Liv me rabâchait souvent que je pouvais être maso ; et je commençais sérieusement à la croire, toujours à la quête du soleil alors que j’avais pour ennemi la chaleur. Il fallait dire qu’à Tijuana j’étais servie, tentant tant bien que mal à supporter cette atmosphère étouffante en passant le plus clair de mon temps en maillot de bain. Cela ne faisait qu’une nuit que nous avions planté les tentes et j’avais déjà la nette sensation que je n’allais pas supporter cette température très longtemps, passant le plus clair de mon temps dans l’eau pour récupérer un organisme à trente-sept degrés Celsius. La route avait été longue et ce matin en ouvrant les yeux je savais pertinemment que j’allais m’adonner à mon passe-temps favori : la grasse mat’. Le sommeil avait été quelque peu drastique devant partager ma tente avec une brune Iota que je ne connaissais pas dans une toile qui ne devait pourtant comporter qu’une seule personne ; organisation défectueuse de la part de Brown, pour changer… Mes pupilles s’étaient faites stagnantes sur le haut des parois de notre fichu maisonnée de bonnes heures pour enfin s’ouvrir en sursaut dès lors que mon ouïe eut capté les cris d’étudiants agités. Ma mauvaise humeur s’imposa après le calvaire des dernières vingt-quatre heures, ouvrant à la volée l’ouverture de notre abri pour gueuler un bon coup. « Fermez-la ! y en a qui essayent de dormir.. » ; Le corps inerte de ma nouvelle et provisoire colocataire commençait à bouger, réveillée par mes hurlements. A peine avais-je eu le temps de refermer la toile qu’un étudiant s’élança vers moi. Les fronts s’entrechoquèrent et je fis projeter au fond de la tente, ne comprenant pas l’ampleur des évènements. Me relevant avec peine, je frotta instinctivement ma tête. « Mais c’est quoi ce délire ? Qu’est ce tu viens faire là toi ? ». Je me tournai derechef vers la Iota « tu le connais ? » pensant qu'il était peut être son petit copain. Sait on jamais qu'il avait pu penser la surprendre seule dans sa tente, ce matin. too bad !

La fameuse Spring break, Tijuana Mexique. Cela faisait déjà trois jours que j'étais sur place, ayant été invitée à m'y rendre avant le grand départ, c'était sans aucune hésitation que j'avais opté pour le jet privé de Matt' plutôt que de me taper l'espèce de car que le campus avait prévu. Mais maintenant que j'étais dans ces tentes pauvrettes, voilà que je regrettais déjà le confort de ma chambre d'hôtel. A vrai dire, je me demandais même pourquoi j'avais décidé de participer à cette nuit sur la plage. La nuit avait été agitée pour moi, j'avais eu beaucoup de mal à me décider à rejoindre la tente que je devais partager avec une fille que je ne connaissais que de vue et surtout la chaleur écrasante m'avait incommodée toute la nuit. Dans ce sac de couchage qui m'enserrait de trop à mon goût, et malgré le fait que j'avais opté pour dormir en sous-vêtement ça ou un bikini c'était de même. Je n'avais fais que tourner une bonne partie de la nuit. Un moment j'étais même partie me promener seule sur la plage en essayant de calmer le feu intérieur qui m'empêchait de trouver le sommeil. J'avais pris bien garde de faire tout ceci en catimini afin de ne pas incommoder la jolie blonde qui partageait ma tente. Il ne manquerait plus que je ne la réveille et me la mette à dos. Je n'avais rêvé que d'une seule chose que le matin ne se lève pour aller me jeter sans plus attendre dans la mer pour me rafraîchir. Mais comme on commence à le savoir, rien ne se déroule jamais comme on l'espère. J'avais d'abord entendu des cris à demi-étouffés, encore en train de comater, je m'étais retournée en grommelant des paroles incompréhensibles. Je n'avais pas la moindre envie de me lever. Puis la tente bougea un peu trop à mon goût pour je ne sais trop quelle raison. Je relevais à peine la tête et ouvrait péniblement les yeux puis reposait ma tête bien trop lourde pour que je la soutienne une minute de plus. Par contre quand la fille aboya carrément, je me relevais en position assise en posant un regard hagard sur elle et... Un type. Mon regard passa de l'un à l'autre avant que je ne comprenne que cette dernière s'adressait à moi. "Tu le connais..." me demanda-t'-elle. Mes sourcils se froncèrent, alors que je reposais mon regard sur le mec que je n'avais pas encore reconnu. "Heuu...." pensais-je alors que j'étais très loin d'être complètement éveillée. Non je le connais pas c'est quoi ce bordel, me dis-je encore pour moi-même. Mais la blonde continuais de me regarder. Moi? Mais non, j'sais pas qui c'est.... si vous vouliez faire des galipettes vous pouviez attendre que je m'en aille! lançais-je en essayant de me dépêtrer de mon sac de couchage dans le peu de place que nous avions me fichant totalement d'être en petite tenue, tout ce que je voulais c'était sortir de cette fichue tente de merde. Pas aimable, oui, un matin sans café et perturbée par une vision loin de me ravir, oh que oui je n'étais pas de bonne humeur. Je bousculais le jeune homme pour me frayer un passage à quatre pattes pour sortir mais dès que j'ouvris le pan de la tente et passais mon nez dehors, je lâchais un bref cri faisant de suite marche arrière. Non mais c'est le fun, parasité dehors et parasité dedans... Reprenant place dans mon sac de couchage, je fis un sourire confus à la jeune femme comme pour m'excuser de ma mauvaise humeur, tout en évitant de poser les yeux sur le mec. Je finis par regarder le sol de la tente, cherchant comment sortir d'ici sans me faire bouffer et consteller la peau de dizaine de piqures de moustiques en furie.