Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle margot, mais vous pouvez me nommer cassie. J’ai dix-sept ans, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter alexandra chando, parce qu’il faut avouer qu’elle est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à bazzart le grand manitou et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est validé par riley Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que mon dieu, ce forum a l'air juste awesomazing..

Mon cœur battait à cent à l'heure, alors que je déposai mes bagages au sol de l'aéroport JFK. J'avais encore les mains moites. Sûrement la culpabilité et l'inconscience qui glissaient sur mes doigts. C'était un acte fou, je le savais. Ce n'était absolument pas ce qu'on attendait de moi, la fuite. J'avais toujours joué le jeu, obéi et tenu ma réputation. Je n'étais pas au bout de mes peines, et je le savais : on ne me laisserait pas filer comme ça, c'était trop facile. Cette affaire allait sans doute s'ébruiter bien plus vite que je ne l'imaginais. La fuite d'une princesse, c'est toujours un fait divers qui passionne les foules. Je me demandais ce qu'en penseraient les monégasques. Serais-je une traître, un modèle, la princesse qui accueille la compassion du peuple ? Je n'avais pensé à rien, lorsque j'avais envoyé tous mes bagages dans le coffre de la mini-cooper que j'avais reçue pour mon anniversaire. Je n'avais pas réfléchi à la réaction que tous pouvaient avoir. Tout ce à quoi j'avais pensé, c'était blesser mon père, l'empêcher de faire de moi un pantin pour réparer ses erreurs. Désormais, il était trop tard pour éviter des dommages collatéraux. J'avais fait mon choix et je devais l'assumer, quand bien même la terre entière me maudirait.
J'étais une princesse. Toutes les petites filles en rêvent, et moi-même, je l'avais fait, avant de découvrir que le rêve se rapprochait beaucoup de la réalité. Pendant des années, j'avais fait de mon doudou cette énorme licorne qui m'avait été offerte à ma naissance. A cette époque, j'étais encore destinée à une vie de dur labeur, destinée à être une inconnue parmi tant d'autres. Mais le destin en avait voulu autrement, et sur ce coup, j'avais eu beaucoup de chance. Cinq ans tout juste après ma naissance, mon existence fut révélée au monde entier par un tabloïd français, qui fit de mon histoire sa page de couverture. Le scandale ne mit pas beaucoup de temps à s'ébruiter, et à Monaco, le peuple n'osa même pas croire à ce qui se passait. Il faut dire que mon père avait tout du prince parfait. Il était l'héritier du trône, et n'avait jamais fait un pas de travers. Des études brillantes, une femme avec laquelle il était marié depuis plus de quinze ans, quatre autres enfants exemplaires, plein de bonnes manières.. Personne n'aurait pu imaginer ce qui se passait réellement, sous les costumes et cérémonies officielles. En réalité, il était un homme capricieux, complètement effrayé à l'idée que le scandale de ses infidélités soit un jour étalé au grand jour. Il était évident pour tous les domestiques qu'il avait plus d'un enfant bâtard sur la planète, mais le secret avait toujours été bien gardé. Sa femme elle-même était au courant, mais un accord tacite faisait qu'elle se taisait, et gardait par la même occasion ses privilèges. Tout le monde s'est offusqué de découvrir que ce roi en qui tout le monde avait confiance avait succombé aux charmes d'une américaine, secrétaire du château. Tous les micro-trottoirs faits par la télévision témoignaient de la surprise des monégasques, mais aussi étrange que cela puisse paraître, aucun ne jeta la pierre au prince. Il était trop apprécié pour ses actions, sa personnalité inspirait nombre d'entre eux et, jamais, il n'auraient pu imaginer le futur sans lui sur le trône. Lorsqu'il a reconnu la paternité, l'opinion a accepté, doucement, comme si le scandale n'était pas si énorme, comme si au final, c'était le lot de chaque pays, royaume ou principauté. J'avoue qu'aujourd'hui, quand je me replonge dans les journaux de l'époque, j'ai du mal à imaginer que cette histoire se soit calmée si vite. Ma mère et moi sommes donc venues habiter au château, avions même nos appartements privés, et il y avait si peu de choses à faire dans cette grande bâtisse, que je refaisais une visite complète du château tous les jours. La vie de château est bien souvent stéréotypée. Beaucoup ont l'image du dressing géant, des pantoufles de verre, et des domestiques qui apportent des cocktails au bord de la piscine. Je ne peux dire qu'ils ont tort, puisqu'en grandissant, j'ai eu accès à bon nombre de ces petits privilèges, mais les gens ne se rendent pas compte combien on est coupé du monde, combien le temps est long. Pendant les longues années de mon enfance, j'ai gratté les feuilles d'or sur les chaises de style classique, j'ai sauté dans la cendre des cheminées, ai coiffé ma poupée.. Mais n'ai jamais eu l'occasion de faire de la danse avec d'autres petites filles, ou de jouer aux jeux vidéos. Enfin, mon enfance a été sans encombres, je dois l'avouer. J'ai vécu quelques effervescences au château lors d'événements importants, mais rien de plus. J'étais aimée de tout cœur par ma mère, pour qui j'étais un don du ciel. Oui, c'est vrai, après tout je lui avais offert la vie de château, involontairement, mais elle m'aimait quand même, j'étais sa petite fille, sa petite princesse. Mon père venait me voir de temps en temps, mais il n'était pas souvent là. Entre voyages officiels et réceptions, il avait peu de temps pour moi, et il me préférait ses quatre premiers enfants, sûrement parce qu'ils avaient une meilleure image que moi, l'intrus, le scandale sur pattes. Il passait la majeure partie de son temps à la maison avec Arthur, l’aîné de la fratrie, héritier du trône. Les gens s'appliquaient à en faire un homme, même s'il était encore jeune. Je le voyais souvent traîner les pattes derrière des gens importants qui lui imposaient des tas d'activités censées le forger. C'était dans ces moments là que je réalisais la chance que j'avais d'être une fille, et une bâtarde en plus de ça. Ma position, après tout, me permettait de ne pas être totalement parfaite, car pour tout le monde, j'étais imparfaite de nature. Soit plus accessible, plus semblable au peuple. Je n'ai pas tout de suite compris cet engouement que les monégasques ont eu pour mon personnage, j'étais beaucoup trop jeune. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, je suis devenue plus populaire dans les sondages que mes demi-frères et sœurs.

Jusqu'à l'âge de onze ans, on m'a confié à une préceptrice qui venait tous les jours. Mes parents avaient appelé ça l'école, mais j'étais contre cette appellation. Dés mes huit ans j'avais trouvé le mot exact pour qualifier ces heures de travail : torture. Ma préceptrice était une femme réputée pour sa sévérité et son professionnalisme, je la voyais plutôt comme une vieille fille aigrie et repoussante. Je vis mon entrée au collège comme un nouveau souffle. Mon père s'était longtemps opposé au fait que je côtoie les jeunes monégasques. Il pensait que mon statut ferait de moi une fille solitaire et rejetée. Il faut croire qu'il se trompait, puisqu'à mon arrivée, ça a été tout le contraire. Les gens affluaient vers moi tels des morceaux de fer attirés par un aimant. Au château beaucoup ont été surpris de cette soudaine popularité. Beaucoup avaient toujours cru, comme mon père, que mon statut d'enfant plus ou moins « bâtarde » repousserait les gens et ferait de moi une outsider. J'étais une fille ouverte, curieuse, qui avait une terrible envie de connaître le monde, d'avoir des amies, comme dans les livres que je lisais depuis toute petite, que j'avalais littéralement. Mais bien vite, je me suis rendue compte que les gens se foutait de qui j'étais réellement, ils ne voyaient que leur intérêt. Rosie n'existait pas, mais la princesse de Monaco, si. Tous étaient faux : dans leurs paroles, leurs gestes, leurs questions et leurs attentions. Tous voulaient du prestige, tous voulaient se faire mousser. J'ai renvoyé bien vite la plupart d'entre eux de manière assez violente, même si on m'avait conseillé de faire profil bas. Mais on ne peut renier sa nature, et mon caractère rancunier et colérique a pris le dessus. J'ai fais mes quelques années de collège entourées de personnes qui ne m'aimaient pas tellement, mais avec qui je restais parce qu'ils m'étaient utiles pour rattraper les cours ou pour papoter. Je n'avais rien d'autre en commun avec eux que les cours, et ça me rendait malade. Je me sentais utilisée, comme une marionnette. J'ai su que je ne pourrais pas faire confiance aux gens, et qu'à partir de cette déduction, je ne devais faire confiance qu'à moi-même. J'étais une très bonne élève, et ma mère expliquait cela par le fait que c'était mon seul échappatoire face à cette vie de princesse terriblement oppressante.


Je suis rentrée au lycée la tête haute. Cela faisait des années que j'étais un électron libre, cela ne me dérangeait pas d'être toute seule, pas le moins du monde. Je l'avais toujours été, et ma meilleure partenaire d'exposés, c'était moi. Beaucoup de mes camarades du collège me suivirent, mais j'eus la jolie surprise de voir que beaucoup de français traversaient la frontière pour venir tous les jours dans la grande école monégasque.. Le premier jour, je me suis assise à côté d'un garçon qui semblait aussi solitaire que moi, par pur hasard, parce que c'était la seule place qu'il restait. Son regard ténébreux se posa sur moi quelques minutes après la sonnerie du début des cours, et aussi étrange que cela puisse paraître, il semblait ignorer totalement qui j'étais. Alors j'ai pris mon courage à deux mains, me disant que peut-être, j'avais la chance de me faire un vrai ami tant qu'il ne saurait pas qui j'étais. Je me suis présentée, en donnant seulement mon prénom. Son hésitation me fit peur, mais il finit par me répondre qu'il s'appelait Mathieu. Il venait tout droit des États-Unis, de New-York. Son père était américain, sa mère monégasque. Je me souviens avoir été complètement subjuguée par son comportement. Il ne me lançait pas de regards plein d'admiration ou de mépris, il n'était pas cynique, il était juste gentil. Il était juste le genre d'ami dont j'avais toujours rêvé et je me promis de garder le secret de mon statut aussi longtemps que possible, bien que je sache que ce serait un travail difficile. C'est comme ça que tout a commencé. J'ai réussi à lui cacher qui j'étais pendant un bon mois, un labs de temps dans lequel nous nous sommes beaucoup attachés l'un à l'autre, amicalement parlant, mais dés que le professeur d'histoire décida de faire l'appel en cours d'histoire, à la mi-octobre, il comprit. Dés ce moment, j'ai tenté de l'éviter, de le fuir, certaine qu'il tenterait de me garder près de lui uniquement par fierté. C'était arrivé tant de fois. Des garçons avaient même tenté de me séduire pour devenir « the official boyfriend ». Maxthieu n'a pas compris pourquoi je m'étais éloignée, et exaspéré de voir que j'évitais la discussion, il a laissé tomber. Je peux dire que ça m'a fait un grand vide. J'avais pu avoir quelqu'un à mes côtés pendant quelques jours, quelqu'un en qui j'avais pu avoir confiance, et j'y avais pris goût. C'était ma faute s'il avait baissé les bras, et je le savais. Je fuyais les gens, c'était quelque chose de naturel chez moi. C'était une habitude que j'avais prise à force de voir les hypocrites et les cons. Mais au bout de deux mois, j'ai commencé à vraiment regretter ce que j'avais fait, parce que Mathieu n'était pas un con. J'avais le secret espoir que, peut-être, il était le vrai ami que j'avais toujours cherché, et que pour une fois, mon statut ne se mettrait pas en travers du chemin. Je suis donc allée le voir chez lui pour me faire pardonner, à la plus grande stupéfaction de ses parents. J'ai eu du mal à lui expliquer, mais au bout de deux heures de discussion à cœur ouvert, il a compris. C'est là qu'il a murmuré qu'il serait mon meilleur ami, pour toujours, qu'il n'hésiterait pas à m'engueuler quand il le faudrait, et qu'il se foutait que je sois la princesse d'un royaume de 30 000 habitants. Plutôt magique, d'entendre ça. Il est devenu mon acolyte, et une mini-star nationale par la même occasion, les tabloïds relatant nos sorties entre amis à longueur de temps. Mais je m'en fichais plus que tout au monde, car le soutien qu'il m'apportait était bien plus important que tout ce qui faisait ma vie à ce moment-là.

Le jour de mes dix-huit ans, mon père me convoqua dans son « bureau officiel » de toute urgence, alors que j'étais partie en week-end en Angleterre avec la famille de Mathieu pour un tour dans un parc d'attraction. Furax, j'ai sauté dans le premier avion en maudissant mon géniteur, qui passait son temps depuis quelques années à déjouer tous mes plans d'évasion pour des vacances. Je suis entrée dans son bureau épuisée, rincée, en croisant les bras de colère. Mes yeux parlaient d'eux-même, [i]bordel qu'est-ce que tu veux[/]. Mais l'émotion que je vis dans ses yeux était à mille lieues de celle que je lui connaissais. Il avait l'air complètement perdu, presque honteux, et mis quelques longues secondes avant de relever les yeux vers moi. « Rosie. Tu es grande maintenant. Il est temps que tu changes le regard des gens, que.. tu remettes l'honneur de notre famille au goût du jour. Je sais que tu as une vie, et que tu n'as pas envie qu'on te l'arrache en plein vol, mais crois-moi, ce que je fais, je le fais pour ton bien. Tu sais que les gens t'aiment beaucoup. On parle de toi comme d'un icône mode, un modèle pour toutes les jeunes filles du pays. Cela fait plusieurs semaines que mes conseillers me rappellent qu'il est temps qu'on te présente quelqu'un. J'ai essayé de repousser l'échéance, mais je ne peux pas le faire éternellement. » a-t-il dit. Je n'ai pas capté tout de suite de quoi il voulait me parler, mais ça n'annonçait rien de bon. « Ma fille, depuis tes onze ans, nous avons conclu avec la famille Saint-Antonin que tu épouserais leur fils, Charles. » Mes yeux sortis de leurs orbites, je l'ai regardé, abasourdie, puis lui ai ri au nez, pensant qu'il ne s'agissait que d'une grosse blague pourrie comme il aimait les faire. « Nous ne pouvons pas l'empêcher, dés l'an prochain tu devras préparer ton mariage. Nous en avons besoin. En ce moment, avec tous les scandales qui éclatent sur notre famille, nous nous devons de mettre en avant un événement qui renoue avec les traditions. Tu es parfaite pour le rôle. Les gens t'aiment, et en plus, cela gommerait définitivement le fait que tu ne sois pas une Grimaldi à part entière, si je puis dire ». « C'est une blague ? » fis-je, pensant encore qu'il se foutait de moi. Il m'a regardée, désappointé. « Papa, nous ne sommes plus au dix-neuvième siècle, merde. » « Ne sois pas vulgaire. ». « Tu le sais aussi bien que moi. C'est complètement dépassé ces histoires de mariage arrangés. Papa j'ai dix-huit ans, tu crois quoi ? Que j'ai envie d'avoir des enfants, que j'ai envie d'avoir une maison, de faire le ménage, d'entretenir un homme pour qui je ne serais qu'un amusement ? Mais vous êtes complètement malades ! Franchement, tu ne peux que me faire marcher. Et puis dans le genre salaud, Charles est pas mal du tout. » ai-je dit, déversant ma colère, bien que cela ne serve à rien. « Je ne peux pas t'aider, Rosie. J'ai beau être prince de Monaco, je n'ai pas toutes les commandes. Même en ce qui concerne ma famille. » Les yeux exorbités, encore sous le choc, j'ai claqué la porte, filant dans mes appartements. J'avais déjà rencontré Charles Saint-Antonin. Il était la parfaite illustration de tout ce que j'avais toujours détesté. Toujours.

J'avais mis à peine quelques jours à prendre ma décision. C'était une chose à laquelle j'avais pensé sans penser qu'un jour je la mettrais à exécution : partir. Je ne voulais pas d'un mariage, d'une vie pleine de réceptions et de gens faux qui vous sourient. Je voulais encore vivre, apprendre, apprécier, aimer. Je voulais aimer plus que tout, et je ne voulais pas qu'on me prive de cela. C'était sûrement la chose qui me poussait à partir. Je me suis donc mise à faire mes bagages, la porte de ma chambre verrouillée. Je me foutais du nombre de valises que j'allais faire, j'allais laisser presque tout derrière moi. Alors que je finissais de remplir une valise de chaussures, on frappa à ma porte. Par habitude, j'ai crié « Je ne suis pas là. ». Mais lorsque j'ai entendu la voix qui se leva de derrière la porte, mon cœur se serra. « Ne fais pas ça Rose » a dit Mathieu. Pendant quelques secondes, j'ai fermé les yeux très fort, comme pour me persuader que j'allais être capable de le faire. Je lui ai ouvert la porte, nous sommes restés quelques minutes l'un face à l'autre, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Je me suis finalement retournée, puis ai continué mes valises. Il a tout regardé en silence, immobile dans l'encadrement de la porte. Lorsque j'ai tout bouclé, je me suis dirigée vers le pas de la porte, les valises roulant derrière moi. Il n'y avait presque personne au château, personne n'allait me voir partir, si ce n'était lui. « T'as pas le droit de me faire ça. T'as pas le droit. » m'a-t-il dit. Mes épaules se sont affaissées et ma gorge s'est serrée. « Je n'ai pas le choix, et tu le sais bien. De toute façon, que je reste ici ou que je parte ce sera pareil pour nous. Si je suis mariée, on pourra même plus se voir. C'est déjà arrivé que les gardes te mettent dehors, ce sera deux fois pire. » Il a baissé les yeux, acquiesçant. « Je sais. Mais.. ». Je lui ai souri, puis retenant mes larmes en regardant au plafond, j'ai continué « De toute façon, Marie prendra bien soin de toi. Sa présence comblera la mienne, j'en suis sûre. » Il m'a regardée avec de grands yeux offusqués. Marie était sa petite amie depuis un an, et ils semblaient filer le parfait amour. Je n'allais pas grandement lui manquer, il passait déjà la majorité de son temps avec elle en me laissant de côté. « Laisse moi passer maintenant. » ai-je ordonné, la voix chevrotante. Il s'est poussé, et m'a laissé passer, pour que j'aille jusqu'à l'ascenseur. J'ai posé toutes mes valises à l'intérieur, et alors que je m'apprêtais à y rentrer moi aussi, je me suis retournée, et lui ai sauté dans les bras, les larmes brouillant ma vue. « Tu vas me manquer » ai-je murmuré à son oreille. Je lui ai embrassé la joue, suis rentrée dans l'ascenseur et les portes se sont refermées, tout doucement. J'ai mémorisé son visage.
Les mains tremblantes, je défis mes valises et rangeai mes nombreux vêtements dans la grande armoire qui avait été mise à ma disposition dans ma chambre universitaire. Personne ne me dérangeait pour l'instant, et je comptais faire en sorte que ça dure. Ici, à Brown, j'étais une inconnue. Certains me reconnaîtraient peut-être, mais tant pis. De toute façon, je savais que mon père ne mettrait pas beaucoup de temps à me retrouver. Tout ce que j'espérais, c'était qu'il laisse tomber. Enfin, je rêvais un peu trop, je suppose.