Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle Oinatz, mais vous pouvez me nommer Oina'. J’ai 23 ans, même si je perds déjà mes dents et je suis un garçon, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Dougie Poynter, parce qu’il faut avouer qu’il est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à PRD et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est Validé par Zo' Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que je suis en internat la semaine, sauf pendant les vacances évidemment. Je suis donc présent 2/7 ;).

C'était une douce nuit d'été. Une légère brise de vent soufflait sur cette « petite » ville de l'Australie. Tout était calme. Du moins, presque tout. Il y avait quelques enfants dehors en train de jouer à la corde à sauter, en train de courir, assis par terre en train de papoter et certains parents étaient autour d'un barbecue ou encore en train de parler paisiblement et sereinement dans le quartier. Quel utopie me direz vous. Et pour combler le tout, le seul bruit disgracieux si l'on puis dire, qui venait déranger tout ce calme s'avérait être le cri perçant de ma mère. Oui, j'avais décidé d'être mis au monde ce soir-là visiblement... Mon oncle conduisit alors ma mère à l'hôpital aussi vite que possible, avant de laisser faire le temps, les infirmières, et mon père. Mon père ? Pourquoi n'avait il pas conduit ma mère à l'hôpital d'ailleurs ? Il n'était certes pas venu, mais ce jour allait marquer deux évènements importants.

Voyez vous cet homme, au volant de sa voiture, se dirigeant vers l'aéroport ? Cet homme, c'est mon père. Ou plutôt, mon géniteur. Il ne comptait pas rester, il n'avait pas eu le contrôle de la situation et avait sans doute eu peur. Non, sa petite-amie ne pouvait pas avoir un enfant avec lui, et penser l'élever comme ça, à 18 ans. Il était censé être mature pourtant, il avait 23 ans tout de même. Mais il fallait croire que cet homme n'était pas très... Réel. Il ressemblait à un mirage amenant un mauvais présage. Annonçant probablement la venue de gros ennuis. Lorsque ma mère le rencontra, elle était en Australie. Rencontrer un bel australien, lui proposer de s'assoir près d'elle dans l'avion. Ma mère a toujours eu le cœur sur la main, peut-être un peu trop. Elle n'avait pas envisagé le fait qu'elle n'aurait pas du sortir avec cet homme qui était tombé amoureux d'elle. Attendrie, elle fut alors avec lui.
Ce n'est rien, me direz vous. Qu'elle aille avec un homme qui l'aime amoureusement, que c'est touchant. C'est d'autant plus touchant, qu'ils eurent leur première fois dans un train. Un train les menant aux U.S.A. Cette fois-là, ils n'avaient pas prévus qu'ils le ferait. Par conséquent, ils n'étaient pas protégés. L'amour que portait mon géniteur à ma mère aurait du tenir et même s'amplifier, mais non. Lorsqu'il apprit qu'elle était enceinte, il ne lui adressa plus la parole pendant quatre mois. Ma mère, trop naïve, l'appela et lui annonça qu'elle attendait un garçon et accoucherait cinq mois plus tard, mais il ne répondit pas. Il décida juste de chercher des petits boulots au U.S.A le temps d'avoir assez d'argent pour repartir en Australie. Et ce jour, c'était celui-ci.

J'étais là, je voyais les premières lueurs des néons au plafond de la chambre de l'hôpital. Au même moment, ailleurs, à plusieurs heures d'ici, mon père pénétrait dans l'avion. J'étais mise avec les autres bébés, et mon oncle me regardait tandis que ma mère avait la télé allumée, et c'est arrivé. Flash spécial dans le journal télévisé. Un avion venait d'exploser en plein vol, au dessus d'une ville. Il y avait des morts, beaucoup. Des blessés aussi. Et il y avait moi. Moi, j'étais né le jour où mon père s'en allait. Mon oncle qui n'avait aucun regret avait d'ailleurs dit à ma mère en entendant parler de l'incident : « Lorsque quelqu'un arrive, quelqu'un d'autre doit s'en aller. » pour lui c'était un mal pour un bien. Ou plutôt, une bonne chose de faite. Une pourriture en moins dans ce monde, comme qui dirait l'autre.

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J'ai grandis avec mes grands-parents maternels, mon oncle et ma mère dans cette ville de Californie. Mon oncle avait trois ans de plus que ma mère, et avait arrêtées ses études un temps pour aider ma mère à s'occuper de moi. Elle avait arrêté elle aussi malheureusement. Lorsque j'atteins l'âge de huit ans, tous deux reprirent leurs études aux alentours de Chicago, tandis que mes grands-parents s'occupaient de moi. Ils s'occupaient bien de moi, et je m'amusais beaucoup avec eux. Mon grand-père était farceur et très sociable, et il me présentait beaucoup de ses amis qui avaient eux aussi des petits-enfants qui avaient à peu près mon âge. Je passais souvent du temps avec eux, et me fis des amis très vite. Quant à ma grand-mère, elle m'apprit à lire convenablement et à savoir apprécier à leur juste valeur la plupart des auteurs.

Ma grand-mère étant française, elle m'apprit à connaître un peu les œuvres et la vie de Ronsard, Hugo, Maupassant... Ainsi que des auteurs étrangers, tels que Shakespeare, Wolf, et tant d'autres. Elle était une grande littéraire, ça se voyait. Je fus ainsi cultivée d'un point de vue littéraire, cela va s'en dire, mais également d'un point de vue cinématographique. Mais laissez moi vous expliquez plus exactement... J'avais onze ans lorsque mon oncle, revenu de ses études, me mena voir un film. Je ne savais pas trop encore quel genre de film ce serait, et je n'avais vu des films qu'à la télévision, jamais sur grand écran. Il me semble qu'il s'agissait des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, avec Jim Carrey.

Ce film était spécial et aucun enfant normalement constitué n'aurait trouvé ce film « beau » par exemple, ou génial. La vérité, c'est que je n'ai jamais été normale. Une fois ce film sortit, je me suis mise à voir plusieurs films avec Jim Carrey, et mon oncle durant son temps libre me fit découvrir d'autres films, ou m'en parlait. C'est ainsi qu'en grandissant, j'ai voué un culte à plusieurs personnalités telles que Johnny Depp, Jim Carrey, Tim Curry, Marion Cotillard, et des tas d'autres personnes, mais l'une d'elle me marqua plus que les autres. Tim Burton. Peut-être que je me suis quelque part reconnu dans ses films. Peut-être que son style était également le mien, que je comprenais le sens de ses films et que je faisais tout simplement partit des burtonniens. J'ai tout de suite aimé son propre style également d'ailleurs.

Ses cheveux décoiffés et ses lunettes bleues par exemple. D'ailleurs, là où j'habitais, je cachais tout ça à mes amis. Personne ne savait mes connaissances en littérature, en cinéma, ou encore avec qui je vivais et pourquoi. On était des enfants à la base, et certains déménageaient, d'autres changeaient. Tous. On changeait. Voilà probablement pourquoi nous n'avons pas été nombreux à nous revoir véritablement. J'avais l'impression que si je ne disais rien sur moi, je serais protégé du regard et des dires des autres. J'ai toujours aimé être regardé, mais tel que je le désire moi. Il est pourtant dur d'avoir le contrôle, surtout de sa vie. Voilà pourquoi en attaquant mes études durant mon adolescence, du moins en les continuant, je prétendais vivre avec mes deux parents et que je disais toujours que je ne pouvais recevoir chez moi. Je faisais comme si mes parents étaient agoraphobes, ainsi, personne ne les voyaient.

Bien entendu, rien ne marche jamais comme on l'espérait. Un jour, ma grand-mère et ma mère eurent un accident de voiture. Mais il n'y avait pas que ça. C'était une collision, et dans l'autre voiture se trouvait mon grand-père et mon oncle. Ils étaient chacun partit faire les courses de leur côté, mais il faisait nuit. Il neigeait. Il y avait du brouillard. Ils n'ont pas vu la voiture en face de la leur. Ils furent alors tous emmenés à l'hôpital pendant que j'étais à une fête. J'ai reçu un appel de l'hôpital. J'ai décroché. J'ai paniqué. Comment expliquer à quelqu'un ici que je devais partir ? Personne n'avait le permis hormis le grand frère d'un de mes amis, et il semblait occupé avec deux autres garçons. Je devrais donc faire diversion et jouer la comédie, je ne pouvais pas dire la vérité.

Je partis donc de la soirée, prétextant être fatigué, puis j'appelais un taxi. J'ai du attendre environ une heure et demie avant qu'il ne vienne me chercher, et j'étais gelé. Je partais donc ensuite à l'hôpital et fonçait dans l'une des chambres. La première que je visitais était celle de ma mère, par chance elle n'avait eu besoin que d'un plâtre car son bras était cassé. Je restais un peu avec elle, car apparemment je ne pouvais pas voir le reste de ma famille car mon oncle était avec des infirmières et mes grands-parents se faisaient soigner et se reposaient comme ils le pouvaient. Quelques heures plus tard, une infirmière m'attira dans la salle d'attente, avec un air sérieux et pressé. « Vous devriez savoir que l'accident a causé de graves blessures à votre famille. Mais vous ne pourrez pas rester ici, ils ont besoin de quelques jours ici, voir plus. Nous vous avertirons par téléphone si nous en savons plus ou si vous pouvez venir. Au revoir. »

Sans dire un mot, je fixais l'infirmière partir visiblement pour aller boire un café avec une collègue, et je murmurais tout un tas d'injures sur son dos. Un peu de délicatesse et de compassion, ça lui aurait écorché la gu**le ? Quoi qu'il en soit, je partais de la clinique, à la fois énervé et pressé de même. Je ne pouvais pas ralentir de toutes manières, et je me devais de retrouver un taxi pour rentrer. Par chance, je réussis à rentrer chez moi car trois taxis étaient à l'arrêt, attendant certainement des clients. Je montais dans le premier taxi venu puis rentrais alors chez moi. Seul, je m'enfermais à clés et je fonçais rugir de colère dans un oreiller. Je devais attendre. J'attendais. J'ai attendu. Puis un jour, en revenant de l'école, le téléphone sonna. Je décrochais. Puis raccrochais. Les jambes de mon oncle étaient paralysées à vie, et il devrait vivre en chaise roulante pour le restant de ses jours. Ma grand-mère avait rendu son dernier souffle à peine deux heures plus tôt. Mon grand-père quant à lui allait mieux mais ne rentrerait que dans une semaine, et ma mère reviendrait d'ici deux-trois jours.

Ma vie s'écroulait.

Mais les années passèrent, et je mis environ six mois à me sentir mieux vis-à-vis de ma grand-mère. Mon oncle s'était habitué à sa chaise roulante, mais il mit un an et demi à vraiment accepter son état. Ma mère et mon grand-père quant à eux tentaient de faciliter la vie de mon oncle, qui lui ne voulait pas être aidé. Quant à moi, je devais choisir quelle école intégrer. J'avais désormais vingt quatre ans, et je devais faire un choix. J'avais tellement d'idées, mais en même temps, tellement peu de moyens que je désespérais. J'allais donc parler à un conseiller d'orientation dans mon école, ne pouvant pas demander à ma famille ce que je pouvais faire. Je devrais leur présenter ma liste de vœux définitifs et leur annoncer que de toutes façons, je devrais partir. D'ailleurs, je trouvais quelques universités, mais surtout aux alentours de NY. Il fallait dire que si l'on veut réussir dans certains domaines, l'Est du pays était probablement plus spécialisé.

C'est ainsi qu'après avoir expliquer à ma famille toutes mes possibilités d'études, j'envoyais des lettres de motivation, etc. aux universités et c'est après avoir reçu mon diplôme que j'appris avoir été acceptée dans une université assez bien réputée : Brown. Je pourrais enfin prendre mes distances avec ma famille, et changer de vie en quelques sortes. Après avoir emménagé dans un petit appartement, je me rendis compte que la vie à l'université demandait bien entendu beaucoup de travail, mais également une attention particulière. Je découvrais alors encore mieux le monde de l'architecture, étant donné qu'il s'agissait de ma spécialité là-bas, en batiment, et je découvris également que tout un tas d'autres personnes semblaient ravies de leurs spécialités.

A partir de là, j'attendis environ deux mois avant de vraiment aller voir les gens. J'étais très sociable, je ne voulais juste pas devenir amie avec n'importe qui. Je me fis alors quelques connaissances, plus ou moins de mon âge ou de mon année, puis au bout de quelques mois, je fis légèrement le tri en me faisant quelques amis, vrais je ne pouvais le garantir, mais de bons amis. Je sortis alors assez souvent, allant à plusieurs fêtes ou en organisant même chez moi. Au bout de quelques semaines, un garçon vint me voir en me demandant si je désirais intégrer les Alpha Xi Omega , réputée pour être la maison « fêtarde » du campus. J'emménageais alors à la fin de mon année pour être avec ces garçons, puis je m'intégrais petit à petit, sans trop de problèmes à vrai dire.