Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque enseignant pour surveiller quelconque signe de stress trop intense, de dépression ou encore d'envie suicidaire. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical et je suis surtout là pour vous aider.

Je m’appelle Poupine, mais vous pouvez me nommer Poupinette. J’ai 20, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Jennifer Lopez, parce qu’il faut avouer qu’elle est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à Oulaaaaa et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est validé par riley Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que Les hommes c'est comme les baguettes de pain, j'en mange le bout et laisse le reste aux autres.

La vie a commencé, une nuit d’été, un quinze aout, ce qui lui valut ces prénoms. Maria, parce que le quinze aout en Espagne, on loue la vierge pour qu’elle nous donne ce qui nous manque le plus, l’espérance, Esperanza. Née dans une famille très conservatrice, au début, elle y était à sa place parce qu’elle ne comprenait pas, ce qu’il se passait autour d’elle, l’Eglise, les promesses de mariage, les femmes soumises à des hommes bien trop dangereux pour elle. Quand son père a battu sa mère la première fois ? C’était parce qu’elle voulait se faire avorter, de leur second enfant, évidemment qu’elle ne l’a pas fait, dans un monde comme le leur, les femmes ne touchent pas à leurs futurs enfants. Esperanza a donc eu deux frères et sœurs, qui ont fait comme elle quand leur temps est venu.

Fait comme elle, d’accord, mais fait quoi, en réalité ? Repousser les limites, dire adieu à une vie qui fonçait vers le merdique. Esperanza s’est enfuie de chez elle à l’âge de quinze ans, elle venait de rencontrer un homme plus vieux, qui lui promettait la Lune, et à la lune, elle y a cru. Elle l’aurait suivi jusqu’au bout de monde, ce sauveur de quinze ans son ainé. Ils se cachaient, mentaient, ils n’étaient pas ensemble, il ne faisait que l’aider. Ils sont parti de Madrid ensemble, ils ont passé un an à faire le tour du monde, avant de s’arrêter dans le monde magique des états unis. Lorsqu’elle a eu dix-sept ans, il l’a quitté, il n’y a pas vraiment d’explication, après plus de deux ans de relation, il est juste parti. Elle ne lui en veut pas, non, loin de là, même, grâce à lui elle avait trouvé le courage de changer de vie, alors elle n’a aucune rancune envers lui.

Elle a parcouru les Etats unis, un an de plus, voir le monde, c’était ça son ambition en réalité. Enchainer les petits boulots, serveuse, femme de ménage, manger quand son porte-monnaie lui accordait et rire autant qu’elle le pouvait. De toutes les situations. Pendant cette année-là ? Elle a vécu, bon dieu, ce qu’elle a vécu. Elle a dansé dans des clubs de striptease, elle est tombée enceinte d’un homme qu’elle ne connaissait pratiquement pas, elle a avorté, elle a décidé de porter tout et n’importe quoi comme vêtement, elle a fait ce qu’elle voulait de sa vie, sans se soucier de ce que le monde entier penserait d’elle. Bien sûr qu’on a dit d’elle qu’elle était une salope, une femme qu’il ne fallait pas fréquenter parce que trop facile. Mais de toute façon, ces langues de vipères là ? Elles n’avaient pas trop le temps de s’attarder sur son cas, Esperanza ? Elle ne se posait jamais assez longtemps, mais les esprits des hommes mariés, reste les plus marqués, ça vous pouvez en être persuadé.

C’est à dix-huit ans qu’elle a décidé de se calmer, enfin, en quelque sorte quoi. Une amie à elle, Queenie, quarante ans, divorcée, deux enfants, et des ongles beaucoup plus longs que la moyenne, lui a dit : Tu sais, petite, dans la vie on n’a rien sans rien. Elle n’avait pas bien compris la signification de cela, sur le coup, mais elle a fait tous les papiers qu’il fallait pour reprendre ses études. Elle est donc entrée à la faculté en passant un an de plus à tester ses aptitudes à y aller. La fac s’est passée comme le reste de sa vie, en coup de vent, coup de cul, et coup de bol. A la fin, elle a été diplômée, mais ce n’est pas pour autant qu’elle est devenue professeur de suite après. Non, elle a préféré profiter un peu plus de ce que la vie pouvait lui offrir.

Elle s’est mariée, une fois, pas par amour, juste pour voir ce que ça faisait. Elle avait mis une belle robe, avait coiffé ses cheveux, elle a dit oui, à celui qu’elle avait choisi, et puis, en riant, elle s’est enfuit de la cérémonie. Elle a tourné encore quelques temps, enchainant les cours à domicile, d’espagnol et d’autres choses, il faut l’avouer. Et elle est enfin arrivée à Providence, après tout son périple, ses aventures d’un soir et ses envies de toute une vie. Prête à commencer quelque chose de nouveau, jusqu’à ce qu’elle soit de nouveau lassée.