Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle Eya, mais vous pouvez me nommer Phantasmagoria ou Phanphan. J’ai plus que20 ans, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Ash Stymest, parce qu’il faut avouer qu’il est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à Barcelona sur GH lors de la commande de design pour Providence et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est Validé par Zo' Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que que ce forum est une tuerie et que les admins gèrent <3.

“ Comme tout le monde j’ai des parents. Mais j’n’ai jamais connu ma mère et pour être sincère, j’n’ai pas cherché à le faire. J’ai été élevé par deux hommes, mes deux pères que j’aime et respecte plus que tout au monde. Ils ont décidé à avoir un enfant et vu que l’adoption n’était pas encore tolérée au République Tchèque, ils ont payé une mère porteuse pour me supporter dans ses entrailles durant 9 mois. C’est sans aucune surprise qu’elle a disparu après avoir endossé la grande somme d’argent payée par mes géniteurs. Pour moi, ce sont eux ma seule famille et malgré le fait que mes petits camarades à l’école avaient une mère et que j’en avais pas, j’en posais pas la question, l’attention qu’ils me portaient, me dissuader de jouer les curieux.
Aussi étonnant que ça puisse être, enfant j’étais le genre effacé. Toujours caché derrière un gros cartable à éviter la foudre des plus gabarits. J’évitais le grand maximum de me montrer. Je préférais de loin jouer les invisibles et à espérer en secret devenir aussi fort que ces fouteurs de merde. Contrairement à mon père biologique, J’ai toujours été physiquement faible avec une musculature osseuse et la peau diaphane presque cadavérique. Je dois sûrement ressembler à ma génitrice vu que je n’ai pas hérité la corpulence résistante de mon père. Malgré leur efforts et les allés retours chez le nutritionniste, mon corps restait toujours aussi maigre, chétif et cela me dégoutait.

Le jour de mes quinze ans, mon autre père a été muté en Californie. La nouvelle ne m’a pas enchanté au contraire, j’ai été révolté à l’idée de partir dans un pays étranger, d’exercer une langue étrangère et commencer toute une vie qui sonnait totalement inconnue. Mes crises de lamentation ont duré quelques mois, j’ai arrêté de bouder dans mon coin quand l’idée immanente qu’on ne reviendra pas à la maison se forgea enfin dans mon esprit. Néanmoins, je ne suis pas arrivé à me retrouver dans ce bout de pays et mes efforts incessants de me bâtir une nouvelle personnalité résistante n’ont abouti à rien. Mes parents n’ont pas arrêté de parler de la vie incommensurablement magnifique qui nous attend, des amis que je me ferai, du rêve américain qui sera mien … Foutaise, malgré le changement radical qu’avait pris ma vie, j’n’ai pas évolué d’un iota.



Il m’a fallut deux ans pour commencer à accepter ma nouvelle vie sous l’enchantement presque énervant de mes deux pères. Cette nouvelle attitude a été déclenchée grâce à la métamorphose insoupçonnée qu’avait pris mon corps et mon mental. Une métamorphose dans le vrai sens du terme. J’ai pris pas mal de centimètre, ma voix est devenue plus grave mais j’ai gardé une texture pâle et imberbe sur tout le corps. Le garçon lâche que j’ai été céda sa place à quelqu’un de plus confiant. J’avoue que cette nouvelle personnalité a vu le jour lentement et en majeure partie grâce à la boxe que j’ai commencé à exercer depuis un an. Je découvrais les capacités enfouies de mon corps et dont j’ignorais. Je m’entrainais après l’école, les week end, dès qu’j’avais du temps libre. Je préférais de loin bâtir un corps digne de mes espérances que draguer ou me faire draguer. Mes efforts donnaient naissance à des muscles loin d’être saillants à faire pâlir Hercule et compagnie mais ils étaient tout de même visibles et mes parents me complimentaient ma nouvelle stature. C’est au fur et à mesure de cette nouvelle confiance que j’ai commencé à sortir, à apprendre à connaitre la Californie et surtout ses petites et petits habitants. J’étais comme un animal indomptable dans une grande ville, enfin dépourvu de ses chaines. Les complexes qui me pourrissaient l’existence faisaient partie du passé. Le nouveau Yohann n’avait peur de rien, capable de faire la fête jusqu’au petit matin. J’avais comme une double facette ; la première représentait un jeune homme heureux, studieux que j’affichais face à mes parents et l’autre constituait un homme qui s’imposait aucune limite, ne disait jamais non pour une partie d’amusement qui durait, pour la plus part du temps, jusqu’au petit matin une fois sorti de la maison familiale.

Ce rythme de vie dura presque deux ans, partagé entre les études que je décrochais avec brio et ma petite bande que j’ai formée avec des mecs plus âgés que moi. Je voyais la vie autrement avec eux, libéré de toutes mes retenues. J’ai fumé mon premier pétard avec eux, j’ai fait mes plus grosses expériences avec eux. Je n’oublierai jamais nos soirées au bord de la plage à nous bourrer la gueule avec des jolies bimbos sous les bras qu’on oubliait le visage le lendemain. La gueule de bois, les lèvres pâteuses et les rires incontrôlables qui nous berçaient me rendait euphorique et c’est sans surprise qu’on a décidé de faire le tour de la Californie à mes dix huit ans. Je pense que c’est l’expérience la plus enrichissante que j’ai pu vivre. Je suis parti à l’aventure avec le strict minimum, un sac à dos sur le dos, un appareil photo et un bon livre de Nietzsche emprunté à mon deuxième père.

On a passé tout l’été d’un bus à un autre, d’un bar miteux à un autre bien pire. C’est à cette période que j’me suis offert la majeure partie de mes tatouages. Chaque dessin représente une expérience empruntée à jamais sur ma chair. Ces différents symboles constituent ma vie antérieure et celle que j’ai choisi de mener. J’ai choisi d’être un leader, un homme digne de ce nom, joueur à mes heures, croquant la vie à pleine dent. A chaque moment de blues, il suffit que je contemple mes tatouages, que je regarde les bêtises qu’on a faites et qui défilent sur ces pellicules, pour que la bonne humeur me revienne. Fraiche, forte, me poussant des ailes au dos.
J’ai appris à être indépendant lors de ce voyage, de survivre avec quelques sous, de manger à ma faim et de garder le sourire jusqu’aux dents. J’ai aussi appris à cacher mes sentiments, d’être indifférent aux attachements des autres à mon égard. Mais j’ai surtout appris que la vie pouvait être cruelle au moment où s’y attend le moins.
Lors de mon retour à la maison, j’ai eu le plus grand choc de ma vie. Quelque chose avait frappé ma famille sans que j’m’en rende compte. Mon deuxième père a été malade depuis notre nouvelle vie jusqu’à ce que la mort l’emporte quand j’suis parti aux vacances. Je n’ai rien vu, rien. J’étais trop emporté par l’ivresse de la ville, de la voix de débauche que j’avais empruntée. Je n’ai pas remarqué qu’il agonisait à petit feu alors que je respirais enfin le bonheur.

Contrairement à mon père, j’ne me suis pas effondré. Je suis resté de marbre, l’indifférence imprimait mon visage mais la culpabilité me rangeait de l’intérieur. Je regrettais les moments passés loin de lui, à mentir pour vivre ma vie comme je l’entendais. J’avais l’impression d’avoir raté une grande partie de leur existence et je voulais me rattraper.
De jour au lendemain, j’ai délaissé mes amis pour étudier. J’n’avais qu’un seul objectif ; étudier la philosophie, la matière préférée de mon père et qui est devenue la mienne. Mes résultats étaient forts élevés, me permettant de choisir l’école que je voulais et sans beaucoup d’hésitation, j’ai choisi Brown, là où il a fait ses études. Je voulais le rendre fier de moi, qu’il ne regrette pas son choix d’avoir un fils comme moi.

Le début de ma première année se passait tranquillement mais ma nature rebelle reprit le dessus. Ma réputation de bâtard sans cœur me précédait et cela grâce à quelques langues de vipère bien trop chétives pour croire en mes promesses.
Je me suis fait une place dans la cours des grands et cela n’est pas prêt de changer durant mes années d’études à Brown.
Le rêve américain comme il le disait … Je suis enfin prêt à l’honorer.