Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle Manon, mais vous pouvez me nommer Manon xD. J’ai 17 ans, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Chris Brown, parce qu’il faut avouer qu’il est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à une visite sur TOP 50 RPG et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est validé par Yohann Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que j'ai vraiment trop hâte de commencer à jouer !!! .

-Alors moi c'est Zach, et je ne sais pas du tout ce que je fais ici.

Assis dans un fauteuil pourpre, le jeune homme regardais son interlocuteur, un vieillard posté derrière un bureau de chêne, avec un air de défi. Il avait l'air de s'ennuyer à mourir alors qu'il venait tout juste d'entrer dans le bureau du Docteur Spyker, et se tassait dans son fauteuil, négligemment.
-Bien sûr que si, tu le sais.
-Absolument pas. Je n'ai besoin d'aucune aide dans aucun domaine. Surtout pas d'un psy.
-Écoute, Zacharia. Ton professeur a pensé que tu aurais besoin de mon aide, et je ne pense pas que cela soit pour t'embêter.
-Aucune idée. Tout ce que je sais c'est que je n'ai aucun soucis, donc pas besoin de votre aide. J'ai 21 ans, je sais quand même ce dont j'ai besoin ou pas.
-Écoute moi bien jeune homme. Je pars du principe que dès l'instant où un patient s'assoit dans ce fauteuil, c'est qu'il a pensé, ne serait-ce qu'une seule et unique fois, que ça pourrait peut-être lui être utile.
-J'allais pas m'asseoir par terre...

Le vieil homme leva les yeux au ciel tout en s'affalant dans son siège. Il en avait déjà eu des comme ça. Tout ce qu'il devait faire c'est garder son calme. Il réussirait à en venir à bout.
-On pourrait déjà commencer par apprendre à se connaitre, tu ne crois pas?
-Oulaa, je suis censé faire quoi là? Partir en courant, appeler les flics ou me défendre à coups de pieds?
-Zacharia, c'est sérieux...
-Mais qu'est-ce que vous voulez savoir, hein? Finit-il par demander en soupirant. Je m'appelle Zacharia, j'ai 21 ans, j'étudie la médecine et je suis tatoueur. J'adore le basket et la boxe ainsi que la natation. Il m'arrive de danser aussi, à l'occasion. Break-dance. Quoi d'autre? Vous connaissez déjà tout avec mon dossier scolaire.
-Tu as frappé quelqu'un récemment, il me semble.

Le jeune homme fixa le vieillard un instant, comme choqué, pris par la surprise, puis baissa les yeux en se tordant les doigts nerveusement.
-Voilà pourquoi tu es ici, Zacharia. Je m'en fiche de savoir pourquoi ce jeune garçon est maintenant à l’hôpital. Ce qui m’intéresse, moi, ce sont tous les éléments de ta vie qui auraient pu te pousser à commettre cet acte, et t'aider à l'assumer.
-Il n'y a rien de spécial dans ma vie...
-Zacharia, je veux t'aider. Mais pour ça j'ai besoin que tu fasses un effort de ton côté.

L'air grave, le jeune homme, comme vidé de son assurance, posa son regard sur le stylo que son interlocuteur tenait en main. Un long silence s'ensuivit avant que Zacharia ne se décide à parler, à tout raconter.
-Mes parents étaient australiens. Ils sont nés là-bas et ont vécu là-bas. Ensemble qui plus est, car ils habitaient à deux-trois maisons l'un de l'autre. Depuis la maternelle, ils s'aimaient. Une histoire d'amour comme on en voit peu. Un truc de plus en plus fusionnel, passionnel ... enfin bref, vous voyez le truc. Mon père était un mec vachement romantique, le genre de mec qui plait à toutes les femmes. Ma mère adorait ça. Son romantisme la rendait encore plus folle de lui qu'elle ne l'était déjà. L'héritage qui se compte en milliards, ça vient du côté de mon père. J'ai jamais réussi ni cherché à comprendre pourquoi il était déjà plein aux as avant même de travailler. Maintenant je sais. Son salaire d'avocat lui a permis de renflouer la petite cagnotte familiale et ma mère a apporté sa patte à la tâche: PDG d'une chaine de magasin de vêtements et chaussures de marques. Du coup, je pourrais très bien vivre sans travailler mais bon, ça c'est une autre histoire.
Je suis né alors qu'ils entamaient leur seconde année de mariage, lors d'un séjour sur l'île Maurice. D'où ma triple nationalité en fait. J'ai vécu un an là-bas avant de passer l'année suivante près de Sydney puis de déménager à New York où je suis resté cinq ans. A trois ans, peu après l'emménagement, on m'a détecté un problème cardiaque. Un petit truc pas trop grave à soigner avec des médicaments. Sauf qu'au bout de six mois de médocs, ça s'est aggravé et j'ai dû être opéré. Évidemment, complications de folie durant l'intervention: j'étais né riche, il fallait bine équilibrer la balance. Mais j'ai survécu, et avec succès: plus aucun symptômes. A part un contrôle tous les deux mois et une vilaine cicatrice, je n'ai aucune sequelle de cette période.
Docteur, ce que je vais vous dire, je ne l'ai jamais dit à personne. Jamais. Il n'y a que ma mère qui est au courant... Mon père me battait. Il se saoulait et me battait, et ça tous les samedi soirs. ça a commencé juste après la naissance de ma petite soeur, morte-née. J'avais six ans. Et ça a duré toute une année. Puis un beau jour, ma mère m'a prise sous son bras et nous sommes partis. Elle l'aimait encore, évidement, mais elle m'aimait encore plus. Et je lui en serais toujours reconnaissant. Après ça, elle voulait demander le divorce. Sauf qu'elle n'a même pas eu le temps de contacter un avocat que la nouvelle tomba: suicide. Il avait sauté du haut d'un immeuble de je ne sais pas combien d'étages. Je vous mentirez si je ne vous avouais pas que ce fut une période difficile pour moi et pour ma mère. Même si elle essayait de me le cacher, elle s'en voulait terriblement. Pour elle, tout ça était de sa faute. C'était à cause d'elle qu'il me battait, et donc à cause d'elle que j'avais mal. C'était aussi à cause d'elle que notre famille c'était brisée et à cause d'elle que nous étions tous malheureux. Finalement, c'était à cause d'elle que mon père était mort. Pour moi, ce qui était difficile à supporter, c'était de la voir tellement mal, tellement blessée. De la culpabilité me rongeait un peu aussi. Vous savez, voir sa mère si triste, c'est toujours un peu désarmant. Et on pense forcement qu'on y est un peu pour quelque chose, surtout à cet âge là. Mais bon, le temps à effacé tout ça petit à petit. Nous n'en avons jamais parlé elle et moi. C'était mieux comme ça. Mieux que l'on garde ça sous silence. Chacun de notre côté, nous nous étions dit que ça marcherait mieux comme ça. Et ça a marché. Enfin, pratiquement. Ça allait mieux en tout cas. Et puis, tout ça, ça nous a permis de nous rapproché. Je suis devenue vraiment très protecteur envers elle. C'était ma mère, et je l'ai toujours protégé de mon mieux. J'ai toujours... Oui, j'ai surveillé ses relations, son travail, et je l'ai toujours aidé du mieux que je pouvais dans toutes les tâches possibles et imaginables. En quelques sortes, c'était pour m'excuser de tout ce qu'elle avait pu endurer. Même si je n'en étais pas à l'origine. Elle avait besoin de soutien pour s'en remettre. Ce qui nous a également permis de nous soigner de tout ça, c'est la grosse somme d'argent dont nous avons hérité. Il se trouve que mon père, en plus de l'argent qu'il gagnait et de l'héritage de ses parents, économisait depuis bien longtemps. Tout ça, nous était donc destiné. Cela nous a permis de prendre du plaisir, de nous offrir des petits voyages... enfin bref, d'en profiter quoi.
C'est après ce décès et durant cette période plutôt difficile que j'ai commencé à m'intéresser au sport. Le basket, la natation, la boxe et la danse, comme vous pouvez le lire sur le dossier que vous avez en main. Ça me permettais de m'évader, de me canaliser et de penser à autre chose. J'évacuais ce dont je n'avais pas besoin, ou tout simplement pas envie: la pression, la tristesse... enfin bref, tout ça quoi. Je trouve que ça marche mieux comme ça que d'en parler. En parlant, on finit toujours par chialer et à raconter n'importe quoi. Ou bien on n'ose pas tout dire, tout raconter. Avec le sport, on peut évacuer sans même avoir besoin d'exposer ses soucis. Je trouve ça vraiment génial. Du coup, j'ai consacré énormément de mon temps à ça et je suis devenu vraiment doué. Bon, la natation c'était juste comme ça, pour me muscler et être bien par rapport aux autres sports, mais bon, j'avoue que ça m'a pas mal aidé. Au lieu de frapper et de me faire mal, je restais sous l'eau et ça me calmait. La boxe, c'était pour évacuer toute la violence que je m'empêchais d'étaler sur les autres. La break-dance c'était plus pour le style. Le basket, ça a toujours été une véritable passion. Je me suis toujours sentis vachement bien avec le ballon en main. Vraiment. Enfin bref, tout ça pour dire que ça m'a beaucoup aidé à passer le cap et à me reconstruire mais que ça occupait pas mal de mon temps. Du coup, les études et tout ce qui va avec, je le reléguais souvent au troisième plan. Il a donc bien fallut que je rebondisse à un moment ou un autre.