Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle Lilou, mais vous pouvez me nommer Lilou. J’ai 20 ans, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Ryan Gosling, parce qu’il faut avouer qu’il est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à je ne sais plus quoi et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est validé par Yoyo Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que autre : Toujours Paige Fawcett pour vous servir..

Je ne suis pas un mec compliqué, je jure que c’est vrai. J’ai fait comme tous les autres en réalité, j’ai démarré ma vie dans les valseuses de mon père pour finalement sortir de ma mère. Faut pas se leurrer, on commence tous comme ça, en étant presque rien. Croyez-moi.

Enfin bon, le bambin que j’étais a fini par grandir. Surprenant ? Même pas, j’étais un petit con, et déjà à trois ans, j’échangeais mon gouter à l’école contre un baiser des petites filles qui gravitaient autour de moi. Je suis persuadé que même sans leur donner ma nourriture elles l’auraient fait, mais j’étais un gentleman, et toute chose à un prix, dans la vie.

Agé de six ans, ma vie a pris un nouveau tournant – Je fais des rimes, putain, je suis parfait – ce n’était pas un tournant gaie, loin de là, mes parents, on dira juste que mes parents ont été forcé de me quitter, c’est un chauffeur routier qui en a décidé, une nuit d’été quelque chose comme ça, il n’a pas vu le virage, ni la voiture qui se trouvait derrière. De ce fait, c’est ma grand-mère qui m’a élevé.

Je parle jamais de mes parents, pas parce que je me meurs de tristesse de ne pas avoir grandi avec eux, non, parce que je ne me souviens pas vraiment de comment ils étaient, et par respect pour eux, je préfère me taire plutôt que d’imaginer. Je sais que mes parents, c’était de bonnes personnes, ouais, les meilleures, il parait.

Ce qui est con dans tout ça, c'est que c'est arrivé pas proche de notre ville, un accident à Las Vegas ? Ok, ça peut arriver, quelque chose qui tourne mal, ou je ne sais pas quoi. Non, non, il a fallu que ça se passe en plein milieu du désert, le seul virage du désert mes parents sont morts dedans. Y a comme un côté comique là, je le ressens, mais personne n'en a jamais ris, parce que sinon, j'aurai frappé.

Donc voilà, j'étais mis dans un bus en direction de Providence, vous suivez ? C'est à partir de là quoi, que ma grand-mère m'a élevé. Je voulais pas être là, j'aimais bien les lumières de Vegas, il y a un truc d'attrayant à Vegas, et je crois que personne ne peux l'expliquer. Ce n'est pas l'argent, ni l'alcool, ni même les filles ... Ah si, en fait ça doit être un mélange de tout ça; Un jour, j'y retournerai, j'en suis convaincu, persuadé, et tout les synonyme de ces mots.

Mamie était là, pendant mon enfance, je veux dire, et je rendais sa vie un peu plus difficile chaque jour, elle disait me détester, mais j’savais bien qu’elle mentait. Elle disait aussi que j’étais un petit con, et là j’étais d’accord avec elle. Y a des fois, je ne sais même plus pourquoi, j’avais des soucis dans mon cerveau, je jouais à des jeux que même moi je ne comprends pas. Je posais des blocs de bétons sur les rails des voies ferrées, pour voir si ça allait le faire dérailler, le train s’entend. Faut préciser, c’était une ancienne voie ferrée, les trains qui y passaient c’était des trains de marchandises, pas remplie de passagers.

J’ai même tiré une balle dans la tête du canari de ma grand-mère, parce que je voulais tester, mon nouveau pistolet à bille qu’elle venait de m’acheter. Vous me croyez ou pas, mais le canari, il a survécu. Un putain de guerrier celui-là.

Le plus beau jour de ma vie ? Je ne sais plus vraiment, quand grand-mère a gagné à la loterie surement. Elle m’a offert un quad, bordel ce que je pouvais crâner avec ce truc. Toutes les filles voulaient monter dessus, juste pour pouvoir me serrer dans leur bras, j’en suis sûr et certain, de cela.

Hein ? Quoi ? – Je sais que c’est ce que vous vous dites en lisant, je suis trop puissant - Ouais, grand-mère a gagné à la loterie, et pas n’importe quel prix. Le gros lot, comme on dit. Les six numéros. Le jackpot. Tout quoi. On était riche, pas que nous étions pauvres avant cela, mais là, avec son compte en banque, notre avenir était assuré jusqu’à mes deux cents ans.

Durant cette période-là, je suis allée au lycée, en étant un cancre à moitié. J’vous jure, j’ai jamais redoublé. Et là, j’ai commencé réellement a devenir celui que je suis. Pas un tombeur, non, un manipulateur des sentiments, il faut croire. Ouais, je les avais toutes, ou presque, je m’amusais, m’éclatais. J’étais avec des filles qui tenaient à moi, je faisais semblant, tout en sachant très bien qu’au premier appel de mes potes pour aller faire le con vers ailleurs, j’irai sans même regardé le fille du moment, un passe-temps.

Je ne sais pas pourquoi j’ai choisi l’archéologie, parce que mamie adorait Indiana Jones surement. Mais ça je ne le précise jamais, j’ai pas envie d’en prendre plein la gueule et qu’on s’imagine que le petit Elly possède en fait un tas de sentiment. Un simple cœur, quoi.

J'ai continué les bêtises, durant mon dernier été en tant que simple lycéen, je les ais accumulées, sans jamais savoir quand m'arrêter. Aucune limite, aucune règle. Une bande de potes, des jolies filles et la vie parait vachement plus simple avec ça. Grand-mère riait, elle disait qu'un jour quelqu'un arriverait à me calmer : Quand tu seras marié, t'ouvrira moins ta bouche devant ta femme. Elle était bizarre, mémé, mais c'était la seule personne que j'avais, que j'étais sur de pouvoir garder.

Elle est décédée un mois avant mon entrée à l’université. Elle m’a tout légué, mais moi, encore aujourd’hui, je n’ose pas trop y toucher à cet argent qu’elle avait gagné. J’ai mal à la gorge quand je parle d’elle, alors je n’en parle jamais. Je me dis qu’elle était trop vieille, et que c’était la vie. Quand je pense que son foutu canari, lui, il est toujours en vie.