur le plan séduction. Je m'étais remise en marche une première fois, il avait reculé et reprit la parole, donc je me stoppais une nouvelle fois. A cette allure arriver au pavillon des iotas allait nous prendre beaucoup de temps. Je reposais une fois de plus mon regard dans celui de Neven.

« Ecoute, franchement, de ton cul j’en ai rien à faire ma belle. Tu m’as assez dégagé assez de fois, au bout de 2 voire 3 refus, j’me tire et j’vais chercher une autre fille tu vois ? Je suis pas le genre de mec à courir après la gente féminine, si une femme refuse mes avances, je ne bataille pas pendant 100 ans et j’passe à autre chose. Puis bon… » J'ouvris la bouche pour répondre que c'était bien typique des Alpha et même de la gente masculine, on aime pas ce qui vous résiste enfin la plupart des mecs semblaient fonctionner de cette manière, mais je refermais aussitôt ma bouche puisqu'il ne me laissait pas la temps d'en placer une... Il s'approchait un peu trop dangereusement de moi, pourtant je ne bougeais pas d'un iota soutenant bien fermement son regard, le gars capable de me faire baisser les yeux était encore loin d'être né croyez-moi! Il se permit même un geste qui si quelqu'un d'autre l'aurait fait, se serait rammassé immédiatement une remarque bien pesée. Que cherchait-il donc à faire. Je fronçais les sourcil, écoutant la suite de ses paroles. Pourquoi, pourquoi, pourquoi? Que de question, j'étais en train de stresser à deux cents à l'heure là. Les questions j'aimais pas ça, je les avais jamais aimée et j'évitais toujours de répondre, Ou si je répondais c'était toujours par une autre question.

Pourquoi tu t'emballes? Pourquoi tu te défends? Et puis pourquoi ça semble tant te faire stresser ce que je viens de dire? Et Faith, elle en penserait quoi d'une rumeur courant sur nous deux??? Je l'avais bousculé, dépassé et reprit ma route. Mais il me rattrapait déjà. Non miss Lionne n'avait pas répondu à ses questions puisque je venais moi aussi de lui en poser plus d'une.Donnant-donnant. Il venait de m'obliger à m'arrêter encore une fois en m'attrapant par le bras. Si tout ceci continuait tout le monde aurait l'impression qu'on était en train de se disputer. Il plongea de nouveau ses yeux dans les miens et une fois de plus je soutins son regard alors qu'il se justifiait de ne pas en vouloir à mon cul! Ben tant mieux dans ce cas parce que c'est pas prêt d'arriver ça... Il s'attendait à quoi, à ce que je lui dise merci de ne pas me prendre pour une "marchandise" d'être sincère avec moi. Non la proximité, tout ça j'avais trop de mal avec tout ça... Du moins quand je ne connaissais pas suffisamment les gens.

Je m'arrêtais encore une fois en cour de route, je venais de toucher à une corde sensible, d'appuyer sur un point qui semblait faire mal. Un point qui m'étonna aussi en l'entendant me dire que Faith ce n'était rien pour lui... Comment ça rien pour lui. Attendez, j'avais du rater un wagon du train parce qu'on pu réellement lire de l'incompréhension sur mon visage. J'étais vraiment très étonnée d'entendre de telles paroles. Je ne savais pas beaucoup de chose mais en étant la compagne de chambre de Faith depuis trois ans maintenant, je savais tout de même que ces deux-là étaient très liés. Parfois, je me demandais même si leur amitié ne cachait pas quelque chose de plus profond mais je ne posais jamais de question parce que ça ne me regardait pas du tout. Oui mais j'ai cette fichue manie de parfois m'immiscer dans les choses qui ne me regardent pas justement. J'étais planté à la sortie du campus, prête à rejoindre le pavillon qui ne se trouvait plus très loin à présent. Je le regardais et ne lui répondis pas tout de suite sur sa première question. J'attendis qu'il termine de me dire tout ce qu'il avait à me dire. Entre autre que j'étais en train d'habilement détourner la conversation sur lui pour éviter de lui répondre. Okay, il gagnait un point, il avait raison en soit sauf que je me préoccupait réellement de ce que pourrait penser Faith si quelqu'un se mettait à ragoter sur Neven et moi. Pourquoi simplement parce qu'elle était ma "soeur", qu'elle était mon amie. Beaucoup aurait pu penser qu'elle et moi n'avions rien du tout en commun mais que du contraire. T'as raison mon chou, ouais j'ai du mal quand on parle de moi, c'est pas vraiment mon sujet préféré et?... Oui et alors, alors quoi, il était où le soucis? La plupart des gens agissait comme moi quand on les questionnais de trop près. M'ouvrir c'était pas ma tasse de thé. Surtout que je ne connaissais pas trop mon interlocuteur. Pourtant, il m'arrivait de le faire mais pour ça il fallait gagner ma confiance, c'était peut-être ce qu'il tentait de faire.

C'était mon tour à présent... Je m'approchais de lui aussi près qu'il l'avait fait lui même. Je le jaugeais du regard intensément, et je ne baisserais pas les yeux devant lui. Je le scrutait sans la moindre honte, les jeux du regard ça me connaissait, c'était comme un jeu de dominance. Tu sais strictement rien de ce que je peux penser ou non... Attends, tu continues de me tourner autour alors que t'as bien compris que c'était peine perdue. Alors pourquoi??? Si je pense que t'es un putain de dragueur, tu veux de la sincérité? Je continuais de le fixer sans sourciller le moins du monde mais cette fois-ci un sourire accompagna mon regard. Et, bien allons-y gaiement alors. Primo ouais, je le pense et je pense même que tu es comme tout les mecs dès que vous vous prenez un refus dans la tronche vous passer à la next! Mais vous les mecs vous pensez surement que c'est hyper cool les dragueurs pas sérieux bah ça plait pas à toutes les meufs ces attitudes là. Les refus vous vous les mangez parce qu'on sait que vous êtes pas sincères dès le départ. Je pointais mon doigt sur sa poitrine maintenant, la martelant d'un mouvement accusateur comme pour le faire reculer un peu et gagner du terrain contre lui. Et puis c'est quoi ces conneries, Faith c'est rien pour toi? Et votre belle amitié t'en fait quoi là? Mon ton c'était cette fois-ci durcit. Oui parce que ses paroles sur elle m'avaient limite filé des boutons quasi, une amitié qui semblait dater de si longtemps que la leur et qui m'avait toujours semblé forte, ses paroles ne calaient pas avec les impressions que j'en avais eue. Quand on partage un truc dans le genre, truc que je leur enviais un peu à vrai dire et que deux personnes partageaient autant de points communs, de délires, se ressemblaient assez pour s'entendre et se comprendre parfois sans avoir à parler, l'autre ne pouvait pas représenter rien.

Je ne savais pas ce que Neven voulait exactement de moi, le fait que je doute qu'il n'en veuille pas à mon sublime derrière comme il le disait lui-même était totalement logique et légitime. S'il ne cherchait pas une nouvelle fois à arriver à quelque chose alors il me voulait quoi? Devenir mon ami, comme ça soudainement, pourquoi comme il le disait si bien encore, il ne passait pas à autre chose? J'avais des raisons de douter et de me poser tout un tas de questions. Je finis par me détendre, la tension était monté comme ça d'un coup entre nous. Le ton de la rigolade avait quasi fichu le camp, il était tendu comme un ressort, ça se ressentait et moi je m'étais emballée en montant d'un coup sur mes grands chevaux.

Le chemin jusqu'au pavillon des Iotas était pénible, nous n'avions de cesse de nous arrêter, de remarcher, de nous arrêter à nouveau pour nous balancer quelques phrases, voir quelques accusations. Je découvrais soudainement un Neven, un peu sur la défensive. Dès qu'il ouvrit à nouveau la bouche pour me répondre, je sentis parfaitement son ton blasé. Les rumeurs étaient importantes ici, sur ce campus. Les aplhas étaient considérés comme de pur machos, des dragueurs sans vergognes qui passaient de filles en filles. Il me l'avait dis lui même d'ailleurs, alors je ne comprenais pas vraiment la réaction qu'il avait à présent. Après tout, je ne le connaissais pas très bien, que pensait-il, que j'allais lui accorder bien sagement ma confiance, que j'allais si facilement me laisser approcher? J'avais toutes les raisons du monde de me demander pourquoi encore aujourd'hui, il faisait l'effort de venir vers moi après toute les fois où je l'avais envoyé sur les roses.

Mister connard et Miss lionne, ça sonne bien tu trouves pas? J'espère qu'elle est bien fournie alors ta cagnotte, parce que j'ai vu une robe somptueuse l'autre jour au centre commercial. répondis-je sur le ton de la plaisanterie pour dédramatiser la situation qui avait pris une drôle de tournure depuis quelques minutes déjà. Je m'étais complètement tournée vers lui à présent, posant mon regard sur le sien. Je ne savais pas vraiment si je l'avais vexée en étant aussi directe avec lui, mais dans le fond c'était comme ça que j'étais. Je ne mâchais que très rarement mes mots, je ne prenais pas souvent des pincettes avec les autres. Je disais tout haut ce que je pensais et puis voilà. Il était près à prendre congé de moi, comme ça d'un coup. J'avais très certainement du l'énerver au maximum en étant toujours sur la défensive. Mais que voulez-vous, on ne change pas. Oui je l'étais souvent, parfois même avec des proches, ça faisait aussi partie de ma petite armure que je voulais quasi implacable, personne ne devait la percer et encore moins un alpha. Mais je pensais surtout que ce qui le motivait à s'en aller d'un seul coup c'était le fait que notre conversation avait déviée de moi pour se diriger vers sa brouille avec ma comparse de chambre Faith.

J'avais la tête penchée légèrement, je n'avais pas encore ouvert la bouche pour lui répliquer quoi que ce soit, le laissant me déverser ses tirades en entier. Il pris alors sur lui de rebrousser chemin. Comment ça, rebrousser chemin, il me plantait sur place. Oh que non, pas question, il avait voulu pousser son incursion près de moi, maintenant c'était à mon tour de pousser plus loin... Je le rattrapais alors et j'attrapais son bras pour le faire stopper. Oh, et Neven! Ne me dit pas maintenant que c'est toi que ça gêne si quelqu'un se met à commérer sur notre compte? Si? En fait, je le provoquais pour susciter chez lui une réaction, il se servait des même ruses que moi. Je ne pu m'empêcher de sourire alors, rien qu'en y pensant. Pour Faith c'est vos oignons mais, rien ne se finit jamais aussi simplement... Je ne continuais pas sur ce thème, après tout ce n'était pas vraiment de mon ressort et je ne pense pas que Faith ai besoin de moi pour gérer la situation. Au pire, elle m'en parlerait peut-être et je lui dirais simplement ce que je pensais. Point barre! Ni plus ni moins. Et puis, ne crois pas être aussi fort que ça, tu ne m'a pas retourné le cerveau. Voilà que j'étais à nouveau proche de lui, je ne sais pas trop pourquoi je l'avais retenu alors que j'aurais pu tout simplement le laisser filer. Peut-être bien parce que j'étais une fille vraiment compliquée, je devais l'être oui c'est certain même. Je souriais pourtant, le voir changer un peu d'attitude comme ça, le voir aussi pressé de s'en aller c'était étrange et amusant. Je crois que c'est plutôt moi qui t'en fais voir de toutes les couleurs... J'ai pas envie de rentrer, ça te dit d'aller boire un verre avec moi? lui demandais-je comme si c'était tout à fait normal. Il avait essayé d'être sympa et de mon côté je ne l'étais pas beaucoup. Puis cette proposition pouvait lui sonner complètement fausse, j'étais même presque certaine qu'il allait refuser.