| Sujet: Hey ! You. [PV Lenny] Mar 15 Mai - 19:37 | |
| Lenny VS Yohann - Elle m’énerve. Ses lèvres bougent au ralenti alors qu'une pluie de salive s'échappe d'entre ses dents jaunâtres. Ses doigts osseux se glissent dans sa chevelure grise et tellement grasse que ça me donne envie de vomir mon déjeuner. Je déteste cette professeur d'anthropologie. Je retiens un rictus de dégout en apercevant une veine bleutée au niveau de son mollet tout plein de cellulite recouvert par un tailleur qui fut jadis noir, là il est tellement délavé qu'on a l'impression de voir de la poussière dessus. Je finis par détourner les yeux en les frottant énergiquement. Cette prof est une calamité, pourtant, j'aime bien l'anthropologie. Elle est arrivée à me dégouter de cette matière et des femmes de son genre. Pour ne plus supporter cette vision d'horreur, j'attrape mon sac à dos que je pose négligemment sur l'épaule et me redresse pour me diriger vers la sortie de l'amphi. Je n'ai plus la force de supporter de l'avoir dans mon champ de vision. J'ai surtout besoin d'une cigarette et d'une bonne tasse de café bien noir. Ah le café, ma plus grande histoire d'amour. Une des rares boissons non alcoolisées qui j'affectionne et que j'en consomme sans modération. Sentir ce liquide chaud et délicieusement amer glisser doucement dans ma gorge me fait pousser un soupir de bien être. C'est tellement jouissif accompagné de ce petit bâton blanc au ventre toxique. Comme j'aime ces petits moments de plaisir qui me procurent une jubilation, passagère certes, mais présente.
Le gobelet dans une main, la cigarette entre les lèvres, je me dirige vers l'espace vert. Le soleil agresse mes pupilles bien trop fatiguées et habituées à l'obscurité. Avec une certaine nonchalance, je fais sortir mes lunettes de mon sac pour les poser sur mon nez. Là c'est mieux, voire beaucoup mieux ! Mon regard se promène pendant un court instant entre les différentes bandes présentes. Au loin je repère deux trois personnes que je connais et avec qui je m'entends particulièrement bien. Tirant sur ma cigarette, je me dirige vers eux après avoir fait un signe de main à leur direction. Une rapide accolade pseudo-virile et je prends appui contre un des arbres contre lesquels ils se protégeaient du soleil. La discussion tourne autour de la prochaine soirée qui se déroulera dans deux jours. C'est loin pour le fêtard que je suis. Il faut que j'ai ma dose d'amusement et d'alcool pour garder le sourire. Il me faudrait donc un autre plan, pour ce soir. En buvant mon café refroidit, je les regarde s'échanger quelques conneries comme à leur habitude. De mon coté, je me contente d'étirer mes lèvres sans beaucoup d'application, au final, je ferai mieux de me reposer après le boulot. Les bras de Morphée commencent sérieusement à me manquer.
Un ballon qui atterrit sous mes pieds me fait sortir de ma torpeur. Le sourcil relevé prêt à monter sur mes chevaux, je me baisse afin d'attraper le ballon et chercher des yeux son propriétaire. Mon plan de crever l'objet s'évanouit en reconnaissant le mec qui vient de se pointer devant moi. Ce mec fait partie des rares personnes que je respecte. Mon ainée de trois ans, il dégage une certaine aura de sympathie qui nous entreprend et nous pousse à le tolérer sans beaucoup de difficulté. Je l'ai rencontré il y a un an, lors d'une soirée et depuis, on s'est rapidement entendu surtout qu'on avait approximativement les mêmes gouts musicaux.
- Hey mec, tu viens jouer un peu?
Sans trop réfléchir, j'esquisse un sourire, laisse mon sac à dos auprès des mecs pour aller m'amuser à jouer au foot. Débardeur, jean retroussé, cigarette écrasée, me voici prêt à m'amuser un peu dans cette après midi chaotique. Je prends le ballon entre mes pieds en esquivant quelques attaques pour me le voler. En riant, je garde ce qui me revient avant de lancer le ballon au loin. Je grimace. Il vient de heurter un mec en plein tète. Je laisse les connards qui me sert d'amis rire alors que je m'avance vers le malheureux qui s'est retrouvé dans ma trajectoire.
- Et bah, tu t'es fait mal? Désolé mais t'étais sur mon chemin.
Je hausse les épaules. C'était sa faute et non la mienne. Les mains tendues, j'attends qu'il me rende le ballon, alors que par automatisme, je me mets à fouiller dans ma mémoire quasi-inexistante où j'l'ai déjà rencontré. Pour le moment, j'arrive pas à m'en souvenir. Peut-être que j'aurai du faire un effort?
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