Je me présente : Mrs Harrison, je suis infirmière psychologue. Une formalité que de passer me voir pour établir votre dossier de santé. À Brown, nous prenons toutes les précautions nécessaires et nous suivons chaque élève qui pourrait être dans le besoin pour un quelconque problème. N’ayez donc pas peur de vous laisser aller, je suis tenue au secret médical.

Je m’appelle Eléonore, Darjeeling, mais vous pouvez me nommer Léo, Ellie, Nonore. J’ai 16 ans, même si je perds déjà mes dents et je suis une fille, à moins que je me trompe sur la marchandise O.o’. J’ai décidé d’interpréter Rihanna, parce qu’il faut avouer qu’elle est juste orgasmique ! D’ailleurs, c’est un personnage inventé. J’ai connu Providence grâce à Bazzart et j’espère ne pas le regretter. Ah oui ! Le fichu code du forum, je l’ai trouvé sans trop de difficulté. La preuve, c’est validé par BJ Et c’est pas fini ! J’aimerais rajouter que vous gérez, et je vous aime .

J'ouvris la porte, la claquant derrière moi. Je posais mon sac sur le sol, sans aucune douceur, de façon furtive qui montrait bien dans quel état je pouvais être. Je m'avançais dans l'appartement qui était bien trop calme à mon goût. A cette heure-ci de l'après-midi on pouvait distinguer les pleurs de ma petite soeur Amy, les cris de ma mère sur tout ce qui pouvait bouger et les râles incessant de mon père pour diverses raisons. Cette fois-ci non. On ne distinguait absolument rien, comme si le temps s'était arrêté, que tout était en pause. Je m'avançais, regardant dans le salon : vide. Je savais qu'ils étaient tous là, je continuais donc à chercher, m'arrêtant devant la cuisine. J'ouvris la porte et je pouvais voir devant moi trois personnes assises, Amy sur les genoux de mon père. "Agnetha." Souffla ma mère sans même me lancer un regard. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, je savais juste que c'était important, et que cela concernait Jared, mon grand frère. Mon père me regarda et m'indiqua une chaise ou m'assoir. Chose que je fis sans plus attendre. Amy sanglotait dans les bras de mon père. "Que se passe-t-il ?" Demandais-je en regardant mon père, sachant bien que ma mère aurait du mal à me répondre. J'avais toujours eu une grand complicité avec mon père et mon frère, c'est à eux que je me confiais, avec eux que je riais, que je pleurais. Ma mère n'était qu'un mur froid pour moi, elle ne montrait jamais aucune émotion, et je l'admirais pour ça, mais elle ne montrait jamais qu'elle m'aimait ou qu'elle était fière de moi. "Jared ..." Commença mon père, levant les yeux vers le plafond pour avoir la force de continuer sa phrase. Une larme coula sur ma joue. Je compris sans qu'il ne finisse sa phrase. Il n'en avait pas besoin pour que je comprenne, seulement pour que j'y crois. "... est mort. Une overdose." Je levais les yeux vers mon père, ces derniers s’imbibant d'eau. Je les essuyais pour ne rien laisser paraître, même si ce n'était pas la peine de jouer ici, avec eux, en ces circonstances. Je me levais net, me tournant vers ma mère. "C'est de ta faute ! Tu l'as poussé à arrêter ses études pour travailler à ta place et il a rejoint un gang, a commencé à se droguer. Maintenant il est mort, MORT, tu entends ? Et c'est de ta faute !" Je poussais la chaise me dirigeant vers la porte de sortie. Je soufflais pour me calmer. Jared avait rejoint un des gangs les plus dangereux du Bronx. Immédiatement j'avais su qu'il lui arriverait quelque chose, on ne s'en sort jamais vivant avec eux. Ma mère avait été fière que son fils devienne un homme responsable. Maintenant il était mort. "Et pour ça, je ne te le pardonnerais jamais." Crachais-je au visage de ma mère sans me donner la peine de me retourner pour la regarder. Je quittais la pièce sans rien rajouter, complètement détruite.


Le vent soufflait fort ce jour là, faisant valser mes cheveux d'un côté, puis d'un autre. Un immense sourire se lisait sur mon visage, ce qui avait tendance à être assez rare chez moi. Pour la première fois depuis pas mal de temps, j'étais heureuse. Depuis la mort de Jared, j'avais décidé de me battre, de donner tout ce que j'avais pour quitter le bronx, pour quitter cet endroit qui avait une mauvaise influence sur moi. J'avais donné corps et âme au travail, enchainant des petits boulots, souvent pas très net et légal mais qui payaient plus que bien, et avec le lycée. C'était dure, surtout que je n'avais le soutien que de mon père, qui était fière de moi. Mes amis ne comprenaient pas, pour eux le Bronx c'était leur vie et ils ne pouvaient pas aller ailleurs. Ma vie quant à elle était bien loin de ce monde, qui était le mien sans l'être véritablement. La grande porte de verre s'ouvrit pour me laisser entrer. J'entendis alors quelqu'un crier mon prénom. Je me tournais, apercevant alors une adolescence de treize ans, un sourire aux lèvres. "Amy ? Que fais-tu là ?" M'exclamais-je lorsqu'elle arriva à ma hauteur. Elle haussa les épaules, timide. Je souris, posant à terre mes bagages avant de m'approcher d'elle. "Je voulais te dire au revoir." Souffla t-elle avant de me sauter dans les bras. Je la serrais, aussi fort que je pouvais sans lui faire de mal, caressant ses longs et magnifiques cheveux bruns. Je me rendis alors compte qu'en quittant le Bronx, je quittais aussi ma petite soeur, qui était sans aucun doute la femme de ma vie. Elle me prenait pour modèle, j'étais sa fierté, elle était la mienne. Je l'embrassais sur le front, me relevant alors. "On se reverra. Je viendrais aux fêtes, et tu me rejoindras aux vacances." Elle acquiesça alors. Je pris mes affaires, me tournant avant de rejoindre le lieu d'embarcation. Je m'installais à l'intérieur de l'avion, qui décolla dix minutes après. Je regardais pas la fenêtre ma ville, mon lieu de vie depuis mon enfance. Je repensais à ma famille, mes amis, Jared, Amy. Je quittais tout, et tout le monde pour une nouvelle vie. Je me sentais pour la première fois de ma vie, totalement libre et épanouie. J'avais économisé pour intégrer la prestigieuse université Providence, le genre d'endroit où quelqu'un comme moi ne va pas, mais j'avais été accepté et j'avais su montrer aux personnes de mon entourage que tout était possible si on y croyait. Mon arrivée à Brown n'a pas été une tâche facile, j'étais seule, je ne connaissais personne, et avec mon habituelle crainte des autres et le fait que je n'avais confiance en personne, j'eus du mal à me faire des amis. En réalité, j'arrivais plus facilement à me faire des ennemis que des amis, car personne n'aimait une grande gueule et rebelle comme moi. De toutes façon, j'avais décidé d'aller à l'université pour étudier, pas pour me faire de nouvelles relations, et je pouvais avouer avec fierté que j'arrivais totalement à suivre les cours, et que j'étais totalement passionnée par ma filière de sciences cognitives, linguistiques et psychologiques. Le plus important, était que je croyais en moi.