Il paraît qu’Oswin est cynique. Ou sarcastique, ironique, bref, un trait de caractère finissant par –ique qui signifie en général qu’elle aime bien être railleuse quand elle le juge nécessaire. Ce qui, entre nous, arrive relativement souvent. Oswin est intelligente, il faut le lui accorder : de sa mère, elle a appris à parler trois langues en plus de l’anglais (à savoir le français, l’italien et le portugais, trois langues apprises lors de ses longs voyages en tant que photographe-journaliste). Et son cynisme ne plaisant pas à tout le monde, la jeune Oswin n’eut que très peu d’amis à l’école, et beaucoup trop de temps à consacrer à ses études. Oswin a également une estime d’elle-même assez haute, non pas qu’elle soit hautaine ou du genre à ne pas se prendre pour de la merde, mais… Disons qu’elle a un orgueil démesuré, et une tendance à se considérer comme étant relativement importante. Elle ne se considère pas comme étant « normale », et prend un immense plaisir à le dire. Elle aurait pu être détestable si son sens de l’humour, bien que particulier, ne plaise pas autant aux rares personnes à qui elle adresse la parole. Elle n’est pas sociopathe, asociale ou quoi que ce soit, juste réservée : elle n’adresse la parole qu’à quiconque lui parle le premier, c’est bien simple. Sinon, elle est relativement ouverte, fêtarde, fun. Elle ne dit pas non à une bouteille d’alcool, bien que sceptique quand à ses effets, et aime danser comme une abrutie lorsqu’elle se sait (ou se croit…) seule.
L’amour propre d’Oswin étant ce qu’il est, si elle blesse quelqu’un volontairement ou non, jamais on ne l’entendra s’excuser, elle s’en tape royalement. Elle sait qui elle est, aime qui elle est, et on la prend entière ou on la lâche, point barre. Ses erreurs ? Si elles brisent une amitié, tant pis. Elle ne se sentira pas désolée pour cela, même si elle le devrait. Malgré ses vingt-et-un ans, Oswin a souvent des allures d’adolescente désillusionnée par la vie, le genre qui mange son kebab comme un animal en grognant comme excuse que « la vie c’est de la merde » de toute façon, histoire de justifier sa façon de manger qui laisse à désirer.

Oswin aurait choisi les SIGMA CHI, mais surtout parce qu’elle n’aurait pas d’autre choix. Les intellos ? Très peu pour elle. Quant aux nanas superficielles… Laissez-la s’étouffer de rire, elle revient dans une minute. Et le côté sportif de la confrérie lui convient plutôt bien, elle aime courir et grimper aux arbres : ça lui donne le sentiment d’être libre, et puis elle peut réfléchir autant qu’elle le veut dans ces instants-là. Le côté « Olé, j’embobine les hommes et je suis une femme sexy mystérieuse… », ça lui ressemble un peu moins. A part la partie « mystérieuse », peut-être. Etre sexy, ça, Oswin n’y parvient jamais. La voir essayer de se donner des airs sexy, c’est comme de regarder une mauvaise comédie romantique où les acteurs jouent en ayant trop bu : c’est ridicule et on a quand même envie de rire, de pitié…