❝ Winning A Battle, Losing The War ( A bout de course ) ❞

Le soleil se lève. Adieu la fiesta du siècle. Connerie que voilà! Tout à déraillé, tout est parti en vrille. J'ai la tête dans le cul, j'ai trop bu. Boire, j'appelle pas ça boire, tu t'es saoulé, pour oublier. J'ai des hauts le cœur, je suis écœurée. Je vais y laisser la raison. En mon être sonne déjà la déraison. Parfois, les choix s'imposent de soi, même si on les choisit pas. Je marche, je suis lasse de tout, de tous. J'en ai assez. Voilà, un moteur, du bruit je vois la voiture s'arrêter à côté de moi. Pourquoi pas, au diable tout le reste. T'as fait un choix, je fais un choix, oui c'est ça. Pourquoi pas??

Je suis sur la route depuis quatre jours. C'est à peine si on se parle. Moi et un Kappa? Chercher l'erreur. Je fous quoi là?? Du shopping dans la ville qui ne dors pas. Et il me suit, sagement portant mes sacs comme si de rien n'était comme si c'était normal. Cela ne cadre pourtant pas. De Providence à New-York, la ville qui ne dort pas, remarque je ne dors pas non plus. Je ne dors plus. La vie est bizarre, la vérité est ailleurs, mais on m'a toujours dit n'avoue jamais rien, rien qui ne puisse te porter atteinte. Tout sonnerai presque faux dans ce tableau, vous ne trouvez pas? Desmond et moi, bien drôle de binôme. Pourtant c'est dans la voiture du beau blond que je suis là, lui jetant de temps à autre des œillades non trop insisté. Pas à l'aise vous penser? Faux, je suis à l'aise où que je sois. « Tu vas nous chercher un truc à manger ? Je continue à nous avancer. », Je fronce les sourcils, "ta boniche est habillée comme moi?" que je pense. Coincés dans les embouteillages, je n'y tiens plus. J'ai jamais aimé ça. Puis il l'a demandé gentiment dans le fond. Ma réplique restera dans ma bouche pour une fois. Je souris, oh un effort. Si tu veux, pars pas sans moi. Et si c'était le cas qu'en aurais-je à faire? Je me suis absentée quelques longues minutes. Quoi ça va peut-être le décoincer ce Kappa. Je reviens m'installer on a pas beaucoup avancé. Je lui passe son café, une boite de beignets bien trop gras pour moi. Beurk, j'en frémirai presque d'y penser. Merci je me contenterai de mon café. Je mange jamais beaucoup. J'sais que c'est une erreur.

Que lui a-t'-il prit? Pour m'inviter ainsi, moi? J'ai beau réfléchir, je n'y trouve aucun sens. J'ai beau retourner tout ça en tout sens, j'arrive pas à assembler ce putain de puzzle. On va s'y brûler les ailes, un ange déchu pactisant une fois encore avec le Diable. Je les ai depuis longtemps perdue mes putains d'ailes. J'ai plus de limites, plus de conscience. Oublier la cruche, à trop être pleine, elle a finit par voler en éclats. Fais chaud, fais trop chaud dans cette bagnole, c'est dingue. Et je viens de m'engager pour treize-heures qu'il me dit. Je soupire, faire le plein, ne rien oublier, tu m'as prise pour une blonde Desmond? Je n'oublie jamais rien... Jamais, j'aime ce mot! Regarde-moi pas comme ça. Ma langue passe sur ma lèvre, je le regarde, je le fixe, ma réplique me brûles les lèvres. J'ai rien oublié, je suis pas idiote même si c'est ce que vous pensez. Je me contient, j'en avais une plus percutante. J'ai pas envie de jouer. Je veux juste la paix, la sérénité, et c'est lui qui va me l'apporter à m'emmener loin très loin. Je viens près de lui et je lui pique sa bouteille, c'est qu'il ne me proposerai même pas l'ingrat.

Tu m'laisses le volant cette fois? Arrête de me regarder comme ça, tu cherches quoi, un truc qui ne cadre pas chez moi. C'est dingue, cette manière qu'il a de reluquer en pensant que je ne le voit pas, que je capte pas. Accepter, il ne devrait pas, je risquerai de nous planter dans le bas côté. Mais, il a déjà perdu la raison de toute façon. Preuve en est faite, il faut qu'il soit tombé sur la tête. Il ne fait pas bon être à mes côtés, c'est un coup à te damner dans ta propre assemblée. Personne ne voit rien. Seuls sur la route, tu peux dissiper tes doutes.

Svensson, Desmond. Tel était son nom. Je ne le connaissais pas réellement, tout en le connaissant déjà sur le bout des doigts. Je lui passai à côté sans accorder de regards. Un Kappa et une Iota ne doivent jamais se lier, mais ne faire que se toiser. Alors pourquoi, l'ai-je suivis cette fameuse matinée. Je ne saurai vous l'expliquer. J'ai fais un choix, j'assume toujours mes choix. Jusqu'à présent, je m'en suis toujours sentie bien. Il me répond, je le regarde, il se croit malin. Avec moi on ne joue pas, on essaie même pas, tu risquerai d'y laisser des plumes petit crétin. J'aime les crétins. Je vous le précise. Je souris, lèvres étirées mi-figue, mi-raisin. Ai-je bien entendu, non mais... Je n'y crois pas. Sa réputation l'a pourtant bien précédée, mais je n'ai pas de crainte. Je ne suis pas aussi facile que cela.

Mais oui c'est ça mon chou, c'est beau de rêver. Sa remarque glisse comme un train sur les rails de mon indifférence. De Iota ce qu'ils croient, il n'en est que bruits de couloirs. Nous avons des valeurs, même avec un côté séducteur. Notre présidente en est la seconde preuve, j'en suis surement la première. Nous laissons courir les bruits, même si parfois notre orgueil tendrait à vouloir leur démontrer tout le contraire. Je me suis doutée qu'il ne me passerait pas les clés. Prévisible à souhait, c'est un homme comme les autres, pas de doute. Je ne lui en ai pas collé une, droit dans sa face, simplement parce que j'en vois pas encore la nécessité. J'ai les reins plus solide que ça. Mon cul, mon dieu quelle poésie, que s'en est impressionnant. Ai-je vraiment le choix? Oui je l'ai, parce que je n'aurai pas peur un seul instant de me détourner et de rentrer à pieds. Je n'ai peur de rien, même pas du ridicule. Des années que je subis, les rumeurs, les "pensées" bien ou mal placées. Ce qu'il ne savent pas, c'est que je m'en fou. Pensez ce que diable vous voulez, tant que moi je reste lucide et je sais.

Je t'en prie, fais donc. Si la route seul te tente tant... Je le regarde, souris, m'en amuse même. En fait, je me dis que je l'aime bien finalement. Je n'ai jamais aimé les baratineurs, les hommes trop roucoulants, je ne sais pas d'où ça me vient, mais je pense toujours que trop de gentillesses serait mensonger. Je monte ou pas, après tout qu'est ce que je risque. Il démarrera et on reprendra le voyage. Je ne sais en fin de compte pas réellement où il me conduira. Directement en enfer? Allez savoir, mais qu'importe, je suis prête. Mais le voilà qui vient vers moi. mes yeux se posent sur lui. Il fait quoi? Il se tient devant moi, à juste un pas. Trop proche déjà. Il me dévore du regard, comment l'ignorer, c'est tellement visible. Que lui prend-t'-il? On le dirait comme suspendu à mes lèvres. Mais je ne détournerai pas les yeux, je ne suis pas faite dans ce bois-là. Je ne suis pas une diablesse, mais je ne suis pas une ingénue non plus. Je suis ce que je suis, voilà tout. Sa main s'avance vers moi, délicatement... Attention, tu vas te brûler si tu ne prends pas garde. Il remonte vers mon épaule. Il est sage... Mes yeux se posent deux secondes sur sa main, l'air de rien ce petit contact me fait étrangement frissonner. Reyne, c'est pas le moment de perdre la tête. Un coup de klaxon intempestif... Je me saisi, me ressaisit surtout. Je rêve, il me passe ses clés? Je souris, c'est pas malin, tu viens de signer quelque chose qui risquerai ... Non rien.

C'est ça prie dieu, tu risques d'en avoir besoin. Je choppe le trousseau de clé de ses mains. Il a cédé, plus de retour en arrière. Allez grimpe, avant que l'autre demeuré derrière ne nous claque dans les pattes. Que je dis en prenant la place du passage. Une fois la portière refermée derrière lui, je glisse la clé, change de vitesse et je démarre en trombe en faisant crisser les pneus pour le stresser un peu. Mon visage se penche, pour le regarder. Oui, la ceinture tu fais bien. Je laisse échapper un rire, aurait-il vraiment peur que je nous plante dans le décor. Je sais conduire, rassures-toi, je sais même très bien contrôler ce qui ne se dompte pas... Je lance un regard dans le rétroviseur, je sais que je roule trop vite. Mais j'aime ça la vitesse, l'enivrement que cela provoque. Tu ferais mieux d'aimer ça aussi. Il me regarde... Quoi? Quoi! Il faut que je ralentisse? Au fait, tu te décides à me dire où on va maintenant?