Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle abigail, mais vous pouvez me nommer abby. J’ai 17 ans, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter shanina shaik, parce qu’il faut avouer qu’elle est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à bazzart et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est Validé par Zo' Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que autre (si vous étiez sur l'ancien prov', révélez votre identité ici ).

“Je m'ennuie. Constamment blasée. Blasée, si jeune. C'est surement parce que j'ai l'impression d'avoir tout vu, tout connu. L'argent ne pas fait le bonheur, dit-on. C'est bien vrai. Fille de l'une des plus grosses fortunes du Liban. Héritière de cette même fortune, les études devraient être secondaires. Et bien non, c'est le seul lieu où je m'épanouie réellement, mais chut il ne faut pas le dire, ce n'est tellement pas glamour. Sous mes airs de fille indépendante, je ne suis qu'un vulgaire sous-fifre de mes parents. Ils décident tout pour moi. Ils ont décidé la sororité dans laquelle, j'allais rentrer, l'université et ils ont même failli choisir mes études. Assise en face de mon père qui ne m'a pas décroché un regard depuis le décollage. Il s'est contenté de jongler entre son ordi portable, son portable et ses dossiers. Je pourrais faire une crise devant lui, il ne broncherait pas. Quant à ma mère, elle est en visio-conférence depuis trente minutes avec une cliente londonienne. « Coucou, c'est Salomé. Vous savez votre unique fille que vous avez mis au monde et dont vous n'en n'avez rien à faire. Soit dit en passant, j'ai vraiment adoré nos petites vacances en famille au Brésil. Il faut dire que cette hotel et surtout ce magnifique restaurant où vous n’arrêtiez pas de textotez. Mon dieu, ce fut un plaisir. » dis-je en plaisantant. « Salomé, tu peux me passer le chargeur de mon portable. » me demande mon père comme si de rien n'était. Je me tourne et j'attrape le chargeur. Je ne suis pas à plaindre, je ne me considère pas comme une énième fille à papa qui est énervée parce que ses parents ne s'occupent pas d'elle. Bien au contraire, mes parents s'occupent un peu trop de moi, le problème, c'est qu'ils pensent savoir ce qui est bon pour moi. Mes études de sociologie m'ont permit de comprendre qu'étant donné que dans leurs travail respectifs, ils ont un poste à responsabilité et ou ils donnent des ordres, ils s'amusent à reproduire la même chose sur leur enfant. Le problème, c'est que je ne suis pas un simple employé, je suis leur fille. Merde.

Les heures d'avions défilent et l'ennui ne cesse de me gagner. Je finis par m'endormir en rêvant secrètement de ne plus jamais me réveiller. Plus de petit copain, les amis qui me restent ne sont pas réellement des amis, c'est le genre d'amitié superficielle où l'on s'entendent parce que devinez quoi, on a les même centre d’intérêt. Cependant, une amitié, c'est plus que ça. On apprend d'une amitié, on se nourrit des différences, des avis. Élevée à New York, dans l'upper east side, je dois dire que je n'ai rencontré que très peu d'amitié durables. Et c'est là, mon seul regret. Je devrais cesser de me lamenter sur cette petite vie dorée certes ennuyante, mais je remarque que je n'ai pas à me plaindre. Cependant, il m'arrive parfois de me demander si j'aurais été plus heureuse dans une famille quelque conque, sans tout cette argent et cette notoriété. Je ne le saurai jamais. En attendant, je m'amuse à decevoir mes parents parce que c'est l'unique chose qui les préoccupe. La réputation de la famille, Chehab.

« Tes années dans cette sororité seront les meilleurs. Essaye de te rapprocher de la présidente afin de garder des bons contacts. A défaut de l'être toi-même » m'annonce fièrement ma mère. Elle fut présidente. C'est l'archétype même de la femme du XXIème siècle qui a réussi. Un mari aisé, une fille, un travail haut placé. Les succès ont toujours accompagné la vie de ma mère. Je m'en veux presque de ruiner leur réputation à chacun de nos déplacements. Ce tableau est tellement idyllique. Je ne suis qu'une tâche indélébile qui même en grattant ne cesse de revenir. Too bad. « Je ne suis même pas encore accepté dans ta sororité ! » dis-je froidement.
Enfin bon, je n'ai jamais été tellement gentille avec mon entourage. Je suis un personnage assez complexe et lunatique. C'est pourquoi la plupart des gens ne m'aiment pas forcément. Et puis, de toute manière, je m'en fiche. Je pose ma tête contre la vitre en repensant à mes années au lycée où je jouissais d'une notoriété sans borgne, on m'aimait ou on ne m'aimait pas, mais on parlait de moi. Cette période est fini et c'est ce qui fait le plus mal. Je ne suis plus rien. Fini, l'époque où ma mère me traînait de brunch en brunch en compagnie de ses copines friquées de l'upper east side.

upper east side.
« Salomé ! » Le matin, la voix de ma mère est si agréable. En entendant sa voix, j'ai eu l'impression d'être dans un rêve puis progressivement sentant que la voix devint de plus en plus forte, je réalise que ce n'était pas le lapin rose de mes rêves qui hurlait mon prénom mais bel et bien ma mère. « Hmmm... » Ce fut les seuls mots que j'ai pu extirper. N'en demandez pas trop à Salomé, matin bonne heure. Les escarpins Louboutin résonnent sur le parquet de ma chambre. J'attrape mon cousin afin qu'il me serve de boule Quies. Peine perdue. Les bruits de ses talons sont de plus en plus perçant. Elle s'approche de la fenêtre et ouvre brutalement les rideaux de ma chambre. 18 ans et toujours réveillé par sa mère. « Wake up honey ! » Son bel accent britannique me réveille. J'ouvre fébrilement les yeux. « Maman ! Il est 10 heures, tu sais très bien que Lila et Diane sont toujours en retard ! Et puis, sérieux on a rendez-vous à midi quoi ! » Je tente de sortir mon corps du lit tant bien que mal. Et mon frère surgit dans ma chambre en criant mon nom. Qu'ont-ils tous à crier mon prénom ? Je ne lui réponds pas. Cela peut paraître méchant, mais putain qu'est ce que c'est chiant d'avoir un grand frère. Je la supplie de se taire en souhaitant son départ de la maison. Je hoche la tête positivement car j'ai tellement la flemme de parler. Et voilà que surgit mon père. C'est la réunion familiale dans la chambre de Salomé ou quoi ? J'ai envie de hurler. WTF ? Dix heures du matin, à demi réveillé et déjà une prise de tête matinale. J'ignore cette agitation. Je les regarde. Ma mère se regarde dans mon miroir, Mon frère s'admire et mon père prépare sa valise pour aller je ne sais où et je m'en fous pas mal. Je me lève et je disparais dans la salle de bain. Nous arrivons au restaurant.

Je m'abandonne dans une discussion courtoise avec Lila, la fille de l'amie de ma mère. Nous ne sommes pas réellement proches, mais nous nous apprécions et c'est le principal. Enfin... Nous n'étions pas proches, notre relation est bizarre. Pas vraiment connaissances, pas vraiment amies. Si nos mères n'étaient pas meilleures amies, nos chemins ne se seraient probablement pas croisés. Cependant, je l'apprécie. Elle n'est pas méchante, elle est simple et loin d'être l'une de ces pétasses new yorkaises qui courent les rues, comme moi. J'ai toujours été une salope avec elle au lycée. Et elle ne m'en veut pas, je trouve cela bizarre. La compagnie de Lila est assez agréable. Simple, discrète et elle ne se prend pas la tête. Ce sont des qualités que je loue. J'entends les rires de ma mère complété par ceux de la mère de Lila puis la sonnerie du Blackberry de ma mère interrompt tout. Je l'entends parler à mon père. Elle adopte une voix particulière lorsqu'elle s'exprime à mon père. Elle conclut par un réservé adieu « Je t'embrasse. » Mon téléphone sonne. C'est Louise, ma meilleure anemie. Une amie ennemie. Je quitte la table sous le regard énervé de ma mère qui me reprochera le soir d'être impolie. Who cares ? Je m'ennuie avec Lila, la douce. Je rentre chez moi.
« Viens ! » Je dis d'une voix pressante. « Déconnes pas Lou, viens ! » Je la force. Je sais qu'elle ne veut pas, mais je m'en fiche. Elle hésite. Je la connais par coeur, elle fait mine de ne pas vouloir, mais au fond d'elle, elle crève d'envie de venir. « Viens ! » repris-je. Elle m'énerve. Je raccroche sans dire un mot. Je balance mon portable contre le mur, il tombe, mais ne se casse pas. Je déteste quand elle ne m'écoute pas. Je ressemble à une enfant pourrie gâtée qui s'est vu refuser sa poupée. Lou, c'est un peu comme une mère faible qui cède à chacun de mes caprices. J'entends le vibreur. C'est bon, c'est elle. J'ai réussi mon coup. Je ramasse mon portable et j'ouvre le message. " J'arrive dans cinq minutes. " Je ne prends pas la peine de lui répondre. Elle sait où je me trouve si elle a besoin de moi. Je range mon portable. J'attrape un jean, un débardeur blanc et mon inséparable perfecto noir. J'enfile mes compensées et je sors de mon appartement. Perchée sur des talons de dix centimètres, je défile dans les rues de Paris afin de rejoindre l'appartement d'un ami : Peter. Le genre de mec détestable, cliché du fils à papa new yorkais. Devant la porte, Lou m'attend. Elle est plus rapide que moi. Un léger sourire s'affiche sur mon visage. J'espère secrètement qu'elle ne l'a pas vu. « Coucou ! » Je lui lance. Elle sourit et je la tire par la main. Nous nous glissons dans l'appartement. Je lui donne l'impression que je suis indispensable en réalité, c'est moi qui ai besoin d'elle. La porte s'ouvre et un tableau dégueulasse jaillit sous nos yeux. Des hommes,des femmes s'embrassent, fument, boivent, sniffent. Jeunesse foutue. J'ai l'habitude de ce genre de soirée et c'est ce que j'aime. En revanche, je ne pense pas que Lou apprécie ce genre de soirée. Ma mission lui faire apprécié. Je me tourne vers elle et je regarde son doux visage enfantin. Je ne devrais pas la sous estimée. Elle est bien plus imprévisible que ce que l'on croit et c'est cela que j'aime chez elle. Nous ressemblons à deux petites filles, mais en réalité nous sommes très imprévisible. J'attrape sa main et je lui souris, c'est un signe pour lui assurer que tout ira bien. Je la rassure comme un enfant. « Ready to go» Je lui susurre à l'oreille avec un regard maléfique. Je n'attends pas sa réponse et nous rentrons dans l'appartement.

Je sens un pied froid sur ma cuisse, je le regarde longuement sans avoir à qui il appartient. Je suis quasiment sure que c'est une fille à cause de son vernis Chanel 337 Noir Ceramic. Je les ai presque tous alors je les reconnais. Soudain, je me souviens que cette fille c'est bel et bien mon amie Béatrice. Je relève difficilement ma tête qui me fait souffrir. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé la nuit dernière. Mon dernier souvenir, c'est Béatrice et moi sur le palier prête à nous livrer dans cette jungle de toxico. Je balance son pied et je me relève. Je ramasse ma petite culotte. Va savoir quel conard ou conasse qui me la enlevé. Je prends un post-it, j'y glisse quelques mots pour Lou. Je suis rentré. Passe à la maison si tu veux. Elle ne passera pas. Je le sais. Lou et moi, on ressemble à un couple parfois. Cette situation ne nous gênes pas. J'attrape ma veste en cuir et je sors de l'appartement. Sur le passage, j'attrape une cigarette roulé délaissé. Le pauvre, il devait se sentir seul. Je l'allume et je sors. Lundi matin, 9h00. Merde. J'ai raté mon cours. J'ai la flemme de me rendre en cours, mais j'aime vraiment cette école et je n'ai pas envie de me faire virer comme à Londres. J'attrape le premier taxi et je pars.

Je repense à cette vie, et au final, je ne sais plus ce que j'aime.