Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle Marick, mais vous pouvez me nommer Maricko, Soleil , fantastique Marick. J’ai 17 ans, même si je perds déjà mes dents et je suis Une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Lea Sex Michele, parce qu’il faut avouer qu’elle est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à Un top rpg et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est code bon par faust Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que je suis une iguane bleu.

Au bout de tout ça, au bout de la vie, plus rien ne reste. Le vieil immeuble de maman semble vague aujourd'hui et même si j'y retourne souvent, il n'a plus la même odeur et les gens qui le peuplent ne semblent pas avoir les mêmes visages. Ils sont tristes... du moins j'espère. La tristesse permet de ne pas ressentir le vide et c'est toujours bien moins difficile d'être triste et de pouvoir s'occuper à pleurer que d'être vide comme les coquillages qu'on retrouve à la plage. J'entend encore le bruit des vagues, mais les images n'existent plus.

Quand maman avait 17 ans, elle a quitté l'Espagne pour de nombreuses raisons...Il y avait en premier lieu son joli ventre de femme enceinte qui contenait Cécilia ma soeur aînée et par le fait même la honte qui pesait sur notre belle famille. Ma grand-mère chassa sa fille de la maison comme toute bonne chrétienne doit le faire et refusa de lui porter une aide quelconque. Il fallait bien se débrouiller et même si je n'étais même pas une idée dans la tête de ma mère, je sais avec certitude qu'elle aimait mon père et que lui l'aimait comme un fou. Une belle histoire de cinéma qui les conduisis jusqu'en Amérique. Mon père était plus vieux et d'origine espagnol, mais il vivait aux États-Unis depuis l'âge de 15 ans. Ce fut lors de vacances qu'il rencontra ma mère et en tomba amoureux. Jamais il n'aurait pensé la rapporter avec lui dans sa valise quelques mois plus tard. Maman qui était et est toujours une femme forte, c'est vite résignée à l'idée et accepta son sort avec force et courage. Un mois avant la naissance de Cécilia, ils se marièrent pour éviter le déshonneur complet. Depuis ce temps, ma mère refuse de parler de cette époque et tâche de se faire pardonner son péché mortel. C'est de cette manière que ma famille débarqua dans un immeuble pourri du Bronx et y reste depuis. Ils eurent 5 autres enfants et je suis l'avant dernière de cette belle petite famille. Nous vivions entassés dans ce minuscule logement d'à peine 4 pièces, mais ma mère disait que cela nous rapprochait et que de toute manière, même si papa travaillait tous les jours à l'usine depuis près de 35 ans, son salaire ne pouvait rien nous permettre de mieux. J'ai donc appris à vivre sans vie privée et sous le joug d'une mère surveillant son nid comme une gardienne de prison. Il ne faut pas lui en vouloir, elle était une bonne chrétienne (tout comme sa mère...) qui veillait à ce que sa famille plaise à Dieu. C'était un peu parce qu'à cette époque, il n'y avait pas grands choses à faire. Je veux dire que ma mère restait toute la journée à la maison à s'occuper de nous ou a écouter des vieux feuilletons à la télé. La peur de Dieu et de l'enfer devenait une source d'action et de suspense dans sa vie ce qui est plutôt étrange... Il y avait aussi le fait qu'elle voulait bien paraître devant les gens et surtout le prêtre qui la faisait trembler de joie à chacun de ces sermons.

Venant d'un milieu totalement différent, j'ai eu beaucoup de difficultés à m'intégrer dans l'environnement américain normal. J'étais une fille d'immigrant et je venais des bas fonds de la ville. Ce qui voulait dire que j''étais pour les autres enfants, un cas étrange et sujet aux moqueries. Il faut dire que ma mère avait tenue à passer toutes ses économies dans une grande école même si je n'étais qu'une petite fille. Elle avait la conviction que de tous ses enfants, j'étais la plus douée ce qui causa la haine de mes frères et soeurs, mais eux ne savait pas que j'aurais bien aimé être à leur place. Imaginez le désespoir qui m'assaillait chaque fois que je regardais les copines du quartier partir à l'école ensemble et que moi je me rendais dans cette immensité froide et cruelle. Les larmes coulèrent sur mes joues durant les quatre ans que j'y passa, mais ma mère restait catégorique: si je devais me sortir de tout ça, je devais passer par là. À cette époque, deux de mes frères était en prison pour vente de drogue et Cécilia était elle-même enceinte de son deuxième enfant à seulement 18 ans....Pour ma mère, il ne restait que moi...

Durant les mêmes années, j'ai rencontré un homme qui changea ma vie en lui apportant un peu de couleur. Je devais avoir une dizaine d'année lorsqu'à l'école, un vieil homme vint nous donner quelques classes d'équitation. (Il ne faut pas perdre de vu que les filles de l'élite doivent savoir tout faire...) Peut-être qu'il vit mes yeux brillants lorsque je montai sur Peggy son vieux poney ou il eu simplement pitié de moi en ayant entendu ma situation, mais lorsque les cours furent terminés, il me proposa de travailler pour lui et en échange il me montrerait tous ce qu'il savait. Il fut un peu notre sauveur, car à cette époque, avec mes frères en prisons et les deux bébés de plus, les quelques dollars qu'il me donnait chaque semaines permirent à ma famille d''avoir un peu plus à manger...Jusqu'à ce que je rentre à l'université, j'ai restés aux côtés de mon professeur donnant même des cours aux autres enfants et raflant de nombreux rubans dans les compétitions régionales. Ce fut une échappatoire à la réalité cruelle de notre existence. À cette époque, mon père nous avait quittés pour retourner vivre en Espagne et ma mère n'avait pas assez d'argent pour faire vivre la famille.Quand je me retrouvais là-bas, je pouvais oublier les problèmes d'argent, de drogues, de violence qui assaillaient mon quotidien et qui était bien trop lourd sur les épaules d'une fillette de 9 ans. J'ai continué de monter à cheval de longues années, mais parallèlement, lorsque ce fut le moment pour moi de rentrer au lycée, ma mère n'avait plus assez d'argent pour payer une école privée et je dus retourner dans un établissement régulier. Au grand malheur de ma mère, mais à mon grand bonheur puisque je pouvais enfin côtoyer des gens qui me ressemblaient un peu plus. Malgré tout, pour ne pas décevoir ma mère je tâchai d'avoir de très bonnes notes et de bons commentaires de tous mes professeurs. L'échec n'était pas une option et tous s'attendaient à ce que je réussisse avec brio. La pression était très forte je le concède, mais décevoir la femme qui ce sacrifiait pour moi était inconcevable... Quand l'excellence n'est pas un choix, elle devient une prison bien solitaire...

J'ai rangé mes souliers d'enfants et ouvert mes yeux d'adultes sans vraiment prendre conscience. L'immeuble était déjà vieux à cette époque et mes souvenirs flous.
L'immeuble avait les mêmes odeurs, mais j'étais devenue une femme. Peut-être était-ce pourquoi je le voyais si différemment. Il eut un moment de ma vie où je compris que le joug de ma mère pesait beaucoup moins et que son influence avait disparue. Je traînais tard la nuit avec des copines, je buvais, faisais la fête et je vivais la vie d'une adolescente normale au grand désespoir de celle qui m'avait mise au monde. Heureusement, je maintenais mes notes et elle me laissait tranquille évitant toutes les guerres qui auraient pus compromettre mon avenir d'une quelconque manière, Je crois qu'à cette époque elle priait beaucoup et parfois même je l'entendais pleureur derrière sa porte close, mais à 16 ans on est beaucoup trop égoïste pour se rendre compte que c'est nous la raison de ces sanglots....

Chez moi, j'ai appris à être et non à subir, j'ai compris que jamais la vie ne serait douce avec les gens de mon ''espèce''. Ceux que les gens de bonnes familles appel la racaille...J'étais enfin bien parmi les filles de mon âge à flirter avec les garçons et rêver des grands magasins sans jamais pouvoir même y entrer, mais dans notre monde à nous, la misère guettait à chaque coin de rue. Combien de mes amies ont dû arrêter l'école parce qu'elles étaient enceintes ou alors leurs petits copains les entraînaient dans la rue à se prostituer pour un gramme de plus. Combien de mecs j'ai vu mourir pour une histoire de morceay de trottoir et combien de mère j'ai vu pleurer lorsqu'on venait chercher leurs fils pour le foutre en taule... C'est alors que j'ai compris que je ne le voulais pas....Je n'étais pas comme cela et on m'avait si souvent dit que je méritais mieux que je commençais même à le croire. Mon acharnement m'aura valu une bourse et voilà pourquoi je me retrouve ici. Le jour de la remise des diplômes ma mère pleurait de joie, je n'aurais pas pus la rendre plus fière. Bien sûr, elle aurait préférée me voir devenir médecin ou avocat et elle m'en fait souvent le reproche, mais je sais qu'au fond ce qui compte c'est mon bonheur. J'ai bien l'intention de finir l'école et de retourner en Espagne. Mon père est toujours là-bas et même si je lui en veux, il me manque. J'ai l'impression que je n'ai pas vraiment ma place ici et j'espère qu'en allant là-bas, je me sentirais enfin chez moi. C'est là-bas que toutes les femmes de ma famille ont élevés leurs enfants, qu'elles ont perdus leurs maris dans les bras d'une autre ou dans le creux d'un canon, qu'elles ont rêvé à une avenir meilleur pour les femmes qui suivirent...C'est dans ces rues qu'enfin je serais vraiment moi et en attendant, je construis mon avenir sur des ruines un peu fragiles, mais qui me supportent de leur mieux....

À la fin nous serons trois et même peut-être quatre, mais le temps sera un autre temps et ta main tiendra une autre main. À l'heure de la fin, le sable couvrira ma bouche béante et mon sourire d'ange. Le jour où plus rien ne m’abandonnera et où je serais heureuse sans toi ce sera le jour de la gloire et le jour du retour au pays dont le nom n'existe que dans mes songes les nuits de printemps.