Gabriel & Jamie

« A côté de ma pensée, la lumière se traîne comme un cul-de-jatte dans du goudron frais. »

J
Tililit, Tilililit. "Gabriel, c'est bon je les ai fait tes trente minutes de courses" Derrière moi, j'entends mon collègue de classe gémir et cracher ses poumons. Je roule des yeux, ralentit le pas "Je vais moins vite maintenant, continue à me suivre, il ne faut pas déjà t'arrêter, regarde les Iota dans les gradins, tu crois qu'elles vont baver sur un vieil abricot désseché ?". Je me retourne en courant en marche arrière pour faire face à Morgan. "Tu n'as jamais eu de filles comme celles là dans ton lit j'imagine ?" "... Dans mes rêves, si" "Y a un début à tout, et puis je t'assure que la plupart ne sont pas si bonnes que ça. Mais si tu cours aussi vite que moi, tu les impressionneras peut être qui sait ?" Je me retourne une nouvelle fois, pour refaire face à la piste. Je rigole en silence du petit être flageolant essayant de me suivre, il va surement s'évanouir avant que l'on n'ai fait plus de quarante minutes. Je ne sais pourquoi, il m'a demandé ce matin s'il pouvait venir courir avec moi. Etonnant de la part du souffre douleur sur lequel je calme mes nerfs quand je me lève du mauvais pied. Robuste le man pour oser vouloir côtoyer son cauchemar. J'avais apprécié le culot et donc accepter sa requête. L'Alpha présent également dans ma classe m'avait demander de me justifier. Je lui avais simplement répondu que ce serait toujours avantageux pour moi de courir à côté d'un tel laideron. Au moins, je m'attirais les regards des filles présentes. D'ailleurs, je préférais ne pas leur adresser de regard, même discrètement, elles sauraient alors que je leur porte de l'intérêt. Règle n°2 : Les femmes sont souvent attirées par les hommes indifférents à elles. Et puis les Iota étaient une importante source de distraction pour moi, car cela me reposait de jouer à l'indifférent. Elles venaient d'elles mêmes à moi, attirer par un je ne sais quoi, peut être cette vilaine réputation qui me présentait comme l'un des plus gros salauds de Brown. Voilà que je n'étais là que depuis un an et j'avais déjà réussi à me faire connaître d'une bonne partie du campus à cause de mes nombreuses frasques. Pas que ça me dérange ou me fascine, la notoriété n'était pas quelque chose que j'affectionnais particulièrement. Bien sur,faisant parti des Alpha, je me devais de défendre ma confrérie et de revendiquer mes droits et ceux de mes frères, mais d'un point de vue personnel, il m'était beaucoup plus facile d'approcher mes proies lorsqu'elle ne me connaissait pas d'avance, à cause de cette vilaine image qui me collait à la peau. La notion de mauvais garçon attire deux genres de filles : La trop sure d'elle, qui se met dans la tête qu'elle pourrait me faire tomber amoureux d'elle où alors la délurée, qui me draguerait de façon indirecte tout en se montrant réticente à toute avance, afin de tester son pouvoir de séduction sur les hommes. Ces deux cas étaient malheureusement très fréquents du côté de la gente féminine, et le deuxième surtout de celui des Iota présentes dans les gradins. Un sourire apparut sur mon visage. Je me plains des Iota mais je sais au fond de moi même que ce sont les filles insupportables comme elles qui m'attirent le plus, le genre de gonzesse que tu sais pertinemment qu'elle sera un bon coup au lit et qu'elle réussira à te faire rire de par ses niaiseries. Donc, double amusement.

*Bruit de Vomissement* Hein, qu'est ce qui se passe ? Je sors de mes pensées, une odeur des plus immondes me soulève le coeur. Je clignote des yeux et m'arrête de courir. Loin derrière moi, Morgan est accroupi au sol, et semble régurgiter tout son petit déjeuner. Mes pieds me commandent de recommencer à courir, de me supplier de ne pas avoir à supporter une telle situation comme celle là. Je réfléchis encore quelques instants, et recommence finalement à courir. Il se débrouillera tout seul. Il n'a pas besoin de moi à lui foutre des doigts pour qu'il sorte tout ce qu'il a dans l'estomac. Enfin seul, je peux accélérer le mouvement. Les muscles de mes jambes se contractent et mon rythme cardiaque commence à monter. Le rythme imposé par Morgan ne m'avait pas pousser au bout de mes limites. C'était comme si je courrais pour rien. A présent, je ressentais le vent me soulever le cuir chevelu et mes jambes battre l'air à travers de grandes enjambées. Déjà j'arrive au point de chute de Morgan, je ne m'arrête pas pour autant à son approche. Coup de sifflet. Deux coups de sifflet. Je daigne enfin regarder vers le bord de la piste ou gît Morgan adossé contre un poteau. "Monsieur Stuart, ce jeune homme prétend que vous êtes le responsable de cette dégradation du terrain..." Haussement de sourcils. Ah, malin petit Morgan, mais tu ne paies rien pour attendre, ce n'est pas en te cachant derrière un agent d'entretien du complexe sportif préoccupé par sa verdure que je ne te ferais pas payer de m'utiliser. "En effet, il courrait avec moi, mais ce n'est certainement pas à ma vue qu'il a pu dégobiller, je n'ai pas l'habitude de provoquer des vomissements dû à ma simple présence" "Rigolez, Stuart, Rigolez, vous me revaudrez ça, et vous aussi Mr Hokins, je devais repasser un petit coup sur la pelouse de toute façon." Je regardais le vieil homme partir vers un petit cabanon derrière les gradins. Chercher un matériel de nettoyage sans doute. Je retournais la tête vers Morgan. Celui-ci tentait tant bien que mal de se relever en me jetant des regards furtifs. Je n'avais rien à lui dire et il le savait. Je ne ressentais même pas le besoin de l'humilier plus, il l'avait déjà assez fait de lui même, pas besoin de moi pour envenimer les choses, quoi qu'il l'aurait mérité. Je me retournais et avançait vers les gradins. J'enjambais la barrière et m'asseyait sur la première rangée. Je ne fis pas attention aux commentaires des Iotas derrière moi, elles n'existaient plus. Je m'allongeais sur le banc et ferma les yeux afin de me concentrer sur quelque chose qui me ferait oublier l'odeur persistante dans mes sinus. A quelques pas de là, j'entendis les pas de Morgan sur le gravier s'éloigner. Au moins, il avait comprit qu'il ne valait mieux pas rester trop longtemps dans les parages. Savourant ma petite pause, je ne pus que m'empêcher de grogner quand j'entendis des pas se rapprocher de moi, des pas agiles et presque silencieux.

Gabriel & Jamie

« A côté de ma pensée, la lumière se traîne comme un cul-de-jatte dans du goudron frais. »

J
Allongé sur mon banc, je ne ressentais aucune fatigue ni aucun tiraillement dans mon corps. Les entrainements journaliers faisaient leurs effets, je pouvais courir sur une bonne distance sans me fatiguer. Mais ce matin n'avait pas été un si bon entrainement. Je n'avais pas démarré sur un bon rythme et mon arrivée avait été plus rapide que prévu. Je n'avais couru au total que quarante minutes. Ce qui n'étais pas suffisant, je n'avait même pas couru assez longtemps pour que mon organisme picore dans les graisses. J'étais très focalisé sur mon apparence physique depuis quelques années, et bien depuis que j'étais parti de chez mes parents à vrai dire. Je ne sais pas ce qui a bien pu me prendre, le fait de grandir sans doute. Mais j'avais aussi en tête que mes héros avaient toujours été des hommes possédant une très forte carrure et au physique plutôt imposant. J'avais bien fait du rugby tout le temps de mon adolescence dans l'espoir de devenir une de ces armoires à glace, mais rien n'y fit, le problème était de famille. C'est ainsi que j'étais devenu dépendant au sport en tout genre, et lorsque je ne faisais pas un bon entrainement, cela pouvait me taper sur le système tout au long de la journée, où en tout cas, jusqu'au prochain entrainement. Je bombais le torse dans l'espoir que mes muscles répondent. Soulagé qu'un minimum de réaction se fasse sentir, je replongeais dans mes pensées. Il faudrait que je recontacte Madsen un de ces jours, notre dernier entrainement ensemble remontait à plus de trois jours, et je n'avais pas envie de devenir irrégulier, il me fallait ma dose pour me redonner entière confiance en moi. Bien que à la base, je n'en ai pas vraiment besoin, je restais toujours arrogant lorsque mon moral était des plus bas, ce qui restait tout de même très rare. Car à Brown, on a rarement le temps de s'ennuyer, pour ma part en tout cas, il me restait encore de nombreuses choses à explorer, choses ai-je dit, hum je pense qu'il serait temps de donner un autre nom à cet attribut féminin. Je souriais machinalement, laissant les rayons du soleil me réchauffait la nuque.

Les minutes s'écoulèrent. D'ici, je n'entendais que les respirations saccadés des coureurs qui passaient à grande vitesse devant les gradins, et puis, moins important, les petits commérages des Iota assises un peu plus haut. J'adorais ces filles pour leurs physique de sirènes échouées dans une université, et leur entrain à donner le meilleur d'elles-mêmes au lit, mais à part ça, il ne leur avait jamais trouvé de quelconque attrait psychologique, elles restaient cruches. Cela ne me dérangeait pas, mais seulement quand c'était par petite dose, et surtout, SURTOUT lorsque la Iota était seule. En groupe, ce n'était qu'un groupe de vautours qui fonce sur le premier rongeur mignon qui s'approcherait de trop près. Mais lorsque la Iota était seule, le jeu de séduction commençait à devenir divertissant, et j'en finissais même par oublier leur simplicité d'esprit. D'ailleurs, c'était plus facile de les attirer dans ses filets, au contraire de certaines filles Sigma, le genre de filles pour qui il faut se pavaner des jours durant avant qu'elle ne daigne accepter les avances. Mais le jeu en valait souvent la chandelle.

Merde, j'avais moins chaud d'un coup, comme si le soleil s'était déja fait rattraper par un nuage, mais ce n'était pas possible, le ciel était dégagé depuis le petit matin. J'ouvris et plissa les yeux. Une femme se tenait devant moi, me faisant de l'ombre pendant mon bain de soleil. « Stuart ! Tu veux pas enlever ton tee-shirt histoire que je matte tes beaux abdominaux ? » C'était si gentiment demandé, cela ne pouvait venir que d'une Iota. Je finis pas ouvrir complètement les yeux pour observer mon admiratrice. Ah merde. C'était cette cinglée qui n'arrêtait pas d'essayer de m'amadouer et de me faire rappeler une nuit de sexe dont je n'avais aucun souvenir. Je l'observais de bas en haut. Pas tous les saints Alpha ayant existé avant moi, qu'est ce qu'elle était belle. Elle était pourtant des plus naturelles, dans sa légère tenue de sport et son visage dénué de maquillage. Je l'avoue, je n'acceptais de l'écouter à chaque fois que pour avoir le plaisir de me délecter de son corps. Et j'y prenais encore plus de plaisir lorsque je lui résistais et qu'elle commençait à en venir à certains détails pour me prouver l'authenticité de son récit. Le problème était que de la nuit donc elle me parlait, je ne me souvenais que de la partie ou un mec m'avait violemment cogné le crâne contre un poteau. 15 points de suture. Autant dire que cela avait été une belle amnésie. Alors la brunette pouvait bien dire tout ce qu'elle voudrait, Je ne pourrais jamais pleinement la croire, où alors il lui faudrait encore user longtemps de ses charmes. Un sourire coquin s'afficha sur mes lèvres tout pendant que je me redressais en position assise pour mieux dévorer des yeux la Iota. "Je n'ai pas souvenir de t'avoir fait partager l'un de ces moments ou je me mets à moitié nu, à moins que tu aies l'habitude de m'espionner dans les douches, comme une bonne et respectable Iota, qu'en penses tu Sade... Sanders c'est ça ?" J'attendais une certaine vague de protestation de la part de la jeune femme. Mais en attendant, je pouvais bien lui donner ce qu'elle voulait. "De toute façon, et ça tombe bien, je commençais à avoir chaud" Je me mis à rire gravement tout en enlevant mon t shirt encore légèrement trempé de sueur. Mes cheveux étaient maintenant dans un tel désordre que je n'osais imaginer la tête que je pouvais bien avoir. Oh tant pis, les femmes aiment toujours l'aspect sauvage que peut prendre un homme. Je balançais mon t shirt délicatement vers la brunette. "Tiens, prends le, je te donne l'autorisation de l'utiliser comme doudou pendant tes nuits de solitudes".