Jusque là ma soirée s'annonçait pénarde, je ne comptais pas bouger, je n'avais vraiment pas envie de sortir. Oh quoi ne pas sortir un samedi soir, si si c'était possible. On est pas toujours obligé de se conduire comme des débauchés sous prétexte qu'on est jeune et qu'il faut en profiter. En fait, ce soir j'avais sérieusement envie de voir personne, de ne rien faire, nada!!! Juste de me prélasser tranquillement devant la télé en m'empiffrant d'une bonne glace. Une fois n'était pas coutume. Bah non, ça n'allait pas se passer comme je l'entendais encore une fois. Je m'étais à peine vautrée sur mon lit, ma petite cuillère en main que mon portable se mettait à sonner. Pffff, je lâchais un énorme soupir. C'était qui encore?? Ce fichu portable n'arrêtait pas de sonner ces derniers temps. Je pris l'appareil entre mes doigts et je vis alors ce prénom d'affiché. Rox! Ma cousine, sérieux, elle m'appelle celle-là, oh mon dieu, elle se souvient que j'existe. Foutue Sigma va! Quoi! Oui c'est ma cousine et je l'aime c'est vrai mais elle nous avait fait un coup de pute, un sale coup retords, un coup d'éclat! Je me surpris alors à sourire narquoisement. Ben oui, il semblerait que la fourberie tienne de famille en fin de compte!

Je ne répondis pas à son premier appel, nan clair je la faisais mariner grave! Depuis son coup d'éclat, on avait un peu cessé de se parler et quand d'aventure il nous arrivait de le faire, nos deux langues de vipères n'avaient de cesse de se lancer de bonnes piques. Oui c'est qu'on a un certain orgueil dans la famille et de réelle difficultés à lâcher prise. Nous opposer ainsi n'était pas jouissif, mais dans un sens c'était de bonne guerre. Mon portable se remit alors à sonner joyeusement. Oh mais c'est qu'elle insistait en plus! Allez, je décroche, après tout si elle insiste c'est peut-être important. Faut dire que même si c'est pas au beau fixe, je suis là pour elle. Rien à faire, c'est Rox, c'est ma famille mais aussi celle qui me connaît le mieux sur cette putain de terre. Je peux pas l'ignorer, c'est clair. Ma voix est neutre lorsque je lui réponds. Elle demande qu'on se voit, ce soir là directement. Elle veut qu'on sorte déconner et qu'on se parle aussi. J'hésite une demie seconde avant de lui répondre que c'est OK no problem, je me magne le cul et je la rejoins!

C'est au Monet Loundge qu'elle me donne rendez-vous. Elle a intérêt à avoir une sacré bonne raison de me tirer de mon lit alors que j'avais pas envie de me bouger. J'avais du délaisser ma nuisette pour me rhabiller quoi! Non en fait, je suis juste d'humeur mordante mais intérieurement je sais que je suis contente de la rejoindre et même si ça fuse encore un peu entre nous deux. Je prend ma voiture et je fonce, elle m'a donné rendez-vous sur le parking de la boite. Il ne me faut pas plus d'un quart d'heure pour arriver là-bas et me garer non loin de sa bagnole. La miss Sigma est déjà dehors les fesses posées sur son capot. Belle comme un cœur, ma diablesse! Je m'approche, mon regard se veut clairement narcissique. Bah alors quoi, je te manquais trop la Sigma? Avoue que tu regrettes maintenant! Ben oui c'est comme ça, je pouvais pas m'en empêcher dans un sens je lui en voulais un peu d'avoir quitter ma sororité pour rejoindre les Sigma. Mais puis-je rester bien longuement furieuse contre celle qui compte certainement le plus à mes yeux. Soucis de fierté, plutôt crever que de le lui dire! Je m'approche et je me pose à ses côtés.Bon alors on doit se parler comme ça? Et de quoi? la questionnais-je alors.

C H A O T I Q U E GIRLS★

© CJ.Pomme

Ah Decken, Decken, très chère cousine. Je ne pu m'empêcher de lui tendre un sourire mi-figue, mi-raisin. Un sourire un peu carnassier même mais pas malveillant, parce que pour le coup, je la rejoignais assez sur le comportement de certaines. Je vins poser mes fesses sur le capot de sa bagnole, tout comme elle croisant les bras sur ma poitrine. Pas de bise sur la joue, pas de franche accolade. Il faut dire que je n'étais pas toujours très démonstrative de ce côté-là, j'en oubliai même parfois de dire simplement bonjour aux gens. Ouais pour le coup, j'dis rien. Certaines feraient bien de faire un peu plus gaffe, c'est clair. lui répondis-je en approbation. Mais bon c'était un peu comme partout, certaines étaient comme elle venait de le faire remarquer, d'autres non. Et je pensais que même chez les Sigma, il devait y avoir des filles du même acabit que celle à laquelle Roxley pensait. Je me demandais finalement pourquoi on s'était fâchée elle et moi? On aurait du être au dessus de tout cela, non? Après tout nous avions la même chair, le même sang dans les veines pire si nous n'étions pas cousines, nous aurions pu être frangines. J'avais du mal avec l'attachement mais Roxley je l'adorais réellement, piques ou pas piques. De toute manière nous n'avions jamais mâché nos mots toutes les deux, nous ne nous ménagions pas sous le simple prétexte que l'on s'adorait. Si nous avions quelque chose à nous dire, nous nous le disions et point nous passions à la suite.

Je l'écoutais, je me décalai alors de sa voiture pour me poster fermement devant elle. Je sondais un peu son regard. Elle me parlait de l'enflure qui lui servait de petit copain, ou d'ex je ne savais même pas où en était finalement toute cette histoire. Je fis un signe négatif de la tête. Puis je posais mes deux mains sur ses épaules. Hey, ma grande! Tu vas te ressaisir, un de perdu dix de retrouvés! Ce mec c'est un crétin, préférer je ne sais trop qui à toi... Au fait tu sais c'est qui cette fille? Roxley ne m'avait jamais raconté le fin mot de l'histoire finalement. Non on avait préféré bêtement s'opposer l'une à l'autre et se bouder comme des cruches. J'avais bien beau être une iota, piquer le mec d'une autre, putain ce que je ne supportais pas ça. Les filles dans ce genre c'était même plus que des garces s'était... Je ne trouve même pas mes mots en fait. Si elles étaient pitoyables, au point de ne pas pouvoir se trouver leur propre copain tellement pathétique tout ça. Envoie tout ça bouler ma chérie. T'es belle, n'importe quel mec serait enchanté de prendre la place de ce gros naze. Ben quoi , c'est vrai Roxley était pétillante, radieuse, qui n'aurait pas voulu d'elle. Un autre mec, elle en retrouverait vite un. Je finis par reculer mais en attrapant son bras pour qu'elle se décide à bouger son cul de là. Allez viens, on va délirer, la nuit est à nous... Mes paroles s'accompagnèrent d'un sourire éclatant. Puisqu'elle m'avait sortie de ma léthargie ce soir autant profiter pour s'amuser au lieu de ressasser le passé, non?