• Une rencontre, un mariage et une naissance •
Mon grand-père paternel était sénateur par le passé et sa femme quant à elle était maire de sa ville natale. Sa femme n'était pas la mère de mon père, mais sa belle-mère. Une femme vénale et qui ne s'était mariée avec mon grand-père que par intérêt. Mon père ne la supportait pas et c'était réciproque. Fou amoureux d'elle, mon grand-père avait accepté par amour d'envoyer mon père en pensionnat à l'autre bout du pays, ce qui a profondément blessé mon père à l'époque. Lui en voulant de l'avoir ainsi abandonné, mon père, sachant que son paternel voulait que ce dernier devienne lui-même sénateur quand il serait en âge de le devenir, avait alors tout fait pour discréditer celui-ci et avait choisi de suivre des études à l'opposé de celles que mon grand-père avait choisi pour lui. Bien sûr qu'il voulait devenir sénateur, mais pas tant que son père était encore en vie ça c'était certain, il ne voulait pas lui faire ce plaisir. A l'âge de seize ans, il a rencontré une jeune femme qui fut son unique amour. Elle, étudiante en droit et très proches de ses parents, voulait devenir avocate comme sa mère ou alors juge comme son père. Très famille, elle ne comprenait pas que mon père puisse avoir tiré un trait sur son père et s'évertuait tant bien que mal de réconcilier mon père et mon grand-père. C'est après le décès de la femme de ce dernier, que mon père et le sien ont finalement pu se réconcilier et même si papa en voulait encore à son père de l'avoir abandonné au profit de sa défunte femme, il avait rayé de sa tête l'idée de ne devenir sénateur que lorsque son père serait mort. En parallèle de cette reconversion professionnelle et de cette réconciliation, mon père et ma père ont fini par se marier et c'est deux ans après leur union que j'ai vu le jour dans la ville du Massachusetts.

• Une enfance pas comme les autres •
Mon enfance était très différente de la votre. Et pour cause, à chaque fois que je sortais avec mes parents des tonnes de journalistes et de photographes nous mitraillaient avec leur flashs et leur tonnes de questions plus ou moins indiscrètes. Depuis toute petite j'ai appris à me tenir correctement et à ne pas attirer l'attention de cette horde de curieux, ceci afin de ne pas discréditer mon père dans son rôle de sénateur. Côté scolarité, j'allais dans une école privée, mais je rentrai chez moi tous les soirs. Ce n'était pas mes parents qui venaient me chercher, mais un chauffeur et deux gardes du corps payés par mon père pour assurer ma protection. Inutile de vous dire qu'avec tous ce dispositif, je n'avais pas envie de sortit trop souvent de chez moi. M'exposer et exposer ma richesse aux yeux des autres ne me plaisait pas. Oui j'étais une gosse de riche et je ne portais que des fringues de marque, mais non je n'aimais pas étaler ma richesse devant tout le monde. A contrario de certains gosses de riches, moi je n'étais pas l'une de ces filles qui prenaient tout le monde de haut et qui rabaissaient sans cesse les personnes qui n'avaient pas les mêmes moyens que moi. Évidemment cette richesse n'avait pas que des inconvénients, ce serait mentir que de dire que je n'aimais pas être issue d'une famille de riches. Tout ce que je voulais, je l'obtenais et ceci sans même avoir à faire des caprices. Je ne manquais de rien et je n'allais certainement pas m'en plaindre. Cela aurait été abusé de ma part de le faire alors que d'autres personnes vivait des fins mois extrêmement difficile de leur côté.

• Un accident est si vite arrivé... •
Quand j'étais plus jeune j'adorai jouer au tennis. Je faisais même des compétitions et je rêvais plus tard de devenir joueuse professionnelle. Malheureusement, à l'âge de dix ans j'ai eu un accident et à la suite de ce dernier j'ai appris que plus jamais je ne pourrais jouer au tennis de ma vie. Enfin, pas professionnellement en tout cas. Lors de cet accident, j'ai aussi perdu ma mère. Que s'était-il passé ? Maman et moi nous étions entrain de rentrer de chez ses parents, alors que mon père était en séminaire dans le Wisconsin et le chauffeur de notre voiture ayant fait un malaise nous avons percuté un camion de plein fouet. Pourquoi j'ai réussi à m'en sortir vivante et pas elle ? Ce fut la première question que j'ai posé en me réveillant dans ma chambre d'hôpital, après que mon père m'ait annoncé le décès de maman. C'est le destin qui veut ça, m'avait alors répondu mon père. Après cet accident j'ai dû réapprendre à vivre sans ma mère et sans l'usage de mes jambes. Selon les médecins, je ne serai pas handicapée à vie, mais pour l'heure tant que je n'avais pas fini de grandir, ils ne pouvaient pas m'opérer. Ainsi j'ai dû vivre pendant six ans dans ce fauteuil que j'ai haïs pendant des mois, avant de comprendre que dans mon malheur, moi j'étais encore en vie. Papa me répétant sans cesse pendant cette période que maman n'aurait pas aimé me voir baisser les bras.

• Une opération pour une nouvelle vie •
C'est à l'âge de seize ans que mon père m'a annoncé qu'il avait rencontré un grand médecin, qui lui avait dit qu'il était prêt à m'opérer pour me rendre l'usage de mes jambes et que même si je n'avais pas fini ma croissance, cette opération n'aurait aucune conséquence sur celle-ci et sur ma santé. Et pour cause, en six ans, ils avaient fait pas mal de progrès en médecine, mais ce médecin était aussi l'un des meilleurs médecins connu dans le monde entier pour je ne sais plus quel acte qu'il avait réussi à faire alors que d'autres médecin avait échoué où lui avait réussi des années auparavant. Je m'étais faite à ma condition d'handicapée, mais il fallait bien avouer que j'avais envie de marcher à nouveau, comme mes amis. C'est donc sans hésitation que j'avais dis à mon père que j'étais partante pour cette opération. J'étais sereine vis à vis de cette opération. Sans doute parce que je savais que celle-ci me donnerait de nouveau l'occasion d'être une adolescente comme une autre. De plus, dès l'usage de mes jambes retrouvées je n'aurai plus besoin d'être assistée et ça, j'en rêvais depuis des années. Passer de l'indépendance à la dépendance cela avait été un vrai cauchemar pour moi. C'est le 20 avril 2008 que j'ai été opérée et que j'ai enfin pu retrouver ma liberté. Inutile de dire qu'après une bonne rééducation d'un an, j'étais de nouveau la jeune fille que j'étais avant mon accident. Enfin en apparence, parce qu'à l'intérieur de moi, quelque chose s'était brisée. Ma mère était morte et ça personne ne pourrait rien y faire. Elle me manquait et à papa aussi, même s'il ne me le disait pas de vive voix. Chaque soir depuis le drame, je l'entendais le soir s'enfermer dans son bureau et pleurer. N'allez pas croire que pendant ces sept dernières années, j'avais laissé tomber mes études. Non bien au contraire. J'avais continué d'aller au lycée en parallèle de mes soins et de ma rééducation et c'est tout naturellement que grâce à mes résultats, et aussi grâce à mon père sans le savoir, j'ai été acceptée à Brown. Une université se situant à Providence dans l’État du Rhode Island, à l'âge de dix neuf ans.

• Brown : L'université que tout le monde veut intégrer ! •
C'est durant ma première année d'étude à Brown que j'ai compris que mon père m'avait pistonné. Comment ? En entendant une conversation entre le doyen et mon père justement. Apparemment ces deux là se connaissaient depuis des années et c'est donc tout naturellement qu'il avait demandé à son ami de m'accepter dans son université. Autant vous dire qu'après avoir apprit cela j'en ai voulu à mon père et je ne me suis pas privée de le lui dire, une fois rentrée chez moi pour le week-end, que j'étais déçu par le peu de confiance que mon père m'accordait. Ne comprenant pas à quoi je faisais référence, je lui fis part de ma découvert. Jamais je ne lui pardonnerai d'avoir fait cela et il le savait. Néanmoins, je pris sur moi pour ne pas déshonorer mon père, malgré la colère que je ressentais envers lui après cela. Évidemment le fait que j'ai été pistonnée n'était pas passé inaperçu à l'université, mais heureusement cette histoire c'était tassée avec le temps et voyant de quoi j'étais capable, les étudiants qui me reprochaient d'être pistonnée quelques mois plus tôt étaient ensuite devenus mes amis. Enfin la plupart, pas tous. Heureusement, cette nouvelle n'avait pas éloignée ma meilleure amie de moi pour autant. Ma meilleure amie, c'est Chloé, nous nous sommes rencontrées pendant la semaine du rush des lambdas lors de notre première année et nous avons de suite accrochée toutes les deux. Depuis nous sommes devenues inséparables et nous partageons la même chambre dans le pavillon de notre confrérie. Cette première année terminée, j'avais décidé de passer mes vacances non loin de l'université, dans un camp de vacances, avec mes amis. C'est durant celles-ci, peu avant ma rentrée en deuxième année que j'ai fais plus ample connaissance avec Taylor. Peu à peu, des sentiments réciproques ont fait leur apparition et nous sommes sortis ensemble. Très amoureux l'un de l'autre, j'ai pourtant rompu avec lui quelques semaines plus tard sans lui donner d'explications, après avoir eut une conversation avec son ex petite amie. Bien sûr au départ je me méfiais de ce que cette fille me racontait au sujet de mon petit ami, mais au fil de la conversation, elle avait réussi à me convaincre que ce garçon n'était pas celui que je croyais qu'il était. C'est pourquoi, j'avais rompu. Parce que j'étais persuadée qu'il m'avait menti sur pas mal de trucs. Et les mensonges, je détestais ça. Encore une fois, heureusement que ma meilleure amie était là pour me soutenir et m'aider à surmonter cette épreuve. Et puis ce n'était pas tout, les cours reprenant sous peu, j'avais profité de ma rupture pour aller tous les jours à la bibliothèque et étudier, essayant ainsi d'oublier la douleur que je ressentais en moi depuis que j'avais quitté Taylor... Arriverai-je à l'oublier un jour ? Ça, seul l'avenir finirait par nous le dire. En attendant, je fais tout pour ne pas le croiser et avoir à m'expliquer sur la raison de notre rupture.