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Sujet: Quand nos pas nous ramènent à ça. (Lennel) Lun 30 Juil - 13:26
Chat timide fait souris effrontée. (proverbe irlandais)
Une journée, encore une comme tant d'autres. Les jours passent et ne se ressemblent pas. Parfois, si. Parfois, les journées ont un vague goût amer de routine. Chez moi, ils sont coutumiers, les jours de routines. Parfois, je me dis que je ne sais pas vivre, que je ne profite pas assez. J'essaie d'améliorer ce quotidien, de changer les choses. De vivre tout simplement, au lieu de me contenter de continuer ma route. J'ai des amis ici, un entourage croissant de jours en jours. Je me suis fait une petite place. Le mal du pays me travaille encore parfois. En quatre ans passés ici, je n'ai pas pris la peine d'y retourner une seule fois. Pas même en vacances. James lui y est allé, il m'a rapporté que mes parents étaient vraiment déçus que je ne sois pas venue. J'ai besoin de changement, de faire peau neuve. De laisser éclore celle qui se tapit au fond de moi. Celle qui s'est trop longtemps effacée, restant terrée dans un endormissement sans nom.
Aujourd'hui, adieu le portable, adieu le matériel. Je n'ai rien emporté. Pas même un ami. J'ai envie de rester un peu seule. De me ressourcer. Quoi de mieux que l'océan devant vos yeux pour se sentir libre, libre de toutes contraintes. Libre d'être comme vous le voulez, sans complexes. Le port est l'endroit qui me rappelle le plus ma chère Irlande. C'est un endroit où je me sens toujours bien. Mon rêve, j'aimerai faire un tour du monde embarquée sur un bateau, un voilier, n'avoir aucune attache nulle part. Un désir d'évasion. Mes pas m'ont conduite ici, à regarder le grand large. La brise est fraîche sur mon visage. Je respire à plein poumons. Je me sens tellement bien. Je suis euphorique et je souris. Je souris seule, pas besoin de regards sur moi. Je suis bien, je suis moi. Rien ne peut venir obscurcir ma journée. Du moins c'est ce que je crois. Je suis tellement naïve parfois... Mes yeux qui restent obstinément braqués à l'horizon finissent par se détourner de ma contemplation. Je me retourne et je scrute les gens qui passent. Ils voguent à leurs occupations, chacun d'entre nous fait ça. La vie est si commune parfois.
C'est là que mon regard se bloque sur une silhouette. Elle m'est légèrement familière. C'est le monsieur trop cavalier de l'autre jour. Je l'ai fuis. Je fuis toujours ce genre d'homme. Le genre a être trop direct avec les filles. Combien y avait-il de chance pour que je tombe ici sur lui, aujourd'hui. Une sur mille. Mais j'ai droit à cet chance. Enfin, chance c'est un bien grand mot quand vous préférez éviter une personne. Je détourne le regard. Je pense qu'il n'a pas du me voir. Je l'espère surtout. Oui, en plus pourquoi me verrait-il moi parmi tout ces gens. Je fais l'innocente comme si je ne l'avais pas aperçu. J'attends qu'il passe tout bonnement son chemin. Ni plus ni moins... Je fais mine de rien. C'est dingue, j'en suis toujours là. A me retrancher, alors que je pourrais changer. Que je pourrais être la Sara d'avant. Mais non, c'est plus fort que moi, je n'y arrive toujours pas. On dirait bien que je suis têtue. Je n'arrive même pas à me raisonner moi-même. C'est pathétique, je le sais.
« Lennel E. Grant »
~ Dépot de candidature : 27/05/2012 ~ Bavardages : 90
ID Card MOI, MA VIE, MES ENVIES: NIVEAU SCOLAIRE: (80/100) APPRÉCIATION DES ÉLÈVES: (16/20)
Sujet: Re: Quand nos pas nous ramènent à ça. (Lennel) Lun 6 Aoû - 10:13
Clope en bouche, je marche au rythme d'une musique que j'ai en tête. La chanson est là grâce à mon iPod, hein, je ne suis pas encore assez fou pour imaginer moi même une mélodie qui défilerait dans mon esprit. J'sais pas trop où je vais, j'imagine toutes les possibilités. J'entrevois le port, me demande un instant pourquoi je ne me suis jamais acheté de bateau, avec tout l'argent que j'ai, je le pourrai. C'est a se demander à quoi il me sert, ce pognon. La vérité c'est que ce n'est pas le mien, et que je le rendrai tout entier si ma vie pouvait retrouver sa normalité. Celle où je passais mon temps à emmerder le monde, mais surtout à emmerder mémé.
Je tire une dernière barre sur ma cigarette avant de la jeter n'importe où, l'envie en tête d'en fumer une autre, déjà. J'sais pas ce que j'ai, j'aime pas me sentir comme ça. J'éteins mon iPod, l'accusant de ne plus me passer les bonnes chansons, les bons refrains, les bons couplets, tout pour me rappeler que malgré toute ma volonté, je l'ai perdu avant même de le comprendre vraiment. Je ne saurai dire si mon escapade avec Heather a un rapport avec ma baisse de moral, je ne sais pas, je crois que la seule justification possible c'est qu'on ne peut pas être toujours en pleine forme n'est ce pas ?
Je secoue le visage, plutôt heureux d'être loin du campus pour que personne ne me croise comme cela, il ne manquerait plus que le futur Kappa que je suis sois trouvé à déprimer. Même si évidemment, déprimer est un grand mot, c'est juste que je ne suis pas dans mon assiette, on va dire. Je sors mon paquet de cigarette, remarquant qu'il suffit que je pense à l'université pour croiser quelqu'un qui en fait parti. Sara, Lambda Thêta Phi, qui m'a déjà repoussé. Ouais, comme si son CV ne se résumait qu'à cela. Elle me haïra avant de se rendre compte que j'aurai pu être finalement rien qu'un mec bien.
Sans le calculer, le paquet toujours à la main, ma future clope en bouche, je m'approche d'elle, pas parce que je veux l'emmerder, non, parce que je crois que la solitude, c'est souvent mieux à deux. J'dis pas que j'ai changé, qu'elle va connaitre tous mes secrets, j'n'ai pas non plus le cerveau atrophié, mais j'sais pas si elle est là et que moi aussi, c'est peut être un signe, qui sait. Enfin, dans tous les cas :
- Tu veux une clope ?
Oui, je sais, les Lambdas sont parfaites en tout points, j'ai bien révisé mes leçons, t'en fais pas, je ne suis pas simplement un con.
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« Invité »
Sujet: Re: Quand nos pas nous ramènent à ça. (Lennel) Mar 7 Aoû - 18:32
J'ai les deux bras appuyés sur la rambarde du ponton. Les yeux rivés sur l'horizon. Je sais que je fais preuve de déraison. J'attends qu'il passe son chemin. Tout simplement. C'est comme ça que ça doit se passer. J'entends dune voix. Tu veux une clope? Mes yeux se ferme, je me mords la lèvre inférieure. Je ne reconnais pas la voix, mais quelque chose en moi me dit que c'est lui. Pas un total inconnu. Pourtant, je ne suis sûre de rien. Donc, je me retourne lentement, en priant intérieurement qu'il ai passé son chemin, tout simplement. Mes yeux se pose sur un visage. Le sien. En fait, je ne connais même pas son prénom. Je l'ai su, mais je ne l'ai pas retenue. La dernière fois qu'on s'est vu, j'ai tourné les talons dès qu'il est entré en action. Le gars qui se servent à grand coup de plan drague, j'ai du mal. Je préfère éviter. En même temps, je ne cherche pas à être le coup d'un soir d'un mec, ni un plan cul, encore moins un trophée. Je ne cherche même pas d'histoire tout court. Pas pour le moment. Je n'ai pas envie de m'encombrer de ces choses-là dans ma vie. Puis en cherchant à s'attacher à quelqu'un, on prend le risque de se voir blessée un jour ou l'autre. C'est la vie, ça. Je ne cherche pas ça. Il faut d'abord que je règle d'autre chose dans ma vie. Comme cette peur incontrôlée "du monde" des endroit trop remplis. Les crises d'angoisse. La peur de voir se reproduire une catastrophe. Il fait que j'enterre toutes les choses qui m'ont marquées.
Je ne sais pas quoi faire, à la base je le fuis. Je le regarde et étrangement, il ne me paraît pas pareil. Il ne me semble même plus autant incommodant. Je fronce les sourcils, doucement pas trop. De toute manière, il ne me regarde pas. Il regarde la mer. Que faire, l'ignorer... Non c'est pas très sympa. Je me décide. C'est sympa, mais je ne fume pas. Non c'est un vice que je n'ai pas. Je ne fume pas. Je bois parfois, mais j'essaie d'éviter. Il ne m'en faut pas beaucoup, pour ne plus savoir où je suis et ce que je fais. Je tâtonne, je ne sais pas quoi lui dire d'autre. Amorcer une conversation, ce n'est pas mon fort. Il faut pourtant que j'ajoute quelque chose, n'importe quoi. Que je sorte de ce mutisme. J'ai tellement l'air d'une quiche parfois à force de craindre tout comme ça. Réveilles-toi Sara, que je pense tout bas. M'ouvrir au monde, aux autres. Il serait peut-être grand temps maintenant.
Tu devrais essayer d'arrêter. Tu bousilles tes poumons avec ça. Bingo, c'est top comme remarque. Voilà que je joue la moralisatrice. Sans doute à cause de mon job à l'hôpital. Voir des cancers en phase terminale, ça n'a jamais rien de très réjouissant. Aux urgences, on voit tellement de chose, tellement de malheur. Quand un patient échappe à son médecin, l'annonce aux familles. On a besoin de laisser une certaine barrière au boulot, histoire de ne pas se laisser submerger le soir quand on rentre crevée d'une garde de plus de vingt-quatre heures par exemple. Je n'en suis pas encore à bosser autant de temps. Mais ça va venir, un jour ou l'autre. En attendant associer stage et études, ce n'est pas de tout repos non plus. Je pose encore mon regard sur lui. Au moins j'ai réussi à lui parler sans m'enfuir. C'est déjà une belle étape de franchie. Une étape à la fois, il ne faut pas m'en demander de trop. Tant qu'il ne revient pas sur notre dernière rencontre, qu'est ce que je risque...
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Sujet: Re: Quand nos pas nous ramènent à ça. (Lennel)